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J'aime bien les amis comme j'aime bien la musique : quand je suis d'humeur [PV Dolores]
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Milan Horvat
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Milan Horvat
Dim 4 Aoû - 19:11
Le blouson gonflé par le vent, la basse bien sanglée à ses épaules, les cheveux ébouriffés, Milan se laissait aller dans la pente. De loin, mis à part la taille, on aurait pu croire à un gamin de quatorze ans tout droit sorti des années 80, filant sur son vélo vers une destination inconnue de tous. Ou peut-être tentait-il tout simplement d'atteindre la vitesse nécessaire pour son retour vers le futur ? Là au moins, son goût vestimentaire aurait été adapté. Ceux qui croisaient son chemin perdaient la vue l'espace d'un dixième de seconde. Quelle idée de porter ce blouson vert et bleu fluo ! Et sur sa chemise violette, c'était bien des teckels déguisés en hotdogs ? Heureusement que son choix s'était porté aur un jean noir déchiré seulement... enfin, les automobilistes le repéraient aisément.

Que venait-il faire dans le quartier, ce souvenir des années 80 ? Faire un boeuf, comme on dit dans le métier. Retrouver une connaissance d'il y a quelques jours. La musique crée du lien, lorsqu'on se retrouve autour d'un verre et de bons groupes, ça ne peut que créer de l'affect. Le Croate avait sympathisé avec un petit jeune excité, parlant encore plus que lui, du nom de Dolores. Le gamin avait beau jouer les adultes, on voyait directement son âge à sa façon de s'enflammer pour n'importe quel sujet. Ça lui avait rappelé Mickey, il devait sûrement être comme ça jeune. Il plaignait ses frères et soeurs. Dolores, comme lui, avait un sacré débit de paroles, parlait presque sans respirer, comme s'il avait peur qu'on lui vole son tour durant cette brève pause.

Au cours de leur échange, le garçon l'avait jugé digne de le rejoindre pour une démo dans son garage.

En effet, comme tout amateur de musique, Dolores jouait de la guitare, espèrant un jour lui aussi toucher un public et vivre le frisson de la scène. Milan, toujours curieux de découvrir le mode de vie des autres et amusé, aussi bien par la proposition que par le petit gars, avait accepté. Comment décevoir un petit jeune ? Oh bien sûr, ce n'était pas seulement pour servir de public. Il avait avoué jouer de la basse. Pas de manière professionnelle, à ses heures perdues seulement mais... Il n'était pas trop mauvais. Même bon, sur certains morceaux.

Si le gaillard était donc perché sur son vélo aujourd'hui, c'était pour un rendez-vous entre deux amateurs, prêts à s'entraider, se conseiller, et qui sait ? Peut-être même à collaborer. Si le courant passait bien. Après tout, ils étaient jeunes, déterminés et si Milan avait bien retenu un chose des terribles leçons de la vie, c'est qu'il fallait oser rêver et oser essayer.

Le cycliste s'arrêta finalement devant une habitation semblable à toutes les autres l'entourant, vérifia le numéro d'un air soupçonneux, puis descendit souplement du vélo pour aller sonner. Tâche accomplie, il se recula légèrement et observa son environnement. Il n'était pas dans un des quartiers riches de la ville et bizaremment, ça le rassurait. Il se sentait à sa place. Ou, en tout cas, en train de vivre une chose normale dans la vie d'un jeune, parce qu'il fallait s'avouer une chose : il n'avait jamais été invité chez quelqu'un pour jouer de la musique lors de son adolescence chaotique. Le jeune avait l'impression d'enfin toucher du doigt la banalité à laquelle il aspirait.

- Bonjour ! - déclara-t-il d'une voix enthousiaste lorsque la porte s'ouvrit, un sourire radieux sur les lèvres. Une nouvelle fois, l'enfant de quatorze ans des années 80 surgit.
Dolores Noguchi
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Dolores Noguchi
Lun 12 Aoû - 23:48


Le monde se porte mieux sans les amateurs d'araignées.

And I’m gonna tell everyone.

◊ ◊ ◊

Y a ce gars que j'ai rencontré dans un bar. D'ordinaire, je ne traîne pas dans ce genre d'endroit spontanément, je l'ai fais car un petit groupe local donnait un concert et qu'une interdiction de mon paternel motivée par un désir de vouloir s'imposer pour prouver qu'il existe à mes yeux, qui m'a davantage poussé à y aller en faisant le mur. Ce n'est pas tellement pour braver les impératifs qui à causer mes actions, mais réellement pour me nourrir de la musique intemporelle des Zombies enragés ! Puis leur nom de tribu claque, ça me rappelle mon propre groupe composé que d'un seul membre dont je sèche encore sur l'appellation. Enfin ça, c'était avant de le rencontrer, lui.

« Yo, Rainbow ! »

C'est son petit surnom et il n'a pas d'autre choix que de l'adopter, dare-dare. Faut dire avec son style vestimentaire bariolé et excentrique, il ne l'a pas volé. Je m'écarte d'un pas pour lui laisser l'espace nécessaire de s'engouffrer dans mon antre, je le remarque d'ailleurs détailler mon intérieur de ses yeux de gamin. Parfois, j'ai l'impression d'être le plus adulte des deux et bon sang que ce rôle auto assigné par dépit ne me convient guère.

Comme à l'accoutumée mon canidé galope dans sa direction, mais pas pour le saluer à l'instar de n'importe quel compagnon débile faisant la fête aux inconnus sous prétexte que leur maître tolère la présence de leurs invités. Mon Baron est différent. Tel maître, tel animal. Ici c'est pareil. Les semelles poussiéreuses de Rainbow sont ancrées sur son précieux tapis qui ne peut effectuer sa fonction première de par sa garde permanente. Il grogne, retrousse ses babines, dévoilant deux rangées de crocs acérés et pince ses chevilles plutôt précautionneusement, s'affairant plutôt à saisir les fibres de son pantalon dans sa mâchoire. Visiblement, mon clebs déteste aussi ses goûts.

« Baron, stop ! »

Il tourne la tête vers moi, affaissant ses épaules, cherchant une faille dans mon autorité. Mon regard en dit large, mais c'est mon index pointant sa panière qui donne la mesure. Je pivote mes cervicales vers mon interlocuteur, pendant qu'un sourire narquois se cloue sur mon minois et qu'un rire guttural émerge de mes cordes vocales :


« C'est confirmé, ton look est toujours aussi à chier ! »

Je me montre insistant, collant à l'instar d'une sangsue quand je prends un bout de sa chemise indigo pour tirer la manche vers moi, illustrant alors la densité de mes paroles. Puis mon pouce adjoint de mon index ramolli la pression exercée dans un mouvement dédaigneux, ma langue se coinçant temporairement entre mes dents. Avec une telle prestance, je suis certain que c'est un amateur d'araignées, avec leurs pattes velues, leurs corps segmentés en deux tagmes et toutes leurs caractéristiques qui les rendent si laides. Les affres de leur contact ne siéent pas à la liste de mes phobies, c'est simplement que je ne les trouve pas classe. Quand j'étais gosse, sur les terres de Catalogne, j'avais pour accoutumer, avec le petit voisin de mes grands-parents, de partir à la chasse aux insectes. Cigales, papillons, criquets, sauterelles, toutes ses petites bestioles qui se planquent dans les fourrées ou survolent les cieux. Et aujourd'hui, j'en ai attrapé un gros d'insecte !  

« J'espère que tu as pensé à amener ta basse, ça va rocker mon pote !!! »

Affirmais-je en repliant mon majeur et mon annulaire contre la paume de ma main, pouce, index et auriculaire à l'antipode dressés, pendant que ma tête effectue un geste circulaire et saccagé, mes cheveux en pics suivant l'ascension du balancement sauvage.

Cependant, avant de commencer notre concert, je l'invite à finir d'entrer et l'accompagne jusqu'à la cuisine qui se situe derrière une demi-cloison scindant l'entrée de la pièce principale, en lui proposant un rafraîchissement. Mon paternel n'est pas là, alors je sors les apéritifs et les cocktails alcoolisés à base d'absinthe et d'autres de tequila.


« Ce sera quoi ? »

Il ne pourra pas dire que je ne sais pas recevoir ! Je suis comme les Espagnols moi, -puisque ce sont mes ressources- je sais vivre !

(c) oxymort

Milan Horvat
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Milan Horvat
Mar 13 Aoû - 21:49
Alors finalement, c'est ce surnom qui lui collera à la peau à cause du gamin. C'est la première fois qu'il l'entend, Milan acceptera d'y répondre, juste pour le récompenser de son originalité. Tant pis pour le simple et classique « Miles » tant affectionné par les anglophones. Et « Rainbow », ça sonne bien, on pourrait presque croire entendre Rambo. Pour un peu, le jeune homme serait prêt à parier que ce gamin en est fan, si tant est qu'il connaisse ce très vieil acteur. C'est un drôle de petit gars, ce Dolores, qui crie plus qu'il ne parle et qui semble quasiment vibrer d'énergie. Sur scène, il doit être électrisant. A vivre ? On doit avoir envie de le tuer.

Ce n'est pas un problème pour le Croate, qui a déjà pu cotoyer son lot de surexcités.

Des griffes de chien se font entendre et un hôte surprise apparaît en dérapant sur le sol. Un grand chien tout maigre se précipite sur lui, montrant les dents, désirant défendre son maître de l'intrus. Milan se méfie et ôte sa basse de son dos pour la placer devant lui, mais ne montre pas de peur. C'est qu'ils la sente, ces bêtes-là, pas question de lui donner l'impression de mener la danse. Pour peu que l'animal lui saute dessus, il souhaite juste avoir de quoi le repousser sans le frapper... Mais non, ce sont ses chevilles qui prennent, Milan est ravi d'avoir un pantalon en jean si épais.

Son maître en profite aussitôt pour se moquer après avoir rappelé son animal à l'ordre. Au moins, il a de l'autorité sur lui...

- Woh, mon style ? C'est juste que ton clebs a autant de goût que toi, c'est à dire aucun, dijete - lui rétorque-t-il en remontant son pantalon, cherchant à retrouver sa superbe, tirant sa manche des doigts indignes de son cadet. Immonde, immonde... Il trouvait ça très bien lui, il ne voyait pas ce qui clochait. La mode ne parlait simplement pas à tout le monde.

Dolores ne s'attarda pas davantage sur la tentative d'intimidation de son chien et l'invita à entrer, incapable de contenir son excitation. C'en était presque attendrissant.

- Et ça qu'est-ce que c'est à ton avis ? - lui répondit-il en indiquant l'étui qu'il tenait en face de lui, un sourcil moqueur haussé.

Le blondinet le guida jusqu'à la cuisine de la maison, manquant le regard impressionné de son aîné sur les lieux. Pour lui, habitué à vivre dans de petits appartements, avoir une maison représentait déjà un sacré luxe. Dolores, toujours dans l'optique de se vieillir, tira des placards des boissons alcoolisées, lui proposant de choisir. Il allait devoir jouer le rôle du grand frère ? Ce n'était pas son truc, surtout quand ça concernait l'alcool. Il venait d'Europe de l'Est, l'acool, on en buvait dès le biberon, et c'était un Irlandais qui l'avait tiré de là, vous croyez vraiment qu'il connait le mot "sobriété" ?

- Tu saurais me faire un Shotgun, dijete ? - il enlève son manteau puis l'accroche à la sangle de son étui avant d'attraper la joue de son cadet en riant. Quelle feinte, il n'a rien vu venir. - Regardez-moi ce poussin alcoolique, tu veux déjà me saouler ? T'as peur de mon avis si je n'ai pas d'alcool dans le sang ? Je suis croate, mon sang, c'est de l'alcool !

Apercevant le chien retrousser ses babines face à sa proximité avec le maitre de maison, Milan préfère battre en retraite et libère le "poussin".

- Et il s'appelle comment déjà Médor ? Barman ? T'as pas des croquettes que je puisse lui filer pour acheter son amitié ?
Dolores Noguchi
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۞ Blond cendré.
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Inventaire :

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Dolores Noguchi
Jeu 15 Aoû - 2:15


Les guépard peuvent courir, les hiboux peuvent chasser, les aigles peuvent voler, les chiens peuvent flairer.

Les gens peuvent essayer mais c'est à peu près tout.

◊ ◊ ◊

À chaque fois que tu l'ouvres, tu crois être un plaisantin folâtre mais ça fait rire que toi et comme j'ai le sens de la répartie, je préfère ne rien ajouter, après tout, c'est les plus intelligents qui cessent le feu les premiers et ce scénario nous prouve encore une fois que je suis le plus mâture des deux.

« Gngngngn, ferme ta gueule !!! »

J'explose mon bras dont les appendices ont formé une boule de phalanges contre son épaule, manifestant l'impact de mes paroles sèches et volcaniques, la dense fumée noir de ma rancune ne sachant se dissiper dans le vent du silence que je veux expressément entendre !

« dijete ? C'est quoi ça comme langue morte ? Un rituel de vaudou ? »

Franchement, si moi je devais me mettre à communiquer dans mon langage de prédiction après celui des insultes, dans une technique imitation inversée, ce ne sont pas des bribes de mots que je lui balancerais à la gueule, mais des phrases digne d'une dissertation ! Je foule les terres de catalogne depuis ma plus tendre enfance, j'ai été bercé avec les vagues de la Costa de la Luz, son sable fin, ses embruns salins et le soleil doré. Bien que je n'y suis pas réellement né, c'est tout comme ! Ma mère est originaire d'Andalousie et était voisine de sa propre mère, alors c'est tout naturellement qu'à peine né, elle m'a directement convertie à sa religion hispanique !


« Mon préservatif. »

Une ironie en contre une autre et avec ce genre de vanne, je lui démontre indirectement que ma puissante virilité surpasse la sienne. Lorsque je suis propose un verre alcoolisé et qu'il me répond instantanément par la positive, comme si son instinct demeurait éveillé à la lisière même de ma phrase, j'aborde un sourire carnassier. Alors comme ça Monsieur aime se noyer dans une rivière d'éthanol. Personnellement ça ne me dérange pas plus que ça d'arroser une soirée avec, mais je suis plus du genre à me documenter sur sa fermentation en matière de graines ou de fruits, du processus de distillation ou de macération. Non je déconne, rien à foutre ! Bon je suis quand même loin d'être dépendant, j'en consomme seulement pour m'amuser davantage.

« Un Shotgun ? »

Quel mot singulier. À mon sens, la consonance de cette appellation sonne comme une cartouche de fusil à pompe encastrant directement sa cible. C'est peut-être d'ailleurs ce que l'on ressent quand on en boit de ce truc. Genre whoa. Mais comme je n'aime pas démontrer mon manque de connaissances explicitement, je rehausse mes babines et m'emporte :

« Tu mens ça n'existe pas !!! »

D'une traite, sans reprendre mon souffle, ignorant le concept des virgules orales, alors que je suis plutôt bon en dictée. Soudain, un heurt impromptu se traduisant par mon épiderme sollicité par son pouce et son index eut l'admiration de me faire sursauter, mes pupilles se rétractant à mesure qu'elles grimpent sur l'échelle de irascibility pour se clouer sans ambages contre les siennes. Je me laisse difficilement surprendre d’ordinaire, mais je n'imaginais pas que Rainbow Dash penserait que l'amitié était magique au point de se montrer si familière avec moi et ça, Baron a dû le sentir puisqu'il a promptement pointé les oreilles dans la direction du Crô ate, montrant de nouveau sa fière dentition -et partiellement ce qui m'aurait coûté un bras et un rein si j'avais échangé mes organes contre un traffic de monnaie pour lui payer ses soins onéreux.-

« C'est Baron Killing son nom complet ! Mais appelle-le juste Baron. Et tes croquettes de Hippie, il les bouffera pas ! Il est comme moi ce cléps, c'est pas un vendu ! »

Mon chien a un sixième sens et il renifle les effluves d'une conversation le concernant. Alors doucettement, il s'approche de moi et fait circuler sa langue entre interstices de mes doigts.

« Et il sait faire plein de trucs cools ! »

Ouais, c'est plus fort que moi. Baron c'est vraiment mon meilleur pote, alors fatalement, je déteste qu'on le critique et je suis bien déterminé à te montrer, que toi, le poney à la crinière arc-en-ciel te méprise diamétralement sur son compte.

« Regarde ! Baron. »

À l'évocation des syllabes qui compose son nom, il recule afin d'avoir un panorama plus complet et me regarde, son langage corporel se destinant à recevoir le reste de mes instructions impératives.

« CRÈVE !!!! »

J'ai couché mon majeur contre mon index pour simuler un fusil de chasse, mon pouce se disciplinant dans l'alignement, mon poignet temporisant le mouvement et, instantanément, mon Baron se couche sur le côté et demeure inerte jusqu'à ce que je m'abaisse face à lui, mes orteils frôlant ses oreilles duveteuses. Je traîne toujours pieds nus, même si je suis frileux, surtout dans ce pays de merde qui s'apparente plus au pôle nord qu'autre chose ! En Espagne, j'ai pour accoutumer à zoner en débardeur et en caleçon, mais ici, même avec deux épaisseurs d'étoffe, je m'en sors pas.

Se redressant ensuite en glissant sur son flanc, mon galgos vient récupérer les friandises appétentes que je coulisse sous son cou. À la sapidité de saumon, c'est clairement son mets favori, vu à la vitesse à laquelle il gobe l'ensemble de la lamelle, sans réellement prendre le temps de mâcher, un vrai passionné, comme moi ! On dirait la réincarnation d'un ours ou un vrai Canadien. Ce qui est plutôt ironique car lui, il est né en Espagne et moi ici.

« BIMMM !!!! C'est pas tes chats qui feraient ça, je suis quasi sur que tu es team chat !! »

Ouais avec un look adjoint d'une telle attitude, il ne pouvait qu'approuver l'existence de ses créature du Belzébuth !


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Milan Horvat
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Milan Horvat
Ven 16 Aoû - 22:24
Ouch, pour canaliser le gamin, ce qui est sûr, c'est que l'alcool est banni ce soir. En tout cas pour lui. De toute manière il n'a pas l'âge légal pour le boire, alors que lui, oui. Et il compte là-dessus pour tenir. Milan se masse le bras, profitant du fait que l'attention de son cadet soit détournée par son chien. Impressionnant qu'il ait réussi à dresser une telle bête... En même temps, pas besoin de parler allemand pour en imposer lorsqu'on est capable de crier à un tel décibel. Le Croate se marre, ce gamin est une vraie pile, il comprend soudainement, tellement, mais tellement mieux, la fatigue dans les yeux de Mickey lorsqu'il lui parle de ses soeurs les plus excitées. Les anecdotes d'après-coup en valent la peine, mais qu'est-ce que ça prend la tête sur le moment...

- Perdu le gosse, je suis team oiseaux. Eux au-moins, ils volent. Et ils parlent. Du coup je déteste les chats.

Il tenterait bien de caresser le dit Baron Killing, sauf qu'il tient encore trop à ses doigts. Et il va en avoir besoin dans quelques minutes, ce serait bête d'avoir fait la route pour rien.

- T'embêtes pas pour le Shotgun, je te montrerais comment faire, tu pourras crâner devant tes potes du lycée. Ce sera autre chose que de se mettre minable avec de la bière de merde, pas vrai ?

Pour sa part, il n'avait jamais connu la véritable vie lycéenne, trop souvent dans les rues à mener ses petits businesses plutôt qu'à suivre les cours. Et il se défonçait plutôt à la vodka. Jusqu'à ce qu'il découvre la terrible poudre blanche et toutes ses copines... Ah ça, les soirées n'avaient plus été les mêmes après leur rencontre, il avait eu sa dose d'éléphants roses et bad trips. Y repenser faisait surgir une boule d'amertume lui bloquant l'air. C'était triste. Pas un sujet à aborder avec un gamin ignorant encore ce qu'était un Shotgun.

Heureux d'avoir échappé aux dents du chien de garde maintenant réduit au rang de toutou obéissant, Milan se permit d'aller s'assoir sur un des fauteuils du salon. Il se sentait un peu impressionné, mais en habile joueur de poker, le cachait très bien. Ce n'était pas une grande maison pourtant, les meubles étaient de bonne qualité sans valoir des milles et des cents, cependant, cela suffisait à lui faire comprendre qu'il venait décidemment d'un milieu bien différent. D'ailleurs, en parlant de ça, y'a bien des parents dans l'affaire, non ?

- Eh Dolores... Tes parents bossent dans quoi ? Ils sont là ?

Si le gamin l'avait invité pour répéter ensemble, Milan se disait que les parents avaient dû choisir de fuir, préférant protéger leurs oreilles. Sauf qu'il n'avait pas eu de parents, il ne s'agissait donc que de suppositions se basant sur ce qu'il avait vu, lu et entendu sur la vie familiale "normale".

- Je dois me présenter peut-être ?

Mickey et sa fratrie avait bien rattrapé ses "manières" après que celui-ci l'ait repêché dans sa cellule au poste.
Dolores Noguchi
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Dolores Noguchi
Mar 3 Sep - 19:08


Les guépard peuvent courir, les hiboux peuvent chasser, les aigles peuvent voler, les chiens peuvent flairer.

Les gens peuvent essayer mais c'est à peu près tout.

◊ ◊ ◊

Il vient vraiment de dire le gosse ? À moi ? Quel connard. Pour quelques années de différences. Si nos âges étaient proportionnels à la façon dont on s'habile, ça serait encore un bambin dans son berceau.

« Team oiseau ? Tu rigoles ? C'est ringard, c'est comme être team jaune dans Pokémon go. »

Ce n'est pas forcément une bonne référence pour tout le monde, moi-même je ne m'intéresse pas beaucoup à la culture geek, trouvant une préférence évidente dans les activités de plein air et plus particulièrement l'alpinisme qui repose sur diverses techniques de progression réclamant un apprentissage de techniques spécifiques, mais également sur l'acquisition de savoir-faire qui permettent d'appréhender sur les risques inhérents à l'altitude et au milieu hostile dans lequel on évolue. Intéressant et disciplinaire, en plus de posséder une bonne dose de danger et d’adrénaline auquel j'aspire tant. Mais j'apprécie également des promenades plus tranquilles telles que mes balades en vélo avec Baron m'accompagnant.

« Ferme ta gueule, sérieusement ! »

Avec lui, ça ne sert trop à rien d'élever le volume sonore. Les décibels, ce n'est pas une fonction qui arquera sa façon de s'exprimer dans un alignement qui me conviendra mieux. Je n'aime néanmoins pas sa façon condescendante de me rabaisser. C'est quoi son problème si je connais pas le Shotgun ? Et puis ma bière Espagnole c'est tout sauf de la merde, putain !

« C'est de la bière espagnole ducon ! C'est tout sauf mauvais !! »

Je dois lui dire, il doit le savoir. C'est pour sa culture personnelle après tout. Moi j'ai poussé le portail du paradis pour m'abreuver du saint Graal. Alors, sans tarder, j'expose le guide oral de pourquoi les bières espagnoles surpassent légèrement le reste. Paraît qu'on est excessif dans mon pays, il ne pourrait que mieux connaître la définition de ce terme en ma présence.

La Socarrada par exemple, c'est l'une des meilleures bières espagnoles artisanales. Triple malt et double fermentation, elle possède des notes aux saveurs de romarin et de miel. L'Alhambra pour sa robe blanche et dorée, faites avec des matières premières naturelles. La Cruzcampo, la plus bue à Séville et également la plus vendue en Espagne ! L'Ambar, du côté de Saragosse, la plus consommée et qui plus est, ne contient pas de gluten. Je lui montre que je m'y connais et je m'étale dans un discours prolixe toutes mes connaissances en la matière.

Alors que Milan avance et prend ses aises dans le salon, je reste dos contre le mur les bras croisés, un pied maintenant mon équilibre contre le pilier large. Je n'allais pas le suivre non plus ! Mon chien s'allonge à mon unique jambe à la verticale et l'autre brise le pseudo mutisme qui s'était immiscé entre nous.

Nouveau silence.

« Designer. »

Révélais-je en maugréant. Je ne précise pas que c'est plus exactement dans la publicité et que mes darons se sont, par ailleurs, rencontré au bureau. Chargé de trouver des idées logos pour les entreprises ainsi que d'un sigle pour compléter leurs maquettes, ma mère a toujours eu de meilleures inspirations que mon paternel et parfois, entre eux, ils organisaient des petites compétitions amicales auxquelles mon père refusait de s'y soumettre par raison éthique, de semer le chaos dans la tranquillité de leurs locaux ou par peur de perdre. Il a toujours été naze de toute façon, c'est pour ça que je le déteste.   

Milan attend et semble fouiner la pièce pour détecter leur présence, mais, au fond de moi, je sais que je dois apporter une réponse de plus de cinq mots à mon interlocuteur envahissant, car autrement, sa curiosité s'en retrouverait s'assécher et il finirait par m’inonder de questions.

« Mon daron n'est pas là non. Il bosse. Donc on a le champ libre. »

En somme, il n'avait pas besoin de se présenter. De toute manière, ce n'est pas comme si j'étais encore à l'école élémentaire et devais introduire mes copains à mes darons à chacun de leur passage. J'approche de la majorité, j'emprunte plus un chemin adulte tandis que mes foulées s'éloignent de l'embranchent juvénile sur lequel je circulais autrefois.

« C'est tout ce que tu veux savoir ou je vais avoir le droit à un putain d'interrogatoire avec l'inspecteur Milan mes couilles ?! »

Merde. Je n'aurai pas dû lâcher aussi dare-dare mes arrières-pensées. Je n'ai jamais réussi à les contenir de toute manière, je suis bien trop franc. Toutefois, à cause de ça, le basané devinerait sans mal mon malaise dissimulé derrière de telles accusations, il est bien trop perspicace ce petit con, alors je change de sujet instantanément.

« Bon on y va, ou tu comptes pourrir ici ?! »

Grognant en retroussant mes babines, j'effectue un quart de cercle sur ma jambe immobile, tandis que je marche en direction du garage, le pas lourd. Mon corps est incliné vers l'avant et mes épaules s'harponnent presque à mes joues, pendant que mes bras suivent le mouvement, tant je suis crispé dans ma façon de me déplacer. Je n'ai jamais su contenir mes émotions de toute évidence.  

Par gagner la base, il faut sortir par la porte d'entrée et contourner de moitié la maison, le garage construit sur son versant. Baron garda ses babines clauses lorsque je franchis son tapis, c'est un comportement typique. Je suis son Alpha, je fais la loi et il l'applique mais pour Milan, c'est une autre histoire. Il le guette en humant les effluves de son instinct qui le guide sur ce qui va suivre et commence déjà à montrer les dents.

Je l'ai toujours kiffé ce chien, il se venge pour moi.


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Milan Horvat
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Milan Horvat
Mer 11 Sep - 22:31
Toujours quelque chose à dire, hein ? Y'en a qui s'affirment par la contestation. Des rebelles éternels. Faut hurler, cracher, injurier la face du monde pour se sentir exister. Il en a vu, des comme ça, beaucoup trop. Il les aime bien : ils ont au moins l'audace de faire entendre leur voix. Bien sûr, ça ne veut pas dire qu'ils ont toujours raison de la faire entendre. Et de manière bien plus terre à terre... ce sont d'excellents moyens de diversion. Pour des gars dans son genre, silencieux, sachant disparaître et profiter des effets de foule... Ah, ces mecs-là, ce sont des codes de triche ambulants.

Cela veut-il dire que Milan ne montre jamais les dents ? Non... Les dents ne sont utiles que pour mieux se fondre dans la masse, se faire oublier en devenant monsieur tout-le-monde. On proteste derrière les gars qui gueulent vraiment fort devant les flics. Milan, c'est un mec qui n'attire l'attention sur lui qu'au moment opportun. Si les calculs lui indiquent que rester incognito pourrait lui valoir plus cher que d'être visible. Encore une fois, cette capacité à se fondre ou non dans le décor, à maîtriser la perception que les autres ont de lui, ça vaut son pesant d'or au poker.

Dolores parle peut-être fort et s'énerve vite, il n'arrive pas à lui cacher que le sujet des parents est délicat. Pour un petit gars comme lui qui aime s'épancher sur sa vie, ce soudain mutisme sur ses géniteurs est bien plus parlant qu'un long discours. Milan se tait, hoche juste la tête pour montrer qu'il a compris, puis laisse son regard courir le long des meubles. C'est vrai que l'agencement est bien pensé. Il ne peut pas vraiment donner d'avis, il n'y connait rien. Tant qu'il y a un siège et une table, c'est un intérieur bien suffisant, non ? Fonctionnel.

Le jeune, appuyé contre le mur, se sent obligé de rajouter quelques détails. Il évoque juste son père et son absence. Rien sur sa mère. Il n'entend pas dans sa voix une affection prononcée. Milan ne réagit pas, après tout, chacun sa vie, n'est-ce pas ? La vie matrimoniale des parents de son hôte ne le concerne pas. La plus importante des informations, finalement, c'est qu'aucun des deux ne soit là : pas besoin de s'inquièter du niveau du volume. Qui est-il pour s'en plaindre ? Et de toute manière, comme il s'agit d'un point sensible, Dolores embraye déjà avec d'autres mots doux, pressé de passer à autre chose.

Généreux, Milan quitte le fauteuil moelleux, attrape une bière ouverte et marche sur les talons de son cadet. La basse commence à peser son poids sur ses épaules. Direction le garage donc, et vite ! Le jeune homme siffle une première gorgée de sa boisson tout en jettant un regard méfiant au chien qui les suit. Faudrait pas que toutou ait de drôles d'idées impliquant ses dents et son mollet à lui... Il compte bien pouvoir repartir avec son vélo.

Le blondinet qui lui sert de guide reste étonnamment muet sur le trajet vers le garage. Son cou a presque disparu tant ses épaules remontent. Tu parles d'un stressé...

- Tu fais quoi en sport, pilić ? D'la boxe ? Du judo ? T'es un petit carré, c'est marrant.

Hop', perche tendue, le Croate reprend une gorgée de la bière. Pas mauvaise. Franchement, il comprend un peu mieux l'engouement du gamin pour celle-ci. Il croise les yeux du chien, qui a l'air de le juger : il lui tire la langue en haussant les épaules. Il a le droit de ne pas être connaisseur en bières ! Monsieur n'est pas difficile. Et on ne dit jamais non à quelque chose de gratuit.

Une fois dans le garage, Milan siffle, impressionné par l'installation. Même sans ses aides externes, il serait capable d'entendre leurs instruments avec ces sonos-là ! C'est cool, il est prêt à l'avouer sans honte. Il retire la sangle qui tient sa basse contre lui puis son immonde blouson. C'est le moment de passer aux choses sérieuses alors ? Il tape dans ses mains puis les frotte l'une contre l'autre.

- Alors ! Par quoi on commence, mali pilić, hein ? Tu chantes, tu joues de la guitare ? T'arrives à gérer les deux en même temps ?

Milan tire sa basse de l'étui puis cherche du regard l'amplificateur. C'est peut-être pas le bon soir pour tester jusqu'où les décibels peuvent monter, non ? Tant pis, une prochaine fois.

- Et tu joues quoi de préférence ? Tu bosses sur un truc particulier en ce moment ? - il esquisse un geste signifiant "sens-toi libre de m'impressionner". - Baron, tu t'en sers de cobaye ? Oh ! Il a le syndrome de Stockolm, ça y est j'y suis !
Dolores Noguchi
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Portrait robot : ۞ 1m74.
۞ Voix graveleuse.
۞ Hispano-Japonais.
۞ Blond cendré.
۞ Yeux marron-rouge.


Inventaire :

• Baron - Galgos
• Guitare Électrique - elle a un super son
• Ses écouteurs - y en a un qui ne marche plus
• Casserole - toujours prêt à cuisiner épicé
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Dolores Noguchi
Sam 5 Oct - 3:21


Les guépard peuvent courir, les hiboux peuvent chasser, les aigles peuvent voler, les chiens peuvent flairer.

Les gens peuvent essayer mais c'est à peu près tout.

◊ ◊ ◊

Si je suis sportif ? Evidemment ! Même gosse je traînais toujours au squad en bas de mon immeuble et j'escaladais l'aire de jeu pour impressionner mes copains. Alors cette question rhétorique m'arrache presque un rictus forcé et je dois d'y répondre avec le plus grand des sérieux, comme si je me défendais d'une attaque astreignant mes compétences incontestables.

« De l’alpinisme ! Mais je fais aussi pas mal de vélo et du parkour. »

Je n'ajoute pas que je fais de la danse traditionnelle de la communauté espagnole : la muñeira. Il y a du rythme et de la vie, avec un accompagnement de gaita, de percussions et parfois de "conchas", des coquillages que l'on frotte l'un contre l'autre, l'ensemble est encore plus percutant ! Mais faut avoir l'âme d'un musicien pour aimer des registres différents et ça n'a pas l'air d'être le cas de Milan qui préfère sans nul doute sa petite bulle increvable qu'à goûter à de nouvelles expériences, rien qu'à voir comment il se fringue. Je ne suis pas d'humeur à supporter ses railleries de toute manière, même si je ne pratique que cette dance en loisir lorsque je retourne au pays et puis je n'ai pas réellement à me justifier en réalité, j'ai encore le pouvoir de contrôler ce que je lui dévoile au non.

mali pilić ? Mais c'est de pire en pire ! Il m'insulte dans sa langue et je n'ai pas la foutue patience de prendre sur moi et d'ignorer les fragments de pseudo potentielle infamie dont il m'accule. D'autant plus que sa pratique laisse à désirer, à moins que ce ne soit que la ligne directrice de ce qu'il espère, qui s'esquisse. Comme s'il voulait que je sache que je ne sache pas ce qu'il veut dire. Et ça me rend d'humeur encore plus corrosive.

Je n'en peux plus et j'explose :

« Vete a tomar por el culo, no me judas, joder !!! »

Ma prononciation est parfaite, les mots glissent tous seuls le long de ma paroi vocale. J'accentue les syllabes au bon moment, même si ma voix graveleuse se casse sur la fin, synonyme de mon humeur évidente. Littéralement, c'est « va te faire foutre » et j'espère au moins qu'il a pris ça pour un compliment, histoire qu'il admette lui-même ne rien connaître de ma si belle langue. En plus, elle est suivie par une seconde insulte, plus préventive. Dans le même registre mais avec un peu plus de tempérance, il y a également « ¡Cállate! » qui signifie « tais-toi » mais c'est plus doux et même si j'ajoute de la précision verbale ça ne sera jamais aussi explicite que les adjectifs que j'ai choisis. Puis pour le dernier mot, il est utilisé comme interjection pour exprimer un grand panel d'émotions. Agacement, colère, déception, étonnement. C'est un mot facile et souple, qu'on peut utiliser seul ou dans un groupe de mots. Il me plait bien car il veut tout dire et peut tout signifier à la fois.

Je mets un petit moment à décolérer, je lui dis même que ce n'est pas la peine d'en faire des tonnes à s'extasier devant mon installation comme un putois qui n'est jamais sorti de sa boîte en carton, avant de répondre plus normalement :

« Je suis ambivalent, donc je joue et je chante ! »

Je me la pète un peu avec mes connaissances, j'avoue, mais il n'avait qu'à pas me traiter de gamin l'autre aussi avec sa langue morte de mes couilles ! Un instant, je suis le regard de Milan pour voir ce qu'il recherche, mais tout comme les subtilités du langage, je ne suis pas le mec qui décrypte et analyse parfaitement une situation, sauf lorsque je me bagarre. Et même encore, quand je fonce dans le tas, je fonce dans le tas.

J'attrape à mon tour ma guitare électrique qui repose sur un pan du mur graveleux et passa ma tête autour de la lanière de cuir artificiel. Mes doigts effleurent les cordes, comme pour laisser mon âme le temps de s'imprégner de son essence à travers sa simple présence.

- Ché pas trop, j'me cherche un peu. J'ai commencé du rock espagnol. Et un peu de Japonais aussi !

Je ne suis pas trop pour la langue nippone, qui pour le coup, appartient juste à mon incapable de paternel plutôt qu'à moi. Mais une fois, dans la salle de bain, des paroles me sont venus d'un coup. Je ne peux pas décrire ce que j'ai ressenti au moment où je les aies laissés naître de ma glotte, je suis un type plutôt simple qui vit sans se soucier du bruit que je peux faire. Mais je n'aime pas son geste. Clairement pas. Je ne suis pas son clebs.

- Hé ne me dit pas ce que je dois faire !!!

Puis qu'est-ce que vient foutre Baron et le syndrome de Stockholm là-dedans ? Alors que j'essaye de m'accorder en tournant la mécanique de chaque corde jusqu'à sa clé, je poursuis le sujet. Je fais tout à l'oreille, si le son d'une note est trop aigu, je dois détendre la corde et si elle devient trop grave alors je dois effectuer la manipulation inverse.

- Pas mal ta belle.

Dis-je en désignant sa basse du menton. Sur la mienne, des autocollants parsème son corps svelte lui donnant une allure enflammée tandis qu'un faucon valse entre les gerbes de lumière.  

- Tu l'as eue pour chère ? Personnellement, celle-là à coûter un sacré paquet d'thunes mais niveau qualité ça en envoie du lourd !

Je me souviens encore de ma rencontre avec mon épouse à cordes. Ma daronne avait décidé de m'offrir un instrument de musique pour mon birthday se disant que je devais me discipliner en me concentrant sur un art quelconque. Ca aurait pu être ça ou autre chose, mais visiblement, le sport ne suffisait pas à me temporiser. Alors j'ai testé différentes variantes sur l'estrade. Piano, bof, trop calme. Batterie, ça s'était vraiment cool comme une maîtresse avec laquelle tu ne fais que passer du bon moment, mais mon coup de cœur, mon vrai amour, ça a été Paola.

La saisissant dans mes mains moites, je l'entoure et nous débutons notre valse endiablée. Mes phalanges glissent toutes seules sur son corps encore froid pendant que son hurlement démentiel chauffe la pièce. Je joue un air spontané, ça vient tout seul comme le sang qui coule dans mes veines. Il y a du rythme, des variations de tempo et des hauteurs à des décibels si garnit qu'avec l'ampli, je nous aurais tous rendu sourd. Aussitôt, ma voix bondit de mes cordes vocales et roule comme un rouage dentelé autour de son mécanisme enraillé. J'articule mes mots et les mixte à la strophe suivante comme pour créer une liaison discordante qui ne sonne bien que dans mes cordes vocales. Moi, j'ai ultime sensation que c'est suprême, je me sens comme un rapace dardant de ses ailes mouchetés au sommet d'une montagne enneigée, le bec luisant sous les rayons pâles du soleil blanc. C'est un mood colossal et qui sort de mes tripes, mais j'adore clairement ça. Baron s'est couché entre temps, il m'a déjà entendu swinger avec Paola, alors pourquoi il réagit comme ça cet idiot ?

Puis d'un coup, la pression tombe, je sens le foutu regard de mon interlocuteur fondre sur moi, comme si, depuis le début, j'étais sa proie et lui le volatile prédateur. Je peux presque palper ses globes oculaires se pencher sur mon torse. Alors progressivement, mes billes rétractées en deux serres uniformes se défendent par l'attaque. J'attends des retours, mais je sais forcément que ce hipster va me juger.



Bruuh:


(c) oxymort

Milan Horvat
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Milan Horvat
Jeu 21 Nov - 14:15
- Ah désolé, je ne parle pas italien. - répondit le jeune homme en haussant les épaules à la suite de mots venimeux crachée par l'autre. Il ne pensa même pas à s'en offusquer. C'était un plaisir de l'ennuyer. A être trop expressif, on en devient une cible facile !

Cela dit, si c'est amusant pour le moment, cette qualité pourra vite devenir un défaut dans le monde adulte. Dans le monde « réel », Dolores se serait très rapidement fait de nombreux ennemis, à s'attirer des ennuis en crachant au monde sa rage. Soupe au lait, le garçon aurait explosé à la figure de la mauvaise personne et en aurait souffert les conséquences.

Milan laissa le temps à son cadet de se calmer en écoutant tranquillement ses réponses. Ses réflexions n'arrivèrent pas à doucher son enthousiasme et ils purent passer à la suite sans qu'il n'ajoute d'huile sur le feu. Pinçant pensivement les cordes de sa basse, le Croate masqua ses doutes quant aux références rock du gamin : espagnol et japonais ? Le seul bon vrai rock, c'est celui des punks anglais. C'est là où on sent la rage pure, la gouaille des chanteurs, le son des guitares… C'est plus qu'écouter, c'est sentir la musique. Cependant, peut-être qu'il ne connaît peut-être pas assez d'artistes de ces nationalités pour pouvoir juger correctement. C'est au gamin de lui montrer qu'on peut se fier à ses références musicales.

Il le laisse s'indigner face à son injonction sans réagir, davantage intéressé par sa guitare qu'il a pris la peine de styliser. C'est une excellente marque, le gamin n'a pas hésité à investir. Milan lui lance un regard appréciateur. Il parle beaucoup, mais il faut se focaliser sur ses gestes, pas sur ce qu'il dit. Il sourit au compliment et baisse les yeux vers son instrument. Sa basse est vierge de tout autocollant, sombre et sobre.

- Je l'ai eu d'occasion. Par un ami d'un ami… – il époussette son corps doucement. Il la traite avec autant de précaution que possible, mais la pauvre en a vue, des traitements indignes… Milan est un casse-cou, elle a vécu plusieurs chutes en vélo avec lui et la chute d'une estrade également. Mais ça, c'est pour une autre fois. - Jolie, la tienne. Tu as bien fait d'investir. Y'a des choses qui n'ont pas de prix, pas vrai ?

Un sourire puis il s'installe alors que Dolorès se lance dans un morceau improvisé. Les premières notes lui tirent un haussement de sourcils surpris. Le gamin est bon, bien plus que ce qu'il pensait. Le son déchire l'air, dur et métallique, Milan prend une inspiration. Les notes lui plaisent, l'air qu'elles forment aussi. Il écoute avec attention, ses yeux suivant les doigts de Dolorès qui se déplacent de manière agile sur le manche. En revanche, le moment de grâce prend fin dès qu'il ouvre la bouche. Si les notes de la guitare sont bonnes, celles qu'il a l'inconscience de produire lui-même sont… eh bien, n'ayons pas peur des mots, atroces. Milan s'amusa de les entendre tomber toujours à côté de celles produites par l'instrument. Ambivalent, hein ? Qui a osé lui laisser croire ce mensonge ?

Milan atteint la fin du supplice vocal avec courage, focalisant son attention sur la guitare et pas l'homme. Il échange un regard avec le chien, qui baisse les yeux et tourne la tête de l'autre côté, vers le mur, comme honteux pour son maître. Ou plutôt, comme s'il refusait de justifier ce massacre.

L'air s'arrête, l'attention de Milan revient sur Dolorès, qui le défie du regard, le visage fermé, prêt à se défendre face à la critique. Le garçon est tellement sur la défensive… Pour une fois, le Croate usera d'un peu de tact.

- J'sais pas pour toi, mais tu me sembles plus métal que rock niveau voix, non ? – une façon polie de dire que, comme pour le chanteur d'AC/DC, on n'aurait pas parié sur lui pour être le chanteur principal d'un groupe à la première écoute. Il se frotte le menton, cherchant ses mots, avant de reprendre. - Franchement ? La guitare, tu gères, y'a pas à douter. C'est fluide, c'est construit, tu sens la musique. Par contre… On peut dire que tu ne t'es pas fait l'oreille au niveau de ta voix.

Sans attendre la réponse de son cadet, qui sera probablement agressive de toute manière, Milan se lève et égrène quelques notes rapidement, histoire de tester le son. Il tend la main pour obtenir la prise jack, branche sa basse, puis se lance à son tour dans une démonstration de ses « talents ». Il ne sait pas s'il est vraiment bon, il sait juste qu'il aime ça. Pouvoir créer de la musique alors qu'il est né sourd… C'est toujours aussi magique pour lui. Il interprète Gotta Get Away du groupe The Offspring, le premier morceau qu'il ait appris, les paroles sortant d'elles-mêmes. Il l'a tellement joué, cet air… C'est maintenant instinctif. Sa voix est un peu rauque, mais elle se pose bien sur la musique. Il a la gouaille certaine des chanteurs punks de la grande époque. Ce n'est pas un excellent chanteur, mais il fait le job, et il le fait bien. Deux petites minutes de plaisir avant de s'interrompre en haussant les épaules, en concluant par un « voilà ».

C'est toujours gênant de montrer ce qu'on sait faire lorsqu'on a l'habitude d'être le seul juge de sa performance.
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J'aime bien les amis comme j'aime bien la musique : quand je suis d'humeur [PV Dolores]

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