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Cogito, ergo sum (pv Milan)
 :: Montréal :: Quartiers résidentiels

Yemeth
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Surnom : "ptit sucre" by Milan
Emploi/loisirs : Au service des Ny
Portrait robot : Cogito, ergo sum (pv Milan) Etp_f9lDtQS06KaycZjHbPbnOys

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Yemeth
Ven 25 Oct - 21:36
Cogito, ergo sum (pv Milan) VwoqxhG7FhHbU5yxDN9gD4xcneU


Aujourd'hui, un "tic tac" se perd parfois dans le vide, le silence flotte, pèse. Sur un tic une inspiration, sur un tac l'atmosphère s'alourdie. C'est étrange comme la nuance est mince. Lorsqu'elle était encore là, l'ambiance était la même. Sa cuillère tournait lentement dans son café tandis qu'elle lisait les nouvelles du jour. Il était debout, près a exécuter la moindre de ses demandes. Désormais il est assit, à une table sans tasse, sans cuillère. Une chaise désempli face à lui. Là haut le gamin n'est pas encore levé. L'autre non plus.

"Eh, Gaufrette, je n'aurai pas beaucoup de temps mais il faut que je te parle". Il efface. "Miles, c'est important, tu es libre cet après midi?". Il efface. Yemeth se fait la réflexion que c'est peut être ça, la vie. Dessiner un truc pour l'effacer ensuite. Ne laisser derrière que les anciens tracés, à peine visibles mais bien là quelque part sur une feuille qui a chaque nouvel essai ressemble davantage a un brouillon. Elle se froisse sous les passages d'une gomme noircie de graphite. Elle perd de sa clarté, s'abîme a mesure que le crayon la marque. "Gaufrette j'ai quelque minutes de liberté, est-ce que tu peux me retrouver au parc?". Il efface une dernière fois. La prochaine sera peut être la bonne. De toute façon il faut que ce soit fait. Une seconde perdue a taper un message est une seconde de moins pour lui annoncer la nouvelle. Rien est fait, rien est dit. Pourtant dans sa tête tout est déjà exécuté, et il se sent mal. Terriblement mal. Désespéré sans doute aussi. "Milan, c'est important, rejoint moi dès que tu le pourras". Il efface plusieurs mots, se corrige maintes fois. "Milan, le père du petit dont je t'ai parlé, il est arrivé hier soir. Dans une semaine, je dois quitter le pays avec eux." L'horloge sonne six heures. Il doit délaisser le portable, s'occuper d'un tas d'affaires.

Aujourd'hui, peut être est-il vraiment une machine pour se moquer ainsi de la disparition d'un membre de sa famille, et s'inquiéter de ne plus revoir celui qu'il ne perd pas.

Yemeth relève les yeux une seconde, il reste dans le vague, longuement, avant de se lever avec lenteur. Le monde fonctionne au ralenti pour lui, et tant mieux. Pour le moment c'est tout ce qu'il pourrait souhaiter, que tout soit déjà terminé. Car tout est déjà allé trop vite. Annie n'a jamais jugé bon de lui parler de ses problèmes de santé. Il n'aurait jamais pu le deviner. Pouf. Du jour au lendemain, plus rien. Un grand type arrive, s'annonce comme étant le boss de la famille, organise tout. Le deuil prendra moins de temps que pour faire le premier emballage d'un déménagement surprise.

Aujourd'hui, l'aube pointe a peine le bout de son nez qu'il est déjà levé. Il observe depuis l'entrée de la grande demeure des Ny, ces rues quasiment désertes, ces nuages qui s'épaississent au dessus de sa tête, comme un mauvais présage. Seuls quelques volatiles matinaux pourront l'épier lorsqu'il se déplacera avec les cartons. Cet endroit à cet instant précis, lui donnait l'impression que tout a été mis en scène. Si seulement. Si seulement ça n'était qu'une pièce de théâtre. Tout au moins ne serait qu'un jeu, faux. Le dernier acte passé, il aurait pu retrouver sa routine tant aimée. Le bruissement des arbres le ramène a la réalité.

Ah, ce qu'il aimerait le voir, l'entendre, pour s'assurer qu'il aille bien. S'assurer aussi de retenir chaque détail. Même ce t-shirt que les autres jugeraient ridicule, mais qui lui irait si bien. Et si Milan tient un peu a lui, peut être même imprimer sa haine dans sa mémoire.

Au moindre de ses mouvements, quelque chose coince. Comme si une babiole était venue se perdre dans tous ses mécanismes, et le bloquait. Le genre de babiole qui ne devrait pas être là, et qu'il faut dégager rapidement pour ne pas que l'ensemble casse. Au moindre mouvement ce serait forcer. Et tout sauterait. Sauf qu'il est déjà cassé, le pauvre Yemeth. Tout s'est déjà écroulé dans son petit monde plastique. Parce que..

Aujourd'hui, tout fini.

Milan Horvat
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Milan Horvat
Lun 28 Oct - 21:56
- C'est quoi ça ?

Il accélère le rythme, le vent siffle autour de lui, il fend l'air.

C'est quoi ça ?

Il pensait avoir trouvé un équilibre. Il pensait être en train de se créer sa propre petite vie, un peu bizarre, certes, mais la sienne. Loin de ce qu'il connaissait par cœur. Il n'était qu'un petit pâtissier expatrié, il ne gênait personne, il ne se mêlait à rien, il était un bon citoyen. Il n'était peut-être pas exactement exemplaire, oui, mais il était un jeune comme un autre, un gamin de vingt-quatre ans pas très malin, juste un putain de jeune homme !

C'est quoi ça ?

On n'avait pas le droit d'encore broyer un de ses espoirs. Il en a marre de s'incliner, de courber l'échine, d'accepter. C'est fini. Personne n'aura le droit de le piétiner arbitrairement et de lui arracher les maigres espoirs auxquels il s'accroche. On n'a pas le droit de lui enlever Yemeth. C'est un androïde. C'est son androïde.

Les roues de son vélo crisse sur le gravier de l'allée, il jette un coup d’œil sur le GPS de son téléphone pour être sûr d'être au bon endroit. C'est l'une des plus grandes bâtisses qu'il ait jamais vues. C'est là-dedans qu'il va entrer. Hors de question qu'on se permette de l'embarquer comme ça, comme s'il s'agissait d'un meuble ou d'une valise, alors que lui restera là, dans le grand froid du Canada. Il n'a pas le droit de s'en aller, ils n'ont pas le droit de le lui enlever. Milan carre les épaules et, tel un chat, se glisse dans le jardin avant d'entrer sans un bruit dans la maison. Finalement, avoir été un cambrioleur aura été une bonne chose.

Il y a des couloirs partout, c'est énorme, on pourrait y faire tenir plusieurs familles. C'est dingue ce qu'on peut s'offrir comme espace dès qu'on a de l'argent. Milan renifle dédaigneusement, ses mains traînent, attrapent et reposent des bibelots. Il n'a pas envie de les prendre, plutôt de les jeter violemment au sol. Cependant, ce serait révéler sa présence de manière idiote. Ils n'ont pas besoin de découvrir comme il est facile de s'introduire chez eux.

La cuisine. A tous les coups, il est dans cette pièce. C'est un androïde qui passe sa vie à servir les autres, quelle autre pièce est celle de la servitude par excellence ? Et en général, elle est au rez-de-chaussée. Il ne doit pas être loin. Il erre avec un but précis, tous les sens aux aguets. Hors de question que ça se termine de façon aussi banale. C'est trop tard. Yemeth ne le savait pas, pas plus que lui, mais il est devenu trop important pour lui pour qu'il accepte sa disparition pure et simple. Non.

Quand il trouve la pièce, il est ravi de s'être fié à son instinct. Yemeth est là. Il a l'air de fonctionner au ralenti. Milan se manifeste en tirant son téléphone de sa poche et en le brandissant, le message de l'autre affiché sur l'écran. Sa voix le surprend lui aussi tant elle est froide et contrôlée. Elle sonne… adulte. Il n'y est pas habitué. C'est une voix qui ne tolère pas la désobéissance.

- C'est quoi, ça ?
Yemeth
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Surnom : "ptit sucre" by Milan
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Portrait robot : Cogito, ergo sum (pv Milan) Etp_f9lDtQS06KaycZjHbPbnOys

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Yemeth
Lun 28 Oct - 23:25
titre rp / "Cogito, ergo sum"  (avec Milan) --  

(theme)

On ne pourra pas dire qu'il n'est pas dans son élément. Il est fait pour ça. Un déménagement, c'est toute une organisation. Un ordre. Si ils partent la semaine prochaine il ne faudra pas emballer les couverts et ustensiles de cuisine immédiatement par exemple. De même pour les produits ménagers, qui serviront jusqu'au bout. Non. A qui fera t il croire ça... il est a peine concentré sur sa tâche, et pourtant il essaie de se convaincre qu'il a besoin de cette concentration pour emballer ce tas d'affaires. Il doit s'y accrocher. Les livres sont disposés dans les cartons avec d'autres objets plus légers. Lui a de la force mais rien garanti que Monsieur soit apte à déplacer plusieurs kilos de romans et encyclopédies. Non. Il sait bien qu'il sera le seul à porter ça. Il déambule dans les couloirs, décroche un, deux tableaux soigneusement, les couvres d'une toile. Les bibelots qu'Annie a collectionné et rassemblés seront revendus ou jetés. Yemeth ne parvient toujours pas a se replonger dans de vieux souvenirs la concernant lorsqu'il pose les yeux dessus. Il les dépoussière sans que ce ne soit nécessaire, dans le vain espoir encore, d'y repenser. Juste une fois. Après tout, cette femme lui a accordé cette énorme liberté qui lui a permis de rencontrer Milan. Ce garçon un peu gauche, blessé, auquel il s'est trop attaché. Le voilà qui y songe maintenant de nouveau: est-ce que seulement le pâtissiers accepterait de lui adresser la parole après la lecture de son message? Il se fait sûrement des illusions encore. En fin de compte, il n'est intéressant que parce qu'il est un androïde. Une autre babiole. Une boîte de conserve obéissante qui finira a l'arrière d'un camion, entre deux cartons. On ne le réactivera que lorsqu'on aura besoin de ses services. Le parfait soldat obéissant qui va machinalement remplir la mission qu'on lui confiera.

Ce qu'il est bête. Pourquoi est-ce que ça le travaille autant? Ca ne devrait pas. Vraiment pas. Il est fait pour ça, il l'a toujours su et le répétait sans cesse. Ce qui a changé? Il est défectueux. Le voilà le problème. Il n'est plus complètement androïde. Et même pas humain. Il est quoi au juste?

L'heure tourne, il allait pouvoir se malmener les circuits en préparant le petit déjeuner en prévision du réveil de Monsieur, ensuite, celui du gamin. Ce gamin pour lequel il se plie en quatre et s'efforce depuis le début a ne pas prononcer son nom, ni même l'écrire, l'épeler, rien. Sur son ordre. Parce que ce gamin à besoin de détester quelque chose. Quelqu'un. Il a même une raison de plus depuis la perte de sa grande mère. Yemeth y réfléchi à ça, aussi. Ce gamin a besoin de le détester. Parce qu'il est blessé. Pas de la même façon que Milan sans doute. Mais le résultat est similaire.

Le robot s'est arrêté un instant. L'eau boue, c'est long. Bruyant. Comme lorsqu'il était avec lui pour faire ces chocolats. Milan lui avait assuré que ce n'était pas contre lui, le fait qu'il ai ôté ses aides auditives. Cependant.. comment s'assurer que ce n'était pas par politesse, qu'il lui a fait cette affirmation? Milan est gentil. Avec lui en tout cas. Avec lui.

Yemeth se traitait intérieurement de stupide androïde bugué lorsqu'une voix familière parvient a ses oreilles. Il croit d'abord halluciner, d'une manière. Ce n'est que lorsqu'il se tourne pour le trouver posté là, portable a la main, tendu vers lui, qu'il croit être définitivement atteint par un virus. Comment Milan pouvait il se trouver ici? Dans la cuisine? Comment serait il entré? La porte et le portail sont verrouillés. Pire encore, il ne l'a pas entendu, ni senti approcher. Il se fige. Vérifie que sa vision ne soit pas obstruée par quelque chose, n'importe quoi. Qu'il ai les yeux bien ouvert et n''"imagine" pas cette vision. Plusieurs scénarios et théories émergent dans sa pauvre tête. Rien ne correspond.

- Gaufrette..? Qu'est-ce que tu fais ici? Comment est-ce que tu es arrivé là?

Sa nervosité est palpable.

- Tu vas m'avouer que tu es un super héro, tu t'es téléporté? C'est pas sympa, gaufrette, t'aurais pu me le dire avant, tu sais?

Il peine a croire que ce jour est une réalité. Son programme n'aurait toutefois jamais pu générer un cauchemar, encore moins un cauchemar pareil. Il n'a aucun programme pour rêver. Rien. Ca ne lui serait pas utile.

C'est étrange qu'il ait autant de mal à se supporter. Il souhaiterait faire un pas en avant pour s'assurer de briser ce qui semble être une illusion. Il se perd complètement. Qu'est-il censé faire dans cette situation? Il ne comprend pas. Il ne comprend rien.

- Eh, t'as pas des trucs à faire aujourd'hui? Est-ce que tout va bien?

Lui qui d'ordinaire est si bavard, il se sent mal de parler autant.

- Tu sais, je n'avais pas trop de temps, pour le message. Je devais être bref. Mais c'est vrai. Je n'ai pas le choix. Dans une semaine on part.

Milan Horvat
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Milan Horvat
Mar 29 Oct - 19:24
Il prête à peine attention à son environnement, focalisé entièrement sur l'androïde étrange qui se trouve dans la pièce. Pour une fois, c'est lui qui a l'air d'un faon pris dans les phares d'un camion. Les choses sont graves, pour qu'il ait réussi à surprendre une entité censée être toujours sur le qui-vive. Une machine peut-elle être préoccupée ? Apparemment. Et ce constat raffermit la volonté du garçon de ne le laisser disparaître sous aucun prétexte. C'est son androïde. C'est son étrange androïde, trop humain pour fonctionner correctement, trop machine pour comprendre que c'est ce qui fait sa force.

Yemeth s'étonne de sa présence ici, cherche ses mots pour combler le silence et masquer sa surprise. Rendre perplexe un robot, n'est-ce pas une jolie contradiction ? Ses codes ne lui permettent pas de trouver l'action appropriée en réponse à son apparition dans son environnement. Milan baisse le bras et range son portable. Il l'a devant les yeux. Pour encore combien de temps exactement ? Il s'est précipité chez lui sans même réfléchir aux arguments qu'il pourrait apporter pour le faire rester. En fait, il n'a même pas pris en compte le fait que Yemeth soit un accessoire domotique au même titre qu'un frigo ou une machine à laver pour la famille Ny. Cet androïde est devenu à ses yeux un individu à part entière.

Un robot se sentirait-il obligé de remplir le silence ?

- Tu attends qu'il ne reste qu'une semaine avant ton départ pour m'annoncer que tu t'en vas ? - Milan en serait blessé s'il avait été en mesure de comprendre et d'intérioriser les mots qui viennent de quitter sa bouche. Il ne prend pas le temps d'analyser la situation, il a trop peur des implications d'une telle annonce.

Pourquoi n'a-t-il pas jugé bon de l'avertir plus tôt ? Avait-il peur de sa réaction ? Après tout, il lui a donné plus de raisons que nécessaire de craindre ses élans de colère... Est-ce qu'il l'a terrorisé, ça y est ? Est-ce qu'il est soulagé de mettre les voiles grâce au déménagement de sa famille ? Des centaines de kilomètres entre eux, est-ce que c'est ce qu'il veut ? Mais d'ailleurs...

- Tu pars où ? Tu pars loin ou dans un autre quartier ? - sa voix est toujours aussi ferme et dénuée de sentiments. Finalement, c'est peut-être lui qui se terrifie le plus. - Pourquoi tu me préviens seulement maintenant ?

Il regrette de poser la question et pourtant, il a besoin de la réponse. Peut-être qu'il sur-réagit. S'emballer pour rien, ça lui ressemblerait bien. Mickey a bien tenté de calmer ce côté hypocondriaque avec son attitude de surfeur californien, sans réussite : Milan est toujours aux aguets, sur le qui-vive, en train d’échafauder ses prochains coups ou de se monter des théories sur les actions des autres. Anticiper pour survivre. Voir venir pour s'adapter. S'angoisser de voir se réaliser ses craintes, se méfier de ne pas les voir se réaliser.

Yemeth va partir, c'est un fait. Où ? Loin ? Longtemps ? Pour toujours ? Couper les ponts ? L'oublier ?
Yemeth
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- Te taquine en #e01e44
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Yemeth
Mar 29 Oct - 20:36
titre rp / "Cogito, ergo sum" (avec Milan)

Milan ne semble pas changer d'attitude alors qu'il n'a probablement pas manqué de remarquer le malaise de l'androïde. Il garde ce ton imposant, accusateur. Ses paroles le percutent comme des balles. Ca fait mal. La nervosité de Yemeth s'efface a mesure qu'il l'entend lui faire des reproches. La culpabilité s'impose davantage. Comme s'il aurait pu l'avertir plus tôt! Il ne s'est pas dit que c'aurait été une évidence pour lui sinon, de lui envoyer un mot avant de filer a l'anglaise? Il n'a pas envie de partir. Il a l'impression de l'abandonner. Il y perdrait un peu de lui-même aussi, en quittant ce pays.

A chaque seconde de silence il s'apprête a répondre, mais il se ravise lorsque Milan enfonce le clou. Où est-ce qu'il va? Il en sait rien. Est-ce qu'il ne pourra jamais revenir? Il en sait rien. Pour combien de temps resteront ils là bas? Il en sait rien. Ca n'est pas important qu'il ai connaissance de ces informations, c'est juste une machine.

- Miles,-

La bouilloire s'arrête soudainement. Il aurait presque sursauté s'il n'avait pas eut d'abord le réflexe d'attraper l'objet. Ca le ramène un peu a la réalité, ça l'empêche de se perdre. Il s'y accroche alors comme il voudrait s'accrocher à lui.

- Je sais seulement qu'on doit quitter le pays. Je t'assure que si j'avais pu, je t'aurais envoyé un message avant.

Il aurait pu lui envoyer un message la veille, ça aurait été quelques heures de plus à chérir, ou quelques heures durant lesquelles se tourmenter jusqu'à s'en rendre malade. Peut être les deux.

- Pourquoi tu es ici, Milan? Pou-.. Comment? Comment tu es entré là?

N'importe qui aurait apprit qu'il quittait le pays en aurait rien eut à faire. Peut être un ou deux se serait inquiétés, mais pas au point de s'infiltrer en douce pour venir lui lancer un regard pareil. Encore moins pour lui faire comprendre qu'on lui en veux de partir. Est-ce que c'est ça? Est-ce qu'il a le droit de croire que Milan est venu comme ça, d'un coup, juste pour le haïr? Parce qu'il tiendrait peut être un peu a lui? Cette idée le secouerait pas mal. Assez pour qu'il serre plus encore sa bouilloire contre lui, de même façon que le ferait un gosse avec son doudou. Avant qu'il ne s'attache trop a autre chose, il la repose sur le plan de travail, sans jamais quitter le croate du regard.

- Je n'ai pas envie de partir.

Il fini par baisser les yeux, se disant qu'on le trouvera stupide. Parce qu'il l'est. Lui qui voyait les êtres humains comme complexes, il se dit que finalement, être un androïde, c'est pas simple non plus. Ca aurait dû pourtant. C'est facile. Il a juste à effacer sa mémoire s'il en a envie.

Mais est-ce qu'il a vraiment envie de perdre tout ça?

Milan Horvat
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Milan Horvat
Lun 11 Nov - 18:43
Il est dans l'ignorance. C'est logique, on ne se sent pas obligé de préparer psychologiquement son ordinateur à un grand déménagement, on le met dans un sac et on l'emmène, c'est tout. En quoi Yemeth serait différent ? Les Ny ne savent pas. Ils passent à côté du petit miracle qui s'est accompli il y a quelques semaines. C'est étonnant, cette capacité qu'ont les gens à passer à côté des choses les plus importantes pour peu qu'ils soient focalisés sur un autre sujet. See the bigger picture. Prendre du recul. Il aimerait bien pouvoir en prendre là, maintenant, pour pouvoir réfléchir correctement aux prochaines actions à mener.

Il ne part pas uniquement "loin", il quitte le pays. Goodbye Canada.

Milan est sonné par l'annonce. C'est quasiment un adieu. Ou plutôt une sorte de fuite. Qu'est-ce que la famille Ny a à cacher pour partir de façon aussi précipitée, hein ? Un délai d'une semaine pour prévoir un départ dans un autre pays, c'est extrêmement court. Étrange. Et tout ce qui sort de l'ordinaire est louche. Milan s'invente mille et une raisons pouvant expliquer de manière logique, selon lui, cette fuite vers l'inconnu qui le prive de l'androïde. Peut-être pour toujours. Ce n'est pas comme si ils allaient l'autoriser à prendre l'avion pour lui rendre visite, il y a un billet à payer, c'est une perte de temps et franchement, qui paye des vacances à son androïde ? Mais Yemeth est plus qu'un androïde.

Il ignore sciemment ses inquiétudes concernant son entrée sur le domaine protégé de sa famille. Personne ne fait attention à un gars comme lui, c'est bien pratique. Il suffit d'avancer à bonne vitesse de manière naturelle et vous rentrez partout. Et il sait être extrêmement discret. Il a des années d'expérience derrière lui. Yemeth s'est attaché à la mauvaise personne, si seulement il savait tout ce qu'il est réellement derrière ce rôle de pâtissier...

D'ailleurs, le pauvre androïde ne sait pas quelle attitude adopter. Il tient sa satanée bouilloire contre lui comme un bouclier, ignorant la chaleur qui aurait brûlé un être humain. Milan a envie de la lui arracher pour la reposer sur le comptoir et l'attirer contre lui. Mieux, l'emmener sur son épaule et rentrer chez lui avec son chargement improbable. Solution impossible à réaliser quand la dulcinée pèse au moins cent kilos de câbles et composants électroniques.

- Je ne veux pas que tu partes. – la phrase franchit ses lèvres en même temps que celle de son interlocuteur. L'envie est la même : rester.

Son cœur tressaille de joie et de soulagement en l'entendant dire la même chose que lui. Il l'avoue avec davantage de pudeur, mais c'est le même désir, ou plutôt le même refus de se plier à l'ordre des choses. Il veut rester. Milan le fera rester. Il fronce les sourcils et serre les poings. Hors de question qu'on lui retire la compagnie de Yemeth, pas maintenant. C'est trop tard pour le faire disparaître de sa vie.

- Alors reste avec moi. – déclare-t-il avec bravoure, les pieds bien ancrés dans le sol, le regard droit, la poitrine gonflée. Un véritable chevalier promettant sa victoire à sa promise. - Je peux trouver le moyen de t'empêcher de suivre les Ny. Tu as le droit de choisir, Yemeth. Tu n'as qu'un mot à dire.

Il lui tend la main. Un geste humain pour sceller un accord. Pas besoin de contrat signé, de case à cocher « Vous n'êtes pas un robot ». Ce serait ironique.

Ses yeux brillent alors qu'il retient son souffle en attendant la décision de Yemeth. Il n'ose pas se l'avouer, mais s'il venait à refuser son offre… Son cœur serait brisé. Et ce serait ridicule, puisqu'en tous les cas, il s'agit d'un androïde un peu plus intelligent que les autres.

Mais cet androïde, c'est Yemeth.

C'est un hybride. Plus un androïde.
Yemeth
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Yemeth
Lun 11 Nov - 20:20
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(theme)

Depuis sa rencontre avec lui c'est sans doute la première fois qu'il fait preuve d'autant de franchise. Pas un brin de gêne. Milan se tient droit et reste assuré. Il sait ce qu'il veut. Tout l'inverse de lui. Tout l'inverse de d'habitude... Sauf peut être pour ses côtés lâches. Yemeth l'a toujours été, sinon il n'en serait pas à hésiter à prendre la main qu'on lui tend. Il n'en serait pas a se convaincre qu'il ne peut pas prendre de décision lui-même, parce qu'il ne peut pas, parce qu'il n'est pas libre. C'est simple pourtant, non? Rien ne le rattache aux Ny. Pas même le gamin qui le déteste et pour lequel il s'inquiète malgré tout. "Je ne veux pas que tu partes". "Alors reste avec moi". Ses paroles semblent sincères. Pourquoi se serait-il déplacé exclusivement pour lui, autrement. Juste pour s'embêter a lui faire croire que quelque part dans le monde, il y a un bédouin pour s'intéresser un peu à lui? Pour le faire espérer bêtement?

- Comment est-ce que tu t'y prendrais?

L'androïde fini par relever tristement la tête en croisant les bras. Il reste terre-à-terre: soit, ils refusent d'être séparés, mais comment régler ce problème alors qu'il n'a aucun droit?

- Tu vas me proposer de fuir avec toi sur ton vélo vers le soleil couchant, en me disant que de toute façon mes propriétaires pourront bien se payer un autre androïde bien mieux que moi?

Une tentative veine de faire un peu d'ironie. Jusque là il ne s'était jamais réellement rendu compte qu'il se dévalorisait constamment. C'est plus flagrant ici. Ses doigts se crispent sur ses bras, froissent sa veste. Yemeth fixe longuement la main encore tendue vers lui. "reste avec moi". A eux seuls ces mots auraient pu le convaincre s'il n'avait pas craint de faire une bêtise. Qu'il soit conscient ou non, il n'est pas plus qu'un nom sur un tas de paperasse encore. Officiellement il n'est pas plus important qu'un grille-pain et n'est pas censé faire de choix égoïstes.

Puis.. "Leçon numéro uno de la joie d'avoir un libre-arbitre : tu regrettes toujours la voie que tu n'as pas prise. C'est comme ça". Ce souvenir ci l'a percuté d'un coup. Comme ça, sans qu'il n'ai un réel contrôle. C'est fou l'impact que ses paroles ont sur lui. Elles le marquent, constamment. Elles l'aident. Plus qu'il ne pourrait l'imaginer.

Quitte à toujours avoir des regrets autant en avoir le moins possible alors, et préférer une voie qu'il affectionne? Le valet relève un peu les yeux pour retrouver ceux de Milan. C'est suffisant pour qu'il décide de se jeter dans ses bras. Tant pis si il est ridicule. Il n'a pas l'intention de quitter la seule personne lui ayant trouvé un intérêt autre que de faire la bonniche.

- Je ferai ce que tu me diras.

Peu importe son passé, ce qu'il lui cache, ce qu'il compte lui dire ou non. Peu importe ces petites erreurs qu'il pourrait faire. Milan, c'est Milan. Milan, c'est le seul a lui accorder un peu de considération. Il est gentil et patient avec lui. Il ne lui veut pas de mal. C'est tout ce qu'aucun se donnerait la peine de lui offrir, juste parce qu'il est constitué de câbles et de métaux, de boulons plutôt que d'os et un vrai coeur.
Un "je t'aime" manque de lui échapper. Comme la dernière fois. C'est plus difficile maintenant de ne pas le dire.

Tu ne m'abandonnera pas, hein?

Milan Horvat
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Milan Horvat
Dim 17 Nov - 21:46
La réponse n'est pas celle qu'il attend, mais elle entreouve la porte des possibles.

Yemeth reste cartésien, terre-à-terre. Il pose les questions importantes. Pour être franc, Milan n'est pas encore sûr de sa stratégie. Il pensait improviser. S'adapter à son interlocuteur, deviner ses attentes, trouver la solution qui semblerait la plus avantageuse pour lui. Il a l'habitude de trouver rapidement comment plaire aux autres, c'est l'une des principales raisons pour lesquelles il est encore en vie aujourd'hui. Qu'a-t-il de concret à mettre sur la table des négociations ? Qu'est-ce qu'un Croate expatrié de vingt-quatre ans peut offrir à une famille comme les Ny, capable de déménager de manière expresse et de s'offrir les services d'un androïde ?

Il va trouver. Il doit trouver.

- Ça te plairait ? – demande-t-il avec un petit sourire charmeur alors qu'il tente de gagner du temps. Il s'attarde consciemment sur l'image amusante pour oublier son coeur qui bat la chamade. Le stress le gagne. Son cerveau s'active, en quête de l'illumination divine qui serait la solution à sa suggestion folle.

Yemeth a l'air grave. On dirait qu'ils se sont échangés les rôles. Milan a trop pris l'habitude de voir l'androïde mener la danse, c'est étrange de prendre les rênes pour une fois, d'être celui qui le rassure. L'ironie ne lui échappe pas : il propose une idée insensée, et c'est lui, l'humain, qui va devoir s'assurer de sa bonne réalisation pendant qu'un robot lui cite la liste des contre-arguments. Il prend les devants. Hors de question de perdre.

Alors qu'il fronce les sourcils et redresse le menton, vivante incarnation de la détermination, Yemeth se jette dans ses bras. Heureusement qu'il a le réflexe de le retenir par les épaules, sinon la bouilloire qu'il tient dans ses mains lui aurait laissé une marque douloureuse. Il tourne légèrement le robot vers le côté et le serre dans ses bras, heureux de pouvoir lui cacher ses rougissements. Même s'il mène la danse, il reste intimidé par ce genre de manifestation exubérante d'affection. Yemeth promet de suivre ses consignes. Il est touché en plein cœur par la confiance qu'il a en lui. Comment décevoir cette confiance aveugle ?

Milan se sait responsable de lui : après tout, il a participé à la création de cette créature hybride qu'est devenu Yemeth. Il ne peut pas l'abandonner comme ça. Impossible. Comment se regarder dans le miroir sinon ? Il enfouit son visage dans les cheveux synthétiques du robot avant de répondre. Il a besoin de trouver le même courage qui l'a poussé à avancer, à prendre la main que lui tendait Mickey. C'est un autre tournant que prend sa vie, il a intérêt à bien le négocier.

Pourquoi est-ce qu'il refuse d'envisager sa vie sans lui ? Il préfère ne pas trouver de réponse, les perspectives qu'elle le laisserait entrevoir seraient trop difficiles à affronter pour l'instant. Il préfère fermer les yeux et oublier qu'il marche sur le bord d'un précipice, dans lequel il serait si facile de se laisser tomber. L'appel du vide. C'est de plus en plus difficle de lui résister, surtout lorsque Yemeth lui lance ce genre de regards, lui parle avec ce timbre de voix. Ce n'est pas le moment de s'attarder dessus.

- Hors de question de t'abandonner. – déclare-t-il d'une voix ferme en s'éloignant finalement de lui, les yeux dans les siens. C'est le moment de vérité. - Emmène-moi rencontrer ton patron, Yemeth. On va avoir une longue conversation.

Yemeth ne partira pas avec les Ny. Il s'en fait la promesse. Et s'il devait partir… Eh bien, il trouverait la manière illégale de l'en empêcher. Il a toujours su tirer son épingle du jeu. Il est encore là, n'est-ce pas ?
Yemeth
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Yemeth
Dim 17 Nov - 23:36
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(theme)

Sa détermination se ressent, elle le rassure une nouvelle fois quant à ses intentions: Milan a l'air bien décidé à le garder près de lui. Il n'y a plus de pensées machinales qui tiennent. Il s'en rend compte seulement maintenant, on lui offre la chance de devenir plus qu'un grille pain. Comment a t il pu un jour vouloir sincèrement revenir a cet état de bête outil jetable sans aucune importance? N'est-ce pas plus agréable de se dire qu'on a le droit à ce genre de regards, ou ces mots prononcés si sérieusement mais de façon tellement sincère? Il tient a lui. Ce maudis bug qui le ramenait a un état neutre, et qui l'empêchait d'avancer... pouf. Plus rien. Plus rien l'empêchera d'ouvrir les yeux sur sa nouvelle condition. Surtout, il aimerait apprendre a être plus honnête, comme le croate en ce moment même. Ce croate qui chahute avec lui, se change en pivoine lorsqu'il utilise des termes crus. Ce croate qui lui a permis de se débarrasser de nombreux doutes et questionnements futiles, et qui couvre un passé probablement douteux mais si important. Ce croate, né sourd, qui s'efforce de vivre paisiblement malgré tout. Ce croate pour qui il s'inquiète constamment, et auquel il s'est attaché terriblement vite. Trop vite, sans doute. Yemeth aimerait se donner cette pleine liberté de préférer rester que partir avec ses propriétaires. Toutefois, le doute subsiste. De quelle manière Milan compte il s'y prendre pour lui permettre de continuer de le voir?

Vint le moment fatidique ou le pâtissier se sépare un peu de lui avant de proposer de rencontrer son "patron". Déjà, comment pourrait il le présenter, et dans quelles conditions? Pire, pourquoi? Quelle idée Milan a t il en tête pour lui faire cette demande expresse? Paniqué, l'androïde serre a nouveau la bouilloire contre lui. La nervosité l'empêche de réfléchir normalement. Les idées, les mots, se bousculent et se perdent parfois. Que répondre, que faire, alors qu'il vient tout juste de lui assurer qu'il suivrait ses indications? Sous entendu sans broncher qui plus est.

- Là, maintenant? Mil.. Gaufrette, je n'ai même pas préparé le petit déjeuner.

Mince, c'est vrai! Il n'a absolument rien fait, et l'eau refroidira bien assez vite le temps qu'il se bouge. Enfin, était-ce le moment de se concentrer là dessus? Pas du tout. Yemeth tente de se rattraper en se rendant compte du ridicule de sa question.

- Non, enfin.. tu sais, on peut voir ça un peu plus tard, tu... je te prépare quelque chose aussi? Non, on a pas de thé. Peut être? Je ne sais plus.. mais je peux regarder!

Il se tourne ici, là, cherche le bon placard pour les tasses, mais se ravise aussitôt pour regarder a nouveau le garçon: Il fini par se figer, perdu entre ce qu'il aurait dû faire, ce qu'il n'a pas fait, ce qu'il pourrait faire, et ce qu'il voudrait. Le valet baisse un peu la tête, les yeux rivés sur le sol lavé récemment encore.

- Excuse moi.

Ses doigts se crispent sur la bouilloire, qui lui rappelle qu'il ne fait plus qu'uniquement détecter cette source de chaleur. Ses mains ne vont pas apprécier d'être brûlées alors que ses circuits tournent déjà inutilement à plein régime a cause de sa nervosité.

- J'ai juste besoin de savoir...

Le "je suis quoi pour toi?" manque de quitter sa malheureuse boîte vocale. Yemeth l'étouffe volontairement, sachant pertinemment que peu importe ce qu'en pense Milan, l'important pour lui actuellement, est qu'il le veuille près de lui. Il est plus agréable de se bercer d'illusion et croire en un truc tout rose et tout beau plutôt que s'imposer une réalité sombre. Le genre qui fait trop mal, parce que finalement les faits ne changent pas: Yemeth n'a rien d'humain. Il peut les imiter, leur ressembler. Pas en devenir un. Quoi qu'il advienne, il ne pourra que se plier à leurs volontés. Leurs décisions.

- Dis moi quand.


Milan Horvat
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Milan Horvat
Jeu 21 Nov - 14:17
Milan se sent prêt à affronter l'épreuve qui se prépare, Yemeth n'est pas dans le même état d'esprit. C'est perturbant de le voir craindre une conversation. En soi, ne devrait-il pas être imperméable à l'angoisse et l'appréhension ? Il devrait juste évaluer de manière objective le taux de réussite de leur projet fou. Et, théoriquement parlant, il ne devrait même pas avoir de préférence pour une issue en particulier. Si ce n'était qu'un androïde comme un autre, sa loyauté ne serait même pas à remettre en question, il aurait refusé de le suivre immédiatement. Eh, à ce compte-là, ils ne se seraient jamais revus autant de fois et Milan ne lui aurait jamais posé de cas de conscience en refusant de le voir partir.

La disparition de ce bug l'a vraiment fait évoluer. Hopsi ne craint rien de ce que peut avoir en réserve pour lui le jeune homme, puisqu'il est de toute manière soumis à la volonté humaine, incapable de s'élever contre elle ou de douter du bien-fondé des décisions prises à son égard. Hopsi suit aveuglément les ordres. Si Yemeth commence à questionner… Ils sont en train d'assister à l'éveil d'une conscience non-humaine.

Et cette jeune conscience est bel et bien en train de paniquer face à la demande inattendue de monsieur Horvat. La bouilloire brûlante toujours contre lui, Yemeth se perd et tente de gagner du temps pour prendre sa décision, son système-core en pleine perte de repères. Il est en train de rentrer en conflit avec ses tâches habituelles, son apparition soudaine lui fait perdre du temps sur ses missions. Le petit-déjeuner prend du retard et ces minutes perdues à débattre sur le pour ou le contre de l'idée saugrenue du Croate vont perturber tout le reste de son emploi du temps quotidien. Milan s'en sentirait presque coupable s'il n'était pas si déterminé à régler au plus vite cette question de départ précipité.

Yemeth tente de réaliser deux actions à la fois, se perd, se fige, s'arrête, le regarde, se détourne… Ce serait presque un spectacle comique si le robot n'était pas aussi touchant dans sa détresse. Finalement, il baisse les yeux et lui demande de l'excuser de son indécision. Milan sourit et se rapproche de lui. Doucement, il lui retire la bouilloire fumante des mains et la dépose sur un comptoir de la cuisine.

- Relaxe Yem', c'est pas comme si on allait voler les joyaux de la reine. – plaisante-t-il en lui ébouriffant les cheveux. Il va devoir prendre les choses en main. C'est à lui d'agir en adulte responsable cette fois-ci, à lui de prétendre contrôler la situation. Être adulte, c'est surtout agir comme si on savait ce qu'on fait. - Il est peut-être un peu tôt pour une négociation, occupe-toi tranquillement du petit-déjeuner de la maison et quand ce sera bon, tu n'as qu'à m'introduire comme un invité. Et surtout, détend-toi. J'ai plusieurs solutions en tête, si celle-là ne fonctionne pas, on passe au plan B.

Bien sûr, il se garde bien de préciser que le plan B consiste surtout à fuir et planquer Yemeth quelque part où son propriétaire ne pourra jamais le trouver jusqu'à ce qu'il soit obliger de prendre son avion pour l'autre bout du pays. La famille Ny est richissime aux yeux d'un gamin des rues comme lui, elle n'aura qu'à s'offrir les services d'un autre androïde.

Pour ne pas stresser davantage l'androïde, Milan s'installe sur un des comptoirs et tire son portable de sa poche pour prévenir son patron qu'il aura un peu de retard. Hopsi pourra gérer l'ouverture. De toute manière, il n'y a pas énormément de monde dans les rues à cette heure-ci à la recherche de gaufres. Les clients arrivent plutôt vers dix heures. Et Hopsi sait gérer, il- Eh. Hopsi. C'est un robot qui sait faire la plonge, la cuisine, le ménage. Une apparence normale. Il lève les yeux de son portable vers Yemeth, les yeux brillants. Il a trouvé sa monnaie d'échange. Son patron ne sera pas un problème, il fait confiance à son jugement, s'il lui assure qu'ils gagnent au change, ce sera bon ! Un échange de bons procédés. Oh, cette illumination divine !
Yemeth
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Yemeth
Dim 1 Déc - 21:00
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"Relaxe". "Relaxe" qu'il dit. C'est facile pour lui! Il n'a pas à craindre de se faire supprimer sa mémoire, voire désassemblé parce qu'il serait jugé défaillant! Enfin. Non, évidemment que ça n'est pas facile pour lui aussi. Seulement, les risques que prend Milan, Yemeth ne pouvait pas s'en rendre compte pour le moment. La peur prenait le dessus, si bien qu'il perdait en cohérence à mesure qu'il se rendait compte de ce que pourrait impliquer toute les décisions égoïstes qu'il a pu prendre jusqu'ici. Et on lui dit qu'il pourra reprendre tranquillement ses activités avant de le présenter a son propriétaire comme si rien était? Il est gentil, le Milan. Là, l'androïde a les boulons qui sautent et les circuits qui surchauffent. Il a l'impression de n'être plus qu'un tas de mécanismes pétés sur le point d'exploser. Il a l'air davantage désorienté depuis que le croate lui a ébouriffé les cheveux. D'ailleurs, ce qui le tire de ses sombres "pensées" est l'expression nouvelle qu'arbore son interlocuteur. Est-ce seulement un bon présage, de le voir sourire ainsi après avoir pianoté sur son portable? Avait-il suffisamment confiance pour ne pas l'interroger a ce propos? Non, la confiance n'avait rien avoir. Il l'obéirait aveuglément si ça pouvait lui permettre de rester au Canada.

"Détend toi". "Détend toi" qu'il a dit. Ca a l'air magique comme formule, tient! Est-ce qu'il a l'air d'être capable de se détendre, là tout de suite? Est-ce que la situation a l'air d'être détente?!

- Plan B? Quel plan B? Gaufrette, dit moi que le plan B consiste à faire des pancakes.

Il jette un coup d'oeil a l'horloge derrière lui. Le temps passe vraiment trop vite.

- J'ai envie de faire des pancakes.

Il rit un peu nerveusement, et ne parvient même pas a comprendre comment c'est possible. Si un génie était sorti de sa bouilloire pour exhausser un de ses souhaits il aurait probablement fait le voeux de disparaître. Pouf. Plus rien. Le vide. Facile. Sauf que là, il n'y a pas de génie dans la bouilloire.

Et puis... disparaître, ça n'aurait pas été si bien. Là, il y a Milan.

Yemeth s'efforce de reprendre son calme.

- Miles.. au fait-

Il se coupe systématiquement, comme à chaque fois qu'une question les concernent trop. "Dis, tu t'es déplacé aussi vite rien que pour moi?" "Pourquoi moi?" "Tu tient vraiment a ce que je reste? Pourquoi?".

- C'est le plan B comme "Bon plan", c'est ça? Ce sera toujours un meilleur plan que rentrer illégalement dans la demeure d'un aristo, hein? Voyou.

Mélancolie, berce d'illusion, balaye ces réminiscences, emporte le présent, et laisse un semblant. Car il se raccrochera toujours a cette forme d'humour qu'il maîtrise si bien, pour ne pas perdre pied. Si tenté est que ce soit possible pour une boîte de conserve comme lui. Yemeth aimerait sincèrement retrouver cet état insouciant qu'il a connu avant de pouvoir se concentrer sur autre chose que son bug idiot. Il se pousse, mais ça ne débouche sur rien. Ou rien qui changerait de cette fichue nervosité.

Milan Horvat
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Milan Horvat
Mer 18 Déc - 17:57
S'il pensait que c'était possible, Milan aurait dit que Yemeth tentait de gagner du temps. Ou plutôt, de noyer le poisson en s'arrêtant sur n'importe quoi d'autre que leur plan fou. Que "son" plan fou. Qui ne l'était pas tant que ça d'ailleurs, il ne prévoyait pas de l'emporter au loin sur son vélo de trois tonnes, il souhaitait simplement échanger quelques mots avec son propriétaire. Il n'y avait pas mort d'homme. Bon, peut-être risquait-il de nuire un peu à sa cause en apparaissant sans s'annoncer dans la demeure du monsieur, certains réprouvaient les invités surprises, surtout ceux entrant en douce. Hum. Enfin, à part ça, il n'y avait aucune raison pour que monsieur Ny refuse de l'écouter.

Yemeth ne partageait pas le même point de vue que lui sur l'issue de cette rencontre imprévue. Il faut dire qu'avec une machine à la place du cerveau, c'était bien plus simple de calculer le taux de chance pour qu'une situation débouche sur le résultat souhaité et trouver tous les scenarii selon lesquels elle n'aboutirait pas à celui-ci. C'est peut-être une malédiction, d'être trop réaliste.

Le Croate ne l'avait jamais vu stressé. Ou, en tout cas, redouter le futur. Un robot peut se soucier des autres, mais se faire du souci ? Se tordre les mains d'angoisse ? C'était du jamais vu. Et s'il pensait qu'avec le bug effacé, l'androïde ne se figerait plus jamais sur place, eh bien... Il se trompait. Yemeth était tétanisé.

Curieusement, son angoisse le galvanisa. Il devait se montrer brave et intrépide pour eux-deux. Si Yemeth craignait tant son propriétaire, alors il devait faire quelque chose pour le tirer de cette maison. Coûte que coûte.

Il sourit au "voyou" dont l'affuble l'androïde, notant qu'ils en sont venus à la même conclusion. Allez, il va falloir bien jouer. Si même un androïde note qu'il n'adopte pas une attitude conventionnelle concernant la façon d'entrer et l'heure de visite... Que pourra en penser un humain dans le genre de monsieur Ny ?

- T'as pas tort pour le côté visiteur surprise. - lui répond-t-il en choisissant volontairement un terme plus flatteur pour sa conduite. On ne se refait pas. - Je ressors et je sonne. On va faire ça dans les formes, ok ?

Le garçon lui sourit puis pose la main sur son épaule et la serre gentiment. C'est peut-être bête, mais il trouve ça normal de réconforter cet androïde si spécial. Il a l'air d'en avoir besoin, en plus.

- Tu prépares leur petit-déjeuner et tu m'envoies un texto quand ils ont fini, ok ? Je pense que les gens comme eux détestent être pressés dès le matin, surtout si le visiteur n'est pas quelqu'un de leur standing. Je reviens vers neuf heures ?

Il réfléchit en même temps, se dit que ça lui permettra d'aller récupérer Hopsi. Il n'est que sept heures et demi après tout. En se pressant, ça rentre parfaitement dans le timing. Satisfait de sa solution, il donne une pichenette sous le menton de Yemeth puis se tourne et quitte la pièce.

Ça va le faire. Ça doit le faire.

***

Quand il revient au manoir, il est dégoulinant de sueur. C'est que Hopsi pèse son poids sur ce satané vélo ! Ah, n'avoir les moyens légaux de n'être que piéton ou cycliste... Il faudra qu'un jour il se paye le permis canadien. Et comme d'habitude, un jour veut dire "jamais". Il attache son vélo à la grille qui protège le parc de la demeure des Ny de la plupart des gens, puis prend une grande inspiration. Il a eu le temps de réfléchir à ses arguments, à sa présentation. Il est doué pour rouler les gens. Si on peut appeler ça un talent... Disons plutôt qu'il est convaincant. Que les gens ne se méfient pas assez de ses grands yeux chocolat, même s'ils sont inquiétés par la couleur de cheveux improbable qu'il s'est choisi.
Il attend le signal de Yemeth, qui tarde à venir. Tant pis. S'il attend trop, il a peur de voir sa belle détermination fondre comme neige au soleil. Ce n'est pas le moment de faiblir ou de se poser des questions. Yemeth ne partira pas avec les Ny, un point c'est tout.

Alors il sonne.

Et, quelle surprise, ce n'est pas l'androïde qui vient lui ouvrir, mais monsieur Ny lui-même. Il a l'air fatigué, des cernes profondes soulignent ses yeux bleu électrique, il a des rides dû aux soucis et les cheveux poivre et sel. Il juge Milan du regard avant de hausser un sourcil et de s'adresser à lui d'une voix polie.

- Ce n'est pas la période des calendriers, n'est-ce pas ?

Milan sourit et hausse les épaules. Il a envie de lui répondre que c'est la période pour changer d'androïde, mais ce serait être un peu trop direct d'entrée de jeu.

- Non, pas vraiment. Et pas non plus la période de vente d'aspirateurs, rassurez-vous. Je viens parler androïde. Je peux entrer ?
- Androïde, vous dites ? Attendez un peu... Êtes-vous un de ces fétichistes ?
- Ah, non monsieur, rassurez-vous ! J'ai une offre commerciale à vous faire. Je travaille pour une boutique de gaufres, nous cherchons un androïde qui attire l'oeil, celui que nous possèdons étant trop conventionnel. Votre androïde est passé devant notre boutique et nous avons décidé de vous offrir de l'échanger contre le notre. Hopsi, vient par ici !
- C'est votre androïde ? Je le prenais pour un de vos collègues.
- C'est de la qualité, n'est-ce pas ?
- Hum.
- Allons, ne discutons pas de ça sur le pas de la porte, faites-moi entrer.
- C'est que... Nous sommes en plein déménagement, jeune homme.
- Alors je ne serai pas long.

Monsieur Ny le jugea une longue minute du regard avant de finalement s'écarter du pas de la porte pour le laisser entrer. La première manche était remportée.

Yemeth
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Sam 21 Déc - 12:51
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(song)

A peine eut-il quitté la pièce que l'androïde ressenti un vide immense. Un creux béant qu'il craignait ne plus se voir comblé à l'avenir, à cause d'un potentiel refus de son propriétaire pour le céder à ce qu'il pourrait percevoir comme un roturier. Mais Milan est à mille lieu de ressembler à l'image que pourrait en avoir un homme comme le père Ny. Yemeth s'était appuyé contre la porte d'entrée, encore songeur. Craintif mais peut être plus léger lorsqu'il pensait à lui. Oh, il est venu. Pour lui. Rien que pour lui. Pour l'empêcher de partir. Pour le garder avec lui, au Canada. Il faudrait le renommer en "pays de la gaufre". A cette idée le valet eut un sourire.

Dans un élan de courage, il se pousse pour retourner en cuisine et s'occuper sérieusement du petit déjeuner. Ce après quoi il pourra annoncer un visiteur ayant appelé dans la matinée. Inutile de donner des précisions. Inutile de s'apitoyer pour un "demi-mensonge". Yemeth est bien décidé à suivre le plan du Croate.

[...]

Le saint patron de la grande famille n'était pas très enchanté à l'idée d'accueillir un visiteur alors que la maison entière est selon lui sans dessus-dessous, il préférera ouvrir la porte lui même. Probablement parce qu'il pensait écourter l'échange et s'épargner une longue discussion. Surtout avec un inconnu au bataillon. Et accessoirement, l'androïde avait encore beaucoup de choses à emballer en peu de temps.

D'après le jeune homme qui lui faisait face, le but était de récupérer un androïde plus voyant pour leur boutique. Toutefois, s'ils en possédaient déjà un... ils auraient pu y réfléchir avant et en acheter un de même gabarit que Yemeth dès le départ, non? Plutôt qu'un aussi conventionnel. L'excuse ne le convainquait pas, mais il devait avouer que pour la discrétion l'autre serait bien meilleur. Monsieur Ny n'aime pas sincèrement les côtés excentriques de celui qu'il possède déjà, mais sa mère pensait à l'époque que le style "cartoon" plairait au gamin. Hors, le gamin n'apprécie pas la machine telle qu'elle est.

En refermant la porte derrière eux, l'homme lâcha un soupire d'exaspération. Souhaitait-il vraiment se séparer d'un aussi bon outil? Yemeth se révèle très utile concernant toutes les tâches qui lui ont étés confiées. Il sait se mesurer, n'a pas à poser de question, il sait comment ils fonctionnent et ce qu'ils attendent de lui. Un autre robot aurait attendu les ordres. La plupart ne sont pas trop autonomes et encore moins vifs. Au final l'actuel robot à ses avantages, et ses désavantages.

Monsieur Ny ne proposa pas à son invité surprise de monter jusqu'à son bureau. Ce dernier avait affirmé ne pas en avoir pour longtemps, il verrait bien ça. N'étant toujours pas ravi qu'un intrus puisse admirer les cartons empilés pas bien loin, il se place devant lui pour lui obstruer un peu la vue, et, accessoirement capter entièrement son attention -s'il ne l'avait pas déjà suffisamment-:

- Allons, vendez moi du rêve, fit il sans grande conviction.

Non loin d'eux Yemeth descendait les marches avec précaution, les bras chargés d'un grand carton. Ce n'est qu'en se dirigeant sur la droite qu'il pu apercevoir Milan du coin de l'oeil. Il ne s'est pas arrêté pour autant, jugeant qu'il ne serait qu'un obstacle pour lui s'il intervenait. Il fut tout de même rassuré. Le voir suffisait à lui décrocher un sourire. La tentation était forte malgré son envie de ne pas les déranger: il se trouvait toujours un prétexte pour passer derrière eux. Un objet oublié à l'étage, un carton à emballer à gauche, un coup de ballais à passer. Il se senti un poil envahissant lorsque monsieur Ny se tourna de profil une seconde. L'androïde détalla rapidement, l'air de rien.

Il s'inquiétait aussi bien sûr. Mais comment ne pas rêver un peu quand il le regarde? Quand il se dit qu'il pourrait peut être rester a ses côtés, tout le temps. Touuut le temps. Ca sonnait tellement bien...


Milan Horvat
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Milan Horvat
Mar 31 Déc - 15:19
Milan semblait avoir passé la première épreuve. Il venait d'entrer dans la demeure des Ny de manière officielle. Encouragé par ce succès, il s'autorisa un sourire poli pour remercier l'homme avant de lui emboîter le pas, trop content de sa chance. Pourvu qu'elle ne l'abandonne pas trop tôt ! Hopsi suivit le mouvement, le même sourire poli que lui sur les lèvres. Il se félicita de lui avoir retiré tous les piercings dont il l'avait affublé la semaine et que les aiguilles de son ami tatoueur n'aient jamais réussi à transpercer ce qu i lui faisait office de peau. Parfois, le hasard fait plutôt bien les choses.

Dans la demeure, il s'obligea à garder les yeux sur la nuque de son guide pour ne pas se laisser distraire par tous les objets de valeur. Avait-il seulement conscience de la petite fortune qui se tenait là, ignorée par des regards habitués à tant de luxe ? Milan avait une idée d'utilisation plus utile pour chacun des objets que de servir de décorations inutiles pour des yeux ne les appréciant plus à leur juste valeur. C'était une caverne d'Ali Baba pour un jeune homme avec son passé de gamin des rues.

Heureusement pour les Ny, le seul « trésor » qu'il convoitait, c'était leur androïde.

Et ils avaient la bonne idée de déménager avant qu'il ne donne leur adresse à certains de ses amis. Oui, le hasard fait décidément bien les choses de temps en temps.

Finalement le maître des lieux s'arrêta dans un salon, lui bloquant la vue sur des piles de cartons apparemment remplis de livres. La bibliothèque devait être impressionnante. Milan se redressa et soutint son regard sans appréhension, prêt à défendre sa cause. S'il ne s'agissait que lui vendre quelque chose… Sans vouloir se vanter, il en avait roulé plus d'un pigeon. Et, ce qui était en faveur de monsieur Ny, il avait souvent eu bien moins intéressant à proposer qu'un androïde fonctionnel et en parfait état. Hum. Ou en tout cas, relativement en parfait état. Les trous des piercings étaient toujours là.

- J'ai eu l'occasion de croiser votre androïde lorsqu'il faisait des courses et je me suis permis de lui demander votre adresse. Notre androïde est bon, mais il manque de personnalité. En parlant quelques minutes avec votre androïde, j'ai pu constaté qu'il avait la langue bien pendue pour un androïde majordome quand le mien, pour un vendeur, se contente des politesses réglementaires. – il tourna la tête vers Hopsi et s'autorisa un soupir attendri. - Oh, c'est un bon robot bien sûr, silencieux et efficace, mais il n'est pas très doué pour faire patienter les clients en discutant de tout et de rien pendant que nos gaufres cuisent. – Milan lui fit signe de s'approcher pour permettre à monsieur Ny de l'observer de plus près pendant qu'il continuait – J'en ai discuté avec mon patron. Nous pourrions évidemment nous tourner vers un professionnel pour lui demander un programme plus divertissant. Néanmoins, le caractère particulier de votre robot a retenu mon attention. Il semble être fait pour divertir les gens, ce qui, pour un commerce, est parfait. En revanche, pour un majordome… De ce que je sais de la profession, on demande surtout d'agir de façon à ne pas être une source de distraction. Aussi me suis-je permis de venir vous voir aujourd'hui pour un échange de bons procédés. Je suis bien entendu près à payer la différence entre nos androïdes : je sais bien que son programme a probablement coûté plus cher de par sa personnalisation.

Milan marqua une pause et un éclair rouge attira son attention. Yemeth n'avait donc pas pu s'empêcher de venir écouter les négociations. Il masqua son sourire. Quel curieux celui-ci… C'est fou ce que l'anxiété lui fait faire. Il se reconcentra puis indiqua les cartons d'un geste de la tête.

- Et comme vous semblez prêt à changer d'horizon, pourquoi ne pas en profiter pour changer également d'androïde ? Les départs sont d'excellents moments pour changer ses habitudes. Qu'en pensez-vous monsieur ?

Yemeth
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Yemeth
Mar 31 Déc - 19:21
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Mais au fait, que deviendrait il si Milan parvient à le convaincre? Ils rentreraient promptement chez lui, se poseraient devant un feuilleton et basta? Non, ce ne serait pas aussi banal et simple? Et si il ne lui servait a rien? Il a vu Hopsi. Milan comptait l'échanger? Mais il l'aidait a son travail... il le remplacerait réellement ou.. non. Peut être qu'il l'attendrait? Le temps que Yemeth panique une nouvelle fois inutilement dans son coin, les deux hommes poursuivaient leur échange.

Mr. Ny avait beau trouver les arguments valables, ils ne le convainquaient pas pour autant. L'homme observera à peine la machine qu'on lui propose de lui laisser en échange de celle qu'il possède déjà, jaugeant plutôt le moindre tic qu'aurait son interlocuteur.. Cela ressemblait plus à un genre d'arnaque plutôt qu'une réelle proposition. Ce type devait avoir d'autres raisons pour souhaiter autant récupérer Yemeth.

- Ecoutez jeune homme, celui que nous possédons est parfaitement fonctionnel, cela me suffit.

Concernant les changements comme il l'a dit, eh bien... il sera toujours temps de changer de garde robe une fois après avoir quitté ce taudis.

- Si vous n'avez rien à ajouter, je vous invite à quitter les lieux. Nous avons beaucoup à faire avant notre départ.

Rien lui garantissait qu'Hopsi serait aussi efficace que Yemeth. Rien lui garantissait qu'il serait effectivement plus discret et sage. Par ailleurs, il ne se rappelait pas avoir perçu un jour l'androïde comme bavard. Le fury se tenait à carreau en sa présence, il sait parfaitement où est sa place. Ajoutons qu'en effet, Yemeth avait bien plus de valeur qu'un androïde aussi simplet que celui qu'on lui présentait.


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Milan Horvat
Mar 7 Jan - 18:59
Ses arguments ne rencontraient pas beaucoup de succès auprès du maître de maison. A partir d'une certaine classe sociale, les gens rechignaient à marchander et à échanger. Pourquoi se fatiguer avec des ronds de jambes et des semi-vérités alors qu'il était tout aussi simple, voir davantage, d'acheter quelque chose de neuf pour remplacer l'ancien ? Milan savait qu'il n'était pas en position de force : il n'était qu'un pâtissier travaillant dans une petite boutique sans renommée. Convaincre monsieur Ny, un notable, qu'il pouvait se fier à lui et à son "expertise" sur ses besoins en matière d'androïde de maison allait être délicat. Un mot mal choisi pouvait le perdre et inciter monsieur Ny à le reconduire à la porte.

Ou pire : à demander à Yemeth de le reconduire pour lui à la porte.

Milan ne pourrait pas supporter lire de la déception et la résignation dans les yeux de l'androïde. Alors le garçon encaissa le premier refus de monsieur Ny avec un sourire compréhensif, s'inspirant de l'Autre. Comme elle savait s'y prendre, elle, pour manipuler les gens et obtenir ce qu'elle souhaitait ! Il avait passé des années à l'observer faire. Des années à subir. Ce n'était pas un mec blindé de tunes qui n'avait jamais connu ce que c'était que d'avoir vraiment faim qui allait l'empêcher d'obtenir ce qu'il désirait. Que ce soit légal ou non, Milan s'en moquait complètement. Il acceptait juste de participer à cette mascarade pour rassurer Yemeth.

D'ailleurs, le robot pouvait-il seulement prendre consciemment la décision de s'enfuir de son foyer ? Il semblait logique qu'un androïde soit loyal à son propriétaire : si les chiens pouvaient s'enfuir, les androïdes eux, étaient plus sûrement en laisse que leurs compagnons canins. Pas de robot fugueur. Yemeth étant différent des autres, était-il soumis à la même règle tacite de la loyauté à toute épreuve ? S'il le forçait à quitter les Ny, chercherait-il à les retrouver malgré lui ? Pourrait-il souffrir de cette séparation même s'il voulait le rejoindre lui ? Milan fronça les sourcils, gêné par cette possibilité, avant de rapidement se reprendre et arborer à nouveau une expression neutre. Il aurait bien le temps de voir après avoir tenté de passer par la voie légale.

Monsieur Ny, donc, ne trouvait pas l'échange acceptable. Hopsi lui déplaisait peut-être, ou il trouvait sa motivation étrange. Louche, même. Milan s'arma de patience et d'un sourire compréhensif. Un petit miracle, quand on connaît le garçon. Un autre détail de la vie de l'androïde des Ny lui revint en mémoire lorsqu'il aperçut un enfant dans les photos trônant sur les murs et la cheminée.

- Bien sûr, je ne voudrais pas abuser inutilement de votre temps. Aussi, je serai franc avec vous : nous cherchons une tête d'affiche. Mon patron souhaiterait offrir une mascotte à notre enseigne et, entre nous, je ne suis pas prêt à enfiler un costume tout en réalisant mes tâches en cuisine. Je suis pâtissier. Mon diplôme doit me permettre d'éviter ce genre de missions, n'êtes-vous pas d'accord ?

Il indiqua Hopsi derrière lui, qui restait sagement debout, les mains derrière le dos, vivante image de l'attente patiente.

- De même, utiliser un androïde juste pour en faire une mascotte, c'est lui enlever toute utilité. Alors, même s'il est doué avec les enfants, le mettre dans un costume de mascotte, c'est me retirer toute l'aide qu'il peut m'apporter lors des rushes. Un androïde avec une apparence particulière plutôt que trop proche des humains me serait d'une grande utilité. De plus, je n'ai encore jamais vu un design dans le style de votre androïde : étrangement, les modèles présentant un aspect animal sont assez rares au sein des établissements pour le moment. Je me dis qu'un androïde avec cet aspect particulier doit surprendre vos invités, non ?

Il haussa les épaules, un rien dramatique, comme si aborder ce sujet était en dessous d'eux deux.

- Bien sûr, vous vous demandez ce que vous gagnerez au change. Je dirai que plus qu'un androïde compétent, vous nous rendriez un fier service. Vous nous permettriez non seulement de développer notre image de marque, mais aussi de nous développer tout simplement. - Milan sourit tout en avançant son argument suivant. - Nous sommes prêts à avancer la somme nécessaire pour pallier la différence éventuelle du processeur, même si Hopsi est un type 2.

Yemeth
Mails : 144
Double-compte : aucun
Surnom : "ptit sucre" by Milan
Emploi/loisirs : Au service des Ny
Portrait robot : Cogito, ergo sum (pv Milan) Etp_f9lDtQS06KaycZjHbPbnOys

- Te taquine en #e01e44
- spc Italique
$ : 3148
Yemeth
Mer 22 Jan - 18:39
titre rp / "Cogito, ergo sum" (avec Milan)

S'il existe une attitude qui puisse rapidement agacer Mr. Ny, il s'agit bien de celle d'impudents qui le prennent pour un profond imbécile. Depuis le début, Milan s'essayait à le convaincre que ses invités pourraient vraiment être dérangés par l'allure non conventionnelle de son androïde actuel. Ajoutons à cela que le dit androïde semble complice avec lui... Comme s'il n'avait pas remarqué ses mimiques et passages. Il savait Yemeth curieux, mais pas intrusif. Pour peu qu'il le connaisse d'ailleurs. Mr. Ny a rapidement apprit à cerner les personnalités desquelles il s'entoure. Que ce valet là ai été prévu ou non, son cas ne fait pas exception. Il se retrouvait avec cette boîte de conserve sur les bras, et la savait utile. Mieux encore, la machine connaissait tout des quelques problèmes que rencontraient la grande famille -et pas de ceux financiers de la défunte-.

Rendre service à un prolétaire comme lui. Est-ce que ça lui importait, franchement. Il aurait été d'humeur, le père de famille lui aurait ri au nez. Ici, au canada, il se moque bien de ce que les gens pourraient penser de lui ou des siens. Ce qui l'inquiète est plutôt de savoir si Yemeth tiendrait sa langue une fois rentrés au pays. S'il lui en donnait l'ordre il n'y aurait aucun problème bien sûr. Cependant.. sait on jamais avec la technologie et ces pirates informatiques en tout genres...

Mr. Ny commençait à douter. Etait-ce réellement nécessaire d'en changer, ne souhaiterait il pas purement et simplement se débarrasser d'une babiole de plus? Le hic est que la babiole à plus de valeur qu'il ne l'aurait souhaité. Là encore serait-ce un avantage ou un problème de plus?

- Je doute que cet androïde soit dans vos moyens.

Il eut un rictus. Pourquoi ne pas le mettre à l'épreuve? En fin de compte de cette façon il pourrait mieux comprendre l'intérêt que lui porte le pâtissier. Celui là lui cachait clairement sa motivation principale.

- Si toutefois vous deviez les avoirs, ces moyens... je consentirai à vous céder Yemeth à la condition de supprimer plusieurs éléments de sa mémoire. Notre vie privée ne concerne que nous. N'est-ce pas?

Il marquait une pause, jugeait l'apparence d'Hopsi, puis reprenait ensuite:

- Vous pouvez bien garder celui-ci.


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