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Despair, Hangover & Ecstasy - ft Asha [Terminé]
 :: Montréal :: Transports :: Métro et galeries piétonnes

Thomas Loiseau
Mails : 113
Double-compte : Céleste Francoeur
Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 28
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
Portrait robot : • Parfois camé.
• Souvent paumé.
• Musique en tête, l'Esprit en miette.

Fredonne en #e00030
$ : 2721
Thomas Loiseau
Dim 24 Fév - 16:32
Mes journées ressemblent à des nuits,
À d’autres nuits qui ne ressemblent à rien.
Encore un soir, pas encore noir. Entre deux gares, le métro s'égare. Et Thomas se trouve là, ballotté entre ici et là-bas. Sans savoir où est ce là-bas vers lequel il se dirige. Posé contre la fenêtre, replié sur son siège, il regarde absent le vide qui défile devant ses yeux. Son sac serré contre son torse, il laisse les gens passer, les minutes défiler, et il se fait emmener. A un endroit qui ressemblera à tous les autres, quand il ne pourra plus rester dans ce wagon peuplé, quand on le fera descendre, sûrement avec une amende, qu'il ne pourra pas régler, comme toujours. En attendant, le rythme du train le berce, ronronnement incessant, entrecoupé de quelques grognements. Ça bip, annonce une station, marrée humaine qui va et qui vient. Sûrement l'heure de pointe. Il n'a pas la notion du temps, il ferme les yeux. La vitre vibre contre son crane. Il somnole. Ses mains jointes se délient un peu. La personne à sa droite se lève, lui donne un coup sans faire exprès, s'excuse d'un signe de main lorsque ses prunelles dorées s'ouvrent en sursaut. Il esquisse un demi-sourire en réponse, tente d'ignorer l'ado bruyant qui s'installe maintenant. A travers son casque, un son commerciale trop fort se fait entendre. Thomas retourne à la contemplation du tunnel qui file. Parfois il aperçoit le reflet de son visage, alors il regarde ailleurs, ne veut croiser le regard paumé qu'il doit avoir. Avec encore quelques traces de coups sur sa joue, de bleus sur sa face, et tout son corps qui se cache, bien trop lourd ces derniers jours. Il voudrait se fondre dans l'absence, comme à chaque fois, disparaître et ne plus être. Mais il se fait une raison, parce qu'on n'a pas le choix. Faut se lever chaque jour, un pas après l'autre. Parfois il se dit que c'est finit, mais il n'en est pas capable. Même sans espoir d'un meilleur lendemain, il reste là à aimer le temps les gens la pluie et la vie, trop fatigué peut-être mais jamais assez.

- Excusez moi ?

La voix le sort de sa torpeur, un vieil homme au sourire chaleureux. Fatigué lui aussi. Thomas lui sourit, se lève difficilement, un peu engourdit depuis le temps. Il laisse sa place, et ses yeux perdus cherchent un endroit où se poser, où disparaître. Nouvel arrêt, à nouveau le flux. Il y a plus de gens qui sortent que de gens qui montent. Il en profite pour se caler debout contre la porte de l'autre côté, celle qui ne s'ouvre pas, celle contre laquelle il peut poser et regarder à nouveau le noir dehors. On se presse tout de même un peu. Il sert son sac entre ses pieds, garde ses bras croisés. Puis encore, nouvel arrêt. Il se perd dans ses pensées, regarde cette femme qui monte trop pressée. Mais enthousiaste au téléphone, sûrement ravie du programme de sa soirée. Et ça le chagrine, son cœur de gamin se sert. Contamine, jalousie mordante qui se réveille une fois de plus. Il devrait être vacciné, mais alors que rien ne l'attend, il ne sait calmer son corps qui se sert et il se bouffe la lèvre, fuit dans sa tête. Sa main trop frêle plonge dans la poche de son gros gilet de laine pour en sortir un vieil appareil qu'il allume, alors que tremblant il fixe ses écouteurs, et monte le volume. Chanson. Rien de connu, au contraire, quelques notes composées, arrangement créer de toutes pièces. Il se berce à ses sons, ne peut à cet instant rien écouter d'autre que ce qu'il a produit de ses mains, de son cœur. Pour avoir l'impression d'avoir fait quelque chose, de ne pas disparaître dans la buée contre la vitre du métro. Il alterne Thomas, entre sa volonté de ne plus être et celle de s'accrocher fermement à chacune des brides de son existence. Parce qu'il ne supporte pas, prendre conscience qu'il n'y a pas d'avant ni d'après dans son histoire. Qu'il n'y a pas de projet, qu'il n'a rien à raconter. Qu'il pourrait juste commencer là, que ça ne changerait rien, qu'il pourrait finir ici, sans que rien n'ait changé. Il n'est qu'un morceau de décors dans le paysage de la vie des gens. Mais que la sienne se résume à chaque fois à ici et maintenant. Présent. Sans avenir et passé.

Au final le temps passe. Terminus. Thomas sort, suit le mouvement, traverse, et redescend. Prend la ligne dans l'autre sens. Les gens se font plus rare, l'heure est passée. Il peut s'installer à nouveau, assis dans un coin, case départ. Cette fois sa musique l'emplie, le décale un peu de sa vie. Il se perd à nouveau, rythmé par les arrêts, les portes qui s'ouvrent, toujours ce bruit incessant du métro qui avance, inlassablement. Il n'est plus que pensées, transe, rien. Il croise absent le regard des gens, perd son temps plus sûrement. Mais il n'en a que trop, ne sait pas quoi en faire, alors il l'éparpille, le gaspille. Attend. Rien. Puis un des visages s’inscrit sur sa rétine, lui brûle les yeux. Qu'est-ce que l'autre fais là, aussi bas ? Comment pourquoi non. Il n'y a aucune raison, aucun monde, où ils auraient pu se recroiser. Merde. Là il se sent à nouveau exister, et ce n'est pas vraiment agréable. Son ventre se tord, estomac noué par la culpabilité. Celle d'avoir fuit, encore, toujours. C'est ce qu'il va faire. Encore. Toujours. Au prochain arrêt il descend, prendra le train suivant. Ou sortira dehors, là où le ciel est frai. Où il peut se complaire dans sa connerie, dans sa solitude. Se complaire dans ses ombres qui n'ont pas besoin de se confronter à celles des autres. Merde. Qu'est-ce qu'il fait là, cet oiseau du soir. Il n'a rien à faire, sous terre, au sol. C'est son territoire, à Thomas. Pas celui de l'être clair qui vient de monter. Le prochain arrêt est pour bientôt. Il se lève, mains dans les poches, sac sur le dos. Tête rentrée, il voudrait pouvoir prendre une autre sortie, au final il est obligé de lui passé devant s'il veut quitter la rame. Alors il se bouffe la lèvre, ses poings crispés dans son gilet.
Le métro freine violemment.
Bruit strident.
Thomas s'écrase contre le siège à côté où il réussit à se rattraper.
Plus de lumière.

- Suite à un incident technique, le métro est arrêté. Le service devrait reprendre d'ici quelques minutes, veuillez nous excusez pour la gène occasionnée.

Les quelques passagers grognent, se relèvent, se plaignent, allument leurs téléphones. Lui est un peu sonné. Il espère que cela ne prendra pas longtemps, il espère qu'Asha ne l'a pas reconnu, il espère qu'il ne s'est pas fait trop mal en se rattrapant, il espère qu'on ne va pas venir lui parler. Il espère. Fuir, courir, ailleurs.
Aramis Asha Atkins
Mails : 84
Surnom : lil wolf
Portrait robot : ♙ 23 ans (19/12). Originaire de Russie. Papa Américain. Maman Russe. Orphelin. Témoin de l'assassinat de ses parents mais trop jeune pour s'en souvenir réellement, hanté par quelques échos de la scène.

♙ Artiste de toile, de papier ou de rue. Mémoire photographique. Prudent, n'accorde que peu sa confiance. Paradoxalement peu confiance en lui sur beaucoup de domaines.

♙ Yeux gris, cheveux très pâles. 1m79. 72 kg. Solide et endurant, rapide. Bonne résistance aux coups durant un combat, tendance à en pâtir après.

♙ Parle en #3AA6AC (+ italique pour l'anglais).
$ : 2570
Aramis Asha Atkins
Lun 25 Fév - 12:41
Pluie. Et torrents. Sur son corps. Pluie qui frappe. Pluie qui mord. Pluie qui éclate. Roule dans le silence le long des vêtements. Sur ses cheveux pâles. Pluie qui glace. Les muscles. Les os. Pluie qui fait mal ; Asha il marche. Il trotte. Il fait des tours et des détours sur des toits qui glissent. Il meurt une fois, mais non il se rattrape. Il saute. Il tombe. Il souffle. Le pantalon déchiré aux genoux. Repart un peu plus vite ; ou plus lentement. Aveugle. Des mèches blanches collées à son visage. Un bord de fenêtre. Une gouttière. Il s'accroche. Descend. Grimace. Quand ses ongles ripent. Quand sa peau se déchire. Un peu de sang sur ses doigts fins. L'asphalte qu'il touche. En un clac des chaussures. Il repart tout aussi vite. Lâche un juron. Quand quelqu'un le bouscule. Ou peut-être que c'est lui. Il l'ignore. Il s'en fiche. Un sourire sur les lèvres, ou quelque chose dans le genre. Le souffle à peine court, galope. Jusqu'à arriver. En trombe. Au magasin dans lequel il se réfugie.

Un bonjour. Qui l'agresse. À peine une réponse, lâchée du bout des lèvres, et puis il s'avance. Cherche entre les rayons. Attrape peinture et pigments. Presque tranquille. Quelques pinceaux de plus. Payés rapidement ; il s'en retourne vers la porte. Hésite. Le corps transi. La pluie. Dehors. Qui s'écoule trop encore. Aimerait attendre. Mais les autres. Les regards et les gens. Tout autour. Il sort. Et le vent claque sur sa joue un peu rouge. Lui tire une grimace. Asha aime ce temps pourtant. L'averse qui se calme peu à peu. Lui, dégoulinant. Au milieu de la vie qui reprend son cours. Une famille vraiment pas loin. Abritée dans une galerie le temps que ça passe. Avec un gosse souriant qui saute dans une flaque. Peut-être que le Russe a souri. Sourire qui s'évade. S'efface. Quand la mère le regarde. Pitié au fond du regard. De voir son corps mince étranglé dans ses fringues. Il baisse la tête. Et il s'enfuit. Court de nouveau, sur quelques pas, puis ralentit. Erre. Sac à la main. Vagabond. Sans trop savoir quoi faire, maintenant que sa folie du moment est assouvie. Ça traînait depuis des jours après tout. Il se disait Demain. Quand il regardait la peinture commencer à manquer. Puis Demain est devenu Aujourd'hui. Aujourd'hui heure de pluie. Et lui s'égare sans but. Observe. Les visages qu'il grave dans son esprit. Les lumières du jour. Qui tombent tandis que l'après-midi se termine. Les bâtiments. Deux hommes, un peu plus loin. Qui marchent, avec leurs sourires et leurs mains liées.

Asha continue de marcher. À un moment il s'aventure. Entre dans un magasin et s'arrête sur des foulards. Contre lesquels il passe les doigts, doucement. Hésite pour ça aussi. À s'en prendre un. Finit par s'en passer un autour du cou, avec lequel il repart. Sec. Le foulard. En dégradés de couleurs autour de sa nuque blanche. Qui tranche un peu. À peine. Avec son pull gris clair, pas assez épais pour la saison. Qui lui colle la peau. Sèche un peu sans doute, jusqu'à ce que les derniers rayons du soleil s'évanouissent. Mais même là. Même là il reste dehors. Dans les rues. Le nez levé vers le ciel sombre qui court devant lui. Sourit.

À un moment il songe à rentrer. Il va remonter par les toits mais son côté gauche le tire. Il soulève son tee shirt. Grimace. "пиздец" (Merde.) Un peu de sang. Sur son flanc aussi. Pas ré-ouverte la blessure. Un peu abîmée cependant. Le Loup secoue la tête, gronde doucement. Abandonne les toits pour s'enfoncer sous terre. Là où les foules se pressent, où la peur nimbe son ventre. Il n'aime pas ça. Venir là. Mais c'est de la prudence ; il ne peut pas claquer maintenant. Pas de cette blessure qu'un homme a pris soin de suturer. Alors il se range. Rentre dans le rang des gens normaux. Malgré un pantalon collé d'eau à sa peau. Des chaussures trempées. Des tremblement sur le corps. Alors que la rame s'avance. Qu'il grimpe dedans, avec quelques autres. Attrape une barre par réflexe, contre laquelle il pose la joue. Doucement.

Les pensées s'emmêlent. Un soupir s'y mêle. Tout aurait été plus rapide par en haut. Moins de stress. Mais il est là, il ignore le reste. Jusqu'à l'arrêt brutal, un corps tout près du sien qui vacille. Il revient à lui. Ne prend pas garde, d'abord, à celui qui est assis. Juste à côté, si peu loin cette âme qu'il a passé du temps à chercher à plusieurs endroits. Car il y a plus que ça. Plus que Thomas. La Peur qui l'attrape d'un seul coup. Alors que le message retentit. Incident technique. Asha serre le poing. Son souffle a viré au court et il se mord la lèvre. Les yeux qui s'écarquillent. Alors que ses doigts serrent le métal brûlant. Qu'il tente, par dessus tout sûrement, de garder le contrôle. Incident technique. Là, juste là, en dessous du sol. Sans sortie de secours, sans endroit par où fuir. Aucun repli, le Blanc déteste ça. N'est pas fils des toits pour rien, il s'approche d'une vitre. N'y voit rien. Pose à plat une main qui tremble sur la porte close. Il se recroqueville. Disparaît une seconde dans le foulard. Puis tourne la tête ; il le voit.

Un éclair roux. Qui tire son regard. Fronce ses sourcils. Il entrouvre les lèvres. Ne comprend pas. Comment il peut être là, alors que le métro est arrêté. Là, loin de la musique. De la zone de confort, aussi. Là, Thomas, alors que l'angoisse lui tord les tripes et que son visage a blanchi. "Thomas." Et son accent. Son accent chante pour lui. Dans un ton un peu faible, un peu dur. Un ton où dansent les incertitudes, et les peurs qui montent, qui montent à chaque seconde un peu plus. Qu'est-ce que tu fais ici ? Il ne demande pas. S'interroge. N'a pas de raison de le faire. Car c'est lui qui n'a rien à faire là. Le fixe. Longuement. Toujours recroquevillé. Animal blessé. Qui murmure simplement. "Ça fait longtemps." Depuis ce soir là. Ce matin, surtout. Où Thomas est parti. Où Thomas s'est enfui.

Il a un peu de colère au fond de son estomac. Qui monte. Qui gronde.
Thomas Loiseau
Mails : 113
Double-compte : Céleste Francoeur
Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 28
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
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• Souvent paumé.
• Musique en tête, l'Esprit en miette.

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Thomas Loiseau
Jeu 28 Fév - 18:51
Mes journées ressemblent à des nuits,
À d’autres nuits qui ne ressemblent à rien.

Il y a de longues secondes où rien ne se fait entendre. Que le sang qui pulse dans ses tempes, trop surpris par le freinage brusque, trop crispé par l'attente. Incertaine. Et t'as beau prier une quelconque divinité, ça marche jamais. On le sait bien, jamais comme prévu, jamais comme voulu. Sa main sur le siège se détache lentement, pour rejoindre sa poche, cocon de laine chaud et familier. Qu'elle aurait voulu ne pas quitter. Ses doigts trop blancs et trop serrés ne bougent pas de la lanière de son sac, posé sur son épaule gauche. Et c'est lui qui se sent gauche, alors que dans les bougonnements et soupirs exaspérés, malgré sa musique ancrée, un «Thomas» léger lui parvient. Il voudrait ne pas être là, ne pas se souvenir, disparaître ou fuir. Il se trouve surtout surpris, que quelqu'un se souvienne de lui. Il se croit plutôt oubliable le gamin, une histoire sans lendemain. Comme beaucoup d'autres, n'a pas la prétention d'être remarquable ni remarqué ni apprécié encore moins appréciable. On prend il donne on se sert il part. Point barre. Qu'importe les élans du cœur ou du corps. Coup de vent du soir. Alors pourquoi, pourquoi les mots qui suivent ont des parfums de colère, encore légère. Dans un murmure un souffle de quelque chose, qui ne fait pas chanter l'accent pareillement. Le ton n'est pas le plus engageant. Il comprend. Ou croit comprendre. Il n'en sait rien. Lui est juste incertain, ne veut juste pas se confronter à quelqu'un. À qui que ce soit, encore moins à toi. Surtout pas, remuer le passé, penser à ce qu'il pourrait laisser. Panser ce qu'il aurait blessé. Mais pour ça, il aurait fallu qu'il ait de l'importance. Et l'idée lui est fondamentalement inconcevable. Étrange fable où il aurait un rôle, autre que l'air qui passe sans trace.

- Asha.

Murmure. Dans cet air qui sature. Un nom posé entre eux d'eux. Un mur. Un pont. Un appel ou juste un souffle et Thomas veut être pareil à lui et partir, impalpable. Doucement, sa main se saisit de ses écouteurs pour les défaire et les enrouler. Son genou le lance un peu, il a dû se faire un bleu. Encore. Un de plus, sur son corps. Un de plus et ce n'est plus important. Il se retourne enfin complètement vers cette silhouette tout de blanc. Mais pas que. Il y a des ombres, noirceurs colorées. Des écorchures il semblerait. Parce qu'on n'est plus en haut, qu'on n'est plus beaux, on n'est plus plein des lumières de la nuit et tremblant de vie. On est ici, chez lui. Et maintenant face à lui, sous ses yeux enfin levés, il voit. Peut-être. Projette. Sûrement. Asha ne peut pas aller mal, il ne peut rien se passer ici. On ne tombe pas plus bas. Aucun risque. Alors que fait cet oiseau de nuit si loin des étoiles ?

- Je... je ne pensais pas te croiser là.

Je ne voulais pas te croiser. Qu'est-ce que tu fais là ? Comment vas-tu ? Tu te souviens de moi ? Pourquoi ?
Ce sont des questions en suspensions, perdues entre son esprit et sa langue, qui humidifie nerveusement ses lèvres, alors que son regard disparaît au sol. Ça lui permet d'en admirer la saleté, son quotidien. Qu'Asha n'a aucune raison de fréquenter, il ne peut pas. Ce n'est pas compatible, on n'enferme pas aussi bas un funambule de lumière, alors que les néons aseptisés les éclairent enfin d'une lueur artificielle.
Bloqué entre deux stations, Thomas ne peut pas fuir, ne peut pas échapper à cet homme face à lui. Ses yeux dansent fébrilement entre les vitres reflétant le noir du tunnel, entre les quelques gens éparses dans la rame, entre les sièges vides et délavés. Mais évitent sans prétention l'objet de sa tension. Il joue inconsciemment avec ses écouteurs, fait des nœuds et les emmêlent, comme toutes autant de pensées dans sa tête qui finissent par le faire soupirer, expirer tout ça. Mais quelle idée. Pourquoi. Y a t-il quelque chose à rajouter ? Il ne croit pas. Ne sais pas. Ne sais pas faire dans le social, dans les relations, celles qui demandent plus que juste un soir, celles qui sont plus que simplement une nuit oui merci. Comment font les gens, pour parler normalement, sans faux-semblant et grands sentiments pour leur broyer le cœur, serrer l'estomac, bouffer les mots et coincer tout ça. Il a l'impression de ne pas savoir vivre avec les gens, de les aimer un temps, sans savoir comment coexister, vivre, respirer ensemble plus longtemps. On ne lui a pas appris. Pas appris à se poser lui par rapport aux autres. Et ensuite rien ne s'est amélioré. Alors il tente, butte sur ses mots et sourit faux. Gentiment, mais gêné.

- ... Tu ? Hm.. Comment vas-tu?

C'est bancal, bien trop banal. Mais ça n'engage à rien, ni d'émotion, ni de sentiment. Politesse qu'on peut échanger sans trop se heurter à l'autre. Il a à peine lâché ses mots qu'il voudrait les rattraper, bien trop maladroits, ce n'est pas ça qu'on offre à quelqu'un. Qui a été quelqu'Un. Alors il se bouffe la lèvre, sa main libre passe dans ses cheveux, bien trop emmêlés aujourd'hui, avant de retourner dans sa poche. Pour jouer avec le papier qui y traîne et s'occuper les doigts à défaut d'être intéressant. Il ne sait pas où se foutre, ne sait pas quoi faire de ses dix doigts. Range tout dans son gilet et, instable dans cette ambiance étrange, il se balance sur l'arrière de ses pieds, son dos reposant contre la barre qui se trouve à côté. Il se sent con. Se sait idiot. Voir pire que ça tant il voudrait se donner des claques.
Aramis Asha Atkins
Mails : 84
Surnom : lil wolf
Portrait robot : ♙ 23 ans (19/12). Originaire de Russie. Papa Américain. Maman Russe. Orphelin. Témoin de l'assassinat de ses parents mais trop jeune pour s'en souvenir réellement, hanté par quelques échos de la scène.

♙ Artiste de toile, de papier ou de rue. Mémoire photographique. Prudent, n'accorde que peu sa confiance. Paradoxalement peu confiance en lui sur beaucoup de domaines.

♙ Yeux gris, cheveux très pâles. 1m79. 72 kg. Solide et endurant, rapide. Bonne résistance aux coups durant un combat, tendance à en pâtir après.

♙ Parle en #3AA6AC (+ italique pour l'anglais).
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Aramis Asha Atkins
Dim 3 Mar - 17:24
Un souffle sur ses lèvres.
Un souffle qui s'emmêle.

Un souffle. Haché. Brisé. Un souffle entrecoupé. Qui fait battre un oiseau palpitant au fond de sa poitrine. Asha. Devant lui. La mâchoire serrée. Lui, Thomas. Comme un vieux souvenir d'une soirée avortée. Par les larmes, les démons d'un ancien temps. Les peurs, les pleurs ; le désir assassiné. Qui lui tordait le ventre. Les tripes. Le désir... Il se croyait un peu particulier. Un peu. Seulement. Ça lui aurait suffi. Il s'agrippe. Un peu fort à cette porte close. D'une main posée dessus, espère. Que ça démarrera bientôt. Parce qu'il n'a pas envie. De rester coincé là. Pas envie. Quand Thomas est là. Et par réflexe. Il se les bouffe les lèvres. Sur lesquelles il a senti son souffle, et la chaleur des siennes. Baisers précieux. Qu'il a confié, abandonné entre les mains d'un homme en pensant que ça serait bien. Mais le matin, le matin seul, Asha en a encore le goût sur le palais. Le matin froid, le matin triste, où il s'est posé la question, où il s'est demandé. Ce qu'il avait pu faire de mal pour le faire s'en aller.

Un souffle sur ses lèvres.
Une grimace qui s'y mêle.

Il baisse la tête. Le regard orageux. Des souvenirs et des mots qu'il écoute. Un poids. Au fond du ventre. Qui pèse fort. Et l'angoisse, toujours là. D'être en dessous du sol où la lumière du soleil ne passe pas. Il tressaille. Son visage fendu d'une lueur d'inquiétude. Puis se referme, aussi violemment que c'est apparu. Recroquevillé, toujours. À lancer des regards à gauche, à droite, sur les quelques visages présents autour d'eux. Tout plutôt que Thomas. Parce qu'il sait. Il sait qu'il faiblira s'il le regarde un peu trop. S'il se souvient encore de cette nuit là. De leur danse, sous les étoiles ; sous les rayons tendres de la lune. Il sait. Qu'il ne doit pas. Penser à sa chaleur, à son souffle contre le sien. À ses mains contre sa peau. Il râle. Non, l'étouffe. Juste à temps. Sans rien laisser paraître.

Un souffle sur ses lèvres.
Un souffle qui s'étrangle. Et son cœur. Qui bat ses côtes avec violence. Il tremble. Légèrement.

"I shouldn't be here."

Il ne devrait pas. Il n'aurait pas dû. Descendre. Il s'en mord les doigts. Il ne l'aurait pas vu. Ç'aurait été moins dur. Moins dur de contrôler. Le flot qui se déverse sur lui ; ces soupçons restant, d'un coup de foudre sur un balcon. Où il lui débitait bien autre chose que des banalités.

"Comment je vais ?" Sa bouche s'étire. En un sourire. Qui n'a rien de gentil ni rien de doux, rien de celui de la dernière fois surtout. Comment il va ? Bien, mal, normal. "I wasted months wondering, Thomas. Wondering what I could have done to make you leave like that." Il siffle. Avec le goût des larmes au creux de la gorge. Celles qu'il a versé, même quand il ne le voulait pas, parce que le noir des nuits lui rappelait toujours ça. Qu'il avait encore tout foiré. Ça ne pouvait venir que de lui. N'est-ce pas ? "Ça te conviens comme réponse ?" Il y a un tremblement au fond de sa voix. Quelque chose qu'il n'a pas contrôlé. Un sentiment. Loin du masque de froideur qu'il tend à porter. Tous les jours. Pour faire fuir les entreprenants. Pour chasser ceux qu'il ne veut pas voir. Ces inconnus qui, parfois, pourraient l'aborder.

Thomas l'était. Inconnu. À la musique entêtante. Inconnu. Qui a juste demandé du feu ; et Asha l'a regardé. Avec ces yeux là, qui s'arrêtent sur les artistes. Sur ceux qui vibrent, de cette énergie qui lui cogne dans les flancs jusqu'à l'en briser. Trop sensible à ça. À l'Art quand il le voit. Et toujours à le chercher. Alors c'est bien ça. De sa faute. C'est lui qui aurait dû s'enfuir. Au lieu d'attendre plus. Même seulement un peu.

Je suis désolé. Il pourrait le dire. Je suis désolé. De t'avoir mal parlé. Mais sa voix reste là. Coincée dans sa gorge comme une vieille ennemie. Il redresse le visage et son regard rencontre celui d'en face. Moins en colère. Un peu blessé. Alors qu'il voudrait se précipiter. Dans ses bras pour le serrer. S'y planquer. Comme un gosse. Car au fond il est terrifié. Les mots ne sont qu'une arme avec laquelle il se défend. Pour retenir la peur de se sentir enfermé comme c'est le cas maintenant. La peur de l'affronter.

"Tu as une sale mine."

D'un air de dire qu'il ne s'en fiche pas. Non, qu'il ne s'en fiche pas de lui et qu'il voit la posture. Le corps trop maigre, caché dans le grand pull. Il s'approche d'un pas. Se retient. Recule. N'ose pas. Craquer. Même s'il le voudrait. Et que son regard court, parcourt, le corps de ce jeune homme qui l'a serré. Qu'il a serré. Lui aussi. Contre lui ; contre son torse.
Thomas Loiseau
Mails : 113
Double-compte : Céleste Francoeur
Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 28
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
Portrait robot : • Parfois camé.
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Fredonne en #e00030
$ : 2721
Thomas Loiseau
Dim 3 Mar - 22:20
Mes journées ressemblent à des nuits,
À d’autres nuits qui ne ressemblent à rien.
Y a comme un miroir face à lui, reflet de son malaise et de ses doutes, de ses peurs. Asha a le même souffle, le même regard fuyant. Ça il le sait pour l'avoir cherché par deux fois, curieux un peu, et n'y avoir trouvé que du vide. Il le sait pour l'avoir fixé deux secondes, deux secondes de trop avant de repartir poser son regard ailleurs. Puis être revenu, souligner cette silhouette claire qui n'a rien à faire là. A cru apercevoir le fantôme d'une lueur bien trop inquiète, mais n'est pas certain. Est certain que d'une chose : oui, il ne devrait pas être là. C'est tellement incompatible, oxymore improbable. Asha n'a rien à faire ici, dans les débris de vie des gens qui s'entassent, bien trop las. Sous la terre bien loin des airs. Improbable. Ici c'est chez lui. Et chez lui, on ne fait qu'y passer, sauf pour les pauvres âmes paumées qui y habitent.
Asha reprend. Un souffle. Un sourire. Qui n'a rien à dire de plus que le ton mordant qu'il insuffle. Que les mots qui lui sont crachés à la figure. Telle une claque, qui laisse une marque rouge dans son esprit et sur son cœur, qui fait rougir ses pommettes et briller ses yeux. Qu'il baisse à nouveau sur ses pieds alors que des larmes perlent et glissent et coulent sur ses joues, qu'il essuie dans un revers silencieux. Il n'aime pas les reproches, n'aime pas savoir qu'il a fait du mal de la sorte. N'en savait rien. Il est bien incapable de blesser, il n'est pas assez fort pour ça. On ne lui laisse pas une place suffisamment importante pour pouvoir causer du tort. Et Asha. Asha avec ses mots, qui mord. Il perd le peu de contenance qu'il avait, ne supporte pas se prendre tout cela dans la gueule. Et ce métro de marde qui n'avance plus, qui le garde en son sein sans possibilité de fuite. Sans lui laisser d'autre choix que d'affronter ça. Mais il ne veut pas, ne veut tellement pas. Il comprend qu'on lui reproche tout, mais il ne pensait tellement pas à faire de mal. Il ne sait pas comment se justifier, est pris de court, n'a jamais su trouver les mots ni expliquer quoi que ce soit. N'a jamais eu besoin de le faire surtout. D'habitude, s'il reste de trop, on lui demande de partir. Alors il préfère prendre les devant, tourner le dos, de toute manière il n'a rien à offrir. Alors il ne comprend pas pourquoi Asha pense encore à lui. Pourquoi il s'est inquiété autant de temps. Ça n'est pas de sa faute, il est un idiot. C'est de sa faute à lui, comme toujours, de sa faute à Thomas. Alors il avait fui. Comme toujours. Pour ne pas se retrouver à court de mot, à court d'amour à offrir.

- Je...

Il y a un sanglot qui brise sa voix. Des mots qui se bloquent, qui n'arrivent même pas à se formuler dans son esprit. Pourquoi ils n'avancent pas, jusqu'à la prochaine station, où il prendrait son sac et partirait sans rien dire. Avant de faire plus de dégâts encore.

- Pardon.. Je. Je ne ne voulais pas te faire de mal.

Il ne comprend même pas comment il a pu lui en faire. Mais il y avait dans sa voix à Asha trop de choses pour l'inventer. Trop de soupirs de leur nuit, trop de non dit et de douleur aussi. Mais de colère surtout. Et c'est ça qui fait peur à Thomas alors qu'il essuie à nouveau ses yeux d'un revers de main, qu'il tente d'empêcher ses larmes de continuer à couler en pressant ses doigts contre ses paupières closes.

- Je ne comprends même pas... Je pensais pas.. Pardon.

Ce n'est plus qu'un filet de voix. Car parler est trop dur. Parce qu'il y a des gens, qu'il ne veut pas se jeter en pâture. Qu'il ne sait pas faire face aux sentiments, qu'il ne sait pas faire face aux gens. Qu'il n'aime pas mettre des mots sur les siens de sentiments, que d'autres entendent tout cela. Encore moins des inconnus dans un train. Même s'ils sont peu nombreux, même s'ils sont plus loin, même si la plupart sont sur leurs écrans avec musiques vissées aux oreilles. Pour ne plus voir le monde. Il voudrait faire de même et il y a un nouveau sanglot qui s’étouffe dans sa gorge. Il voudrait relever les yeux, trouver la force et le courage. De s'affronter, de l’affronter, de dire les choses et de ne pas encore se trouver faible et débile et idiot. Et tellement laid de sa connerie, incapable de sortir quoi que ce soit et rien et merde.
Il relève la tête sur les derniers mots qui s'élèvent. Voudrait rire jaune, éclater d'un rire dans ses sanglots. Le ton est tellement détaché, et c'est tellement obvious qu'il n'est pas bien. Une sale mine. Presque un euphémisme. Il fait au mieux, se nourrit parfois, oublie souvent. A encore des bleus sur la gueule, les souvenirs joyeux loin dans sa tête. Il devrait demander à Johaan s'il peut passer, se retaper un peu, bientôt. Ou pas, il ne veut pas. S'imposer quelque part, demander de l'aide aussi, ne voudrait pas que quelqu'un se sente obliger de le supporter. Alors peut-être qu'il va reprendre un buvard ce soir, comme hier. Et la veille. Et demain matin retrouver son vide. Et c'est son regard qui se vide face à Asha, alors qu'enfin il affronte l'autre homme. Sillon de pluie sur ses joues qui menacent encore. Sourire discret, mais tellement tordu aux lèvres. Il est perdu. Ne lui en veut pas de se détacher autant de lui, de lui reprocher tout ce qu'il peut. C'est tout ce qu'il mérite, il n'est pas plus que ça. Ne devrait pas désirer plus que ça. Déjà l'autre nuit, des bras et un sentiment d'être quelqu'un, c'était trop sûrement. Il recule d'un pas quand l'autre en fait un vers lui. Réflexe de survie. Mais il bute car dans son dos, il y a la porte fermée, bloquée du métro. Le regarde se reculer avec un soulagement trop grand et se relève de toute sa hauteur trop maigre, de toute son assurance en pièce.

- Je sais.

Il n'y a rien à ajouter, ce n'est même pas cassant comme ton. Il hésite à simplement mettre ses écouteurs. Écoute la voix qui grésille dans les haut-parleurs.

- Je reviens vers vous pour vous donner des nouvelles, la panne est électrique et risque de nous bloquer encore une dizaine de minutes. Nous sommes sincèrement navrés pour ce contretemps. Nous vous tiendrons au courant des avancés. Merci.

Et Thomas soupire, s'assoit sur le fauteuil le plus proche, même si ça lui fait faire face à Asha. Il ose lui adresser un regard, trop incertain, encore bien trop humide, et récupère ses genoux contre son torse, les pieds sur le siège et le menton contre ses jambes. Y a une place vide à ses côtés. Tout comme son esprit à ce moment là. Vide.
Aramis Asha Atkins
Mails : 84
Surnom : lil wolf
Portrait robot : ♙ 23 ans (19/12). Originaire de Russie. Papa Américain. Maman Russe. Orphelin. Témoin de l'assassinat de ses parents mais trop jeune pour s'en souvenir réellement, hanté par quelques échos de la scène.

♙ Artiste de toile, de papier ou de rue. Mémoire photographique. Prudent, n'accorde que peu sa confiance. Paradoxalement peu confiance en lui sur beaucoup de domaines.

♙ Yeux gris, cheveux très pâles. 1m79. 72 kg. Solide et endurant, rapide. Bonne résistance aux coups durant un combat, tendance à en pâtir après.

♙ Parle en #3AA6AC (+ italique pour l'anglais).
$ : 2570
Aramis Asha Atkins
Ven 8 Mar - 17:21
Asha. Il regarde Thomas. Thomas debout, recroquevillé comme il l'est aussi, Thomas juste là en face de lui. Thomas, et son corps émacié, qu'il parcourt un peu inquiet. Après avoir prononcé cette évidence, cet euphémisme, tu as une sale mine, alors que c'est plus que ça. Maigre et pâle. Quelques touches de bleu qui ont fleuri ça et là. Et les excuses. Et les larmes. Les larmes qui se sont mises à couler, avant même qu'il ne fasse ce pas en avant. Les larmes, les larmes qu'il fixe longuement. Sans savoir quoi faire. Sans savoir quoi dire. Avec l'envie, à toutes jambes, de s'approcher ou de s'enfuir. Et le sang qui bat ses tempes ; Asha grimace. Les traits tirés et fatigués. Un peu. Beaucoup. Plus que d'ordinaire. Toujours troublé son sommeil mais plus qu'avant sans doute. À cause de cette blessure à son flanc qui le tiraille. La nuit autant que le jour ; et souvent à son réveil il y a quelques tâches de sang frais au creux des draps. Il bouge trop. La plaie ne se referme pas. Pas comme il le faudrait surtout, trop lentement, il se fâcherait s'il le savait. Celui qui l'a aidé. Et en pensant à lui il a honte des fois le Blanc. D'être comme il est, si mauvais patient. Incapable de ne pas bouger. Loup trop impatient. Qui se bouffe la lèvre encore.

- Je sais.

Quelques mots. Deux. Qui le ramènent jusqu'au présent. Et un éclat au fond de ses yeux, posés depuis trop longtemps sur cet homme aimé le temps d'une soirée. D'encore plus que ça ; il ne lui en voudrait pas autant le cas échéant. Pourtant il n'y arrive pas. À se sentir en colère. À laisser la haine percer sur sa peau. À cracher ce venin qui est là malgré tout, au bord de ses lèvres et qu'il refoule parce que Thomas. Thomas est près de lui et il ne suffirait que d'un pas ou deux. Un bras tendu. Pour sentir sa chaleur de nouveau.

Thomas.

Asha ferme les yeux. Inspire trop longuement. Et les rouvre sur quelques grammes de peur qui se battent. Avec une hésitation qu'il muselle ; il franchit la distance de deux foulées tremblantes. Parce que Thomas. Thomas qu'il a cherché du regard dans les parcs et dans la rue, Thomas est là. Et il se fait petit quand il s'assied près de lui. Se cache dans ses vêtements une nouvelle fois. Loin de l'oiseau de lumière qu'il était la haut, loin du danseur et de l'amoureux du vide. Ce n'est pas son territoire ici-bas. Ce ne sont plus les mêmes règles. Mais il tend les doigts. Qui cognent mollement contre le visage, s'échouent sur les sillons des larmes. "Tommy..." Un murmure ; il le regarde sans tenter de sourire, encore stupéfait, le cœur brisé de l'avoir vu pleurer.

"I don't want you to cry..."

Gorge nouée. Encore. Quelques larmes qui brillent. En écho certainement. Il secoue la tête. Lentement. La main qui retombe sur sa cuisse et puis se range, par automatisme, au creux de l'autre. Pas à sa place. Il s'en tord les tripes. De stress et d'angoisse, alors que la voix des hauts parleurs lui résonne encore dans la tête plusieurs minutes après. Il laisse une esquisse recouvrir sa bouche. Douce.

"Я люблю твой смех..." (J'aime ton rire)

Comme ce soir là. Et chante sa voix en Russe, mélodie d'étranger au creux de sa bouche. Si ça pouvait lui tirer un sourire, un rire. Si seulement. Mais est-ce qu'il se souvient ? Il n'a aucun doute Asha en sa propre mémoire. Il la sait sans failles, c'en est parfois peu pratique. Quand il voudrait oublier mais ne le peut pas, mais les autres ? Il regarde ses doigts. Planté sur le siège à se dire qu'il est bête, bête de lui dire ça dans cette situation qui n'a rien de semblable. Bête de croire qu'il peut apaiser la tristesse quand c'est lui qui l'a fait naître.

Bête. Il se maudit un peu.
Thomas Loiseau
Mails : 113
Double-compte : Céleste Francoeur
Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 28
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
Portrait robot : • Parfois camé.
• Souvent paumé.
• Musique en tête, l'Esprit en miette.

Fredonne en #e00030
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Thomas Loiseau
Dim 17 Mar - 20:33
Mes journées ressemblent à des nuits,
À d’autres nuits qui ne ressemblent à rien.
Absent, il regarde. Les gestes lents, le mouvement d'Asha qui s'installe à ses côtés. Il ne réagit pas trop, laisse l'autre s'approcher. Cette fois-ci sans reculer, sans fuir. Pour aller où de toute manière. Il n'a d'autres choix que de rester là. Alors il subit, absent, ce temps. Suit des yeux Asha et ses doigts, trop proches, beaucoup trop proches. Encore plus. Il ne percute pas, sent bien trop tard la pression légère sur sa joue, sent après coup la chaleur d'une autre peau contre la sienne, même si ce n'est qu'une seconde et dans une seconde se tient un monde. Celui triste et gris et froid et terne de Thomas. Éclaté parfois par un faible éclat, comme l'ont été les mots d'Asha. Son nom murmuré, qui fait reprendre pied, à peine. Se reconnecter à sa réalité, celle où il n'existe pas grand chose. Seulement l’écho de ses larmes partagées sur le visage trop clair de l'être à ses côtés. Merde, il a encore fait du mal, a encore la culpabilité de voir ces yeux s'humidifier. Mais il ne sait pas quoi faire, encore moins quoi dire, alors que s'élève la voix du métro.
Sa tête repose toujours sur ses genoux, mais il se décale, y pose sa joue pour regarder Asha. Qui n'a toujours rien à faire là et sa présence reste une énigme. Qui n'a pas l'air non plus d'être dans un bel état ici bas. Il ne relève pas pour l'instant, alors que des mots incompréhensibles, mais qui chantent toujours aussi bien, s'accrochent à lui, éclosent pour lui. Il ne sait toujours pas vraiment ce qui est dit, ne le saura jamais s'il ne le lui demande pas. Mais il préfère ça, il y a là un délicieux mystère qui fait relever les coins de ses lèvres, malgré lui. En réponse à l'esquisse qui s'est dessinée sur celles de son voisin. En réponse à la langue inconnue mais reconnue, celle qui rappelle le goût particulier de cette soirée. Celle qui redonne un peu d'étoile dans la lumière blafarde de la rame.
Thomas cligne à peine des yeux. Sourit gauchement, bien trop timidement. Sans effacer les sillons sur sa peau, traces qui doucement s'effaceront. Il reste là, silencieux, à regarder Asha un peu mieux, maintenant qu'il sait ne pas pouvoir faire autrement, maintenant qu'il n'entend plus la colère s'en prendre à lui directement. Il peut peut-être composer avec lui, peut-être faire taire toute sa culpabilité et ses sentiments bien trop tumultueux pour pouvoir faire un tri. Et ainsi faire avec, faire comme si, être présent, non plus dans l'attente, la crainte, la peur, la fuite, la pluie. Accepter et assumer, sa présence et son absence de l'autre fois. Celle qu'il lui a reprochée. Il comprend, pense comprendre. Ou pas du tout mais compose avec, puisque les gens sont tout sauf clairs pour lui. Alors il regarde, regarde Asha, regarde le monde, regarde le temps là en ce lieu précis. Et il voit, les traces, les tensions, qui parcourent le corps de l'homme. Ne sait pas la cause de tout ça. Tente tout de même de se racheter, ou de faire mieux que la dernière fois.

- T'as pas l'air d'être en meilleur état que moi cela dit.

Ce n'est pas un bon début, mais c'est un juste constat. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que le corps à ses côtés souffre. D'il ne sait quelle douleur, quelle peur. Enfin, si, il doit en être une des causes, en partie. Espère ne pas avoir la responsabilité de tout ce qui se lit. Alors il tend ses doigts, à son tour, avec un calme factice mais une grande douceur. Et les pose sur les mains d'Asha. Pour demander pardon, donner un peu de chaleur, calmer son cœur égoïstement, voir qu'il lui est possible de créer un lien. D'en recréer un.  Malgré ce qu'il a blessé, ce qu'il a détruit.

- Je suis désolé.

Encore murmuré. Mais il n'a pas flanché. Et son regard doré non plus, alors qu'il parcourt le visage près de lui.

- Est-ce que ça va ?

Il est inquiet. Fronce les sourcils et se bouffe la lèvre, encore. Mais la question n'a pas les badineries polies de ses premiers mots ici bas. Il a peur aussi, un peu. Car il laisse à Asha la possibilité de reprendre ses reproches, de lui ré-expliquer ses torts. Ou d'aller sur un autre sujet, sur le pourquoi il paraît aussi mal, même physiquement. Lui a des excuses, Asha n'en a pas. Pas les même du moins, pas aussi évidentes que lui. Et il a peut-être ses joues qui chauffent un peu, sous sa peau humide. Parce que ses doigts sont terriblement présents contre les autres, qu'il a sous sa main une chaleur qui n'est pas la sienne, et qui ravive un peu trop dans sa mémoire celle de l'autre soir.
Aramis Asha Atkins
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♙ Artiste de toile, de papier ou de rue. Mémoire photographique. Prudent, n'accorde que peu sa confiance. Paradoxalement peu confiance en lui sur beaucoup de domaines.

♙ Yeux gris, cheveux très pâles. 1m79. 72 kg. Solide et endurant, rapide. Bonne résistance aux coups durant un combat, tendance à en pâtir après.

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Aramis Asha Atkins
Lun 18 Mar - 10:15
Un soupir. Un sourire. Juste un instant hors du temps, durant lequel il faiblit. Transporté. Envolé. Loin de ses peurs, de ses douleurs. Loin des doutes qui passent et repassent dans un esprit toujours un peu inquiet. Asha, il regarde Tommy, ça dure un peu longtemps. Asha, l’anthracite de ses prunelles, il a du mal à s'arracher de cet être qu'il a désiré revoir sûrement trop ardemment. C'est plus facile. Maintenant que la colère tombe. Et qu'il ne reste qu'eux. Qu'eux deux posés là. Échoués sur les bancs d'un métro en panne dans un tunnel trop noir. Qu'eux deux, dans une bulle. Loin du monde, tous les deux. Ça pourrait être l'histoire d'un film, celle d'un livre. S'il n'y avait pas la violence des sentiments toujours. L'inquiétude qui bat les flancs, substituant malgré tout - malgré lui. Et cette étincelle. Ce morceau de lui qui s'arrache, à chaque souffle. L'hésitation d'un instant. Car Asha n'est pas doué pour les gens mais voudrait l'être pour Thomas ; juste un peu un soir de plus. Se dire que c'était facile, la dernière fois, et recommencer sans se soucier du temps passé. Où est la musique ? Où sont les étoiles ? C'est un peu moins parfait, non, juste différent. Un peu plus de Peur mais toujours cette alliance. La connivence, peut-être, de leurs âmes. S'il ne les rêve pas. S'il ne les rêve pas ces frissons qui se lèvent quand les doigts touchent la peau de l'autre. Sa peau, la sienne. La main de Thomas contre ses phalanges.

Asha tressaille. Le coin de sa bouche s'étire et il a un sourire, un encore plus grand. Comme une lumière sur ses lèvres tendres. Il le regarde tout du long et ne glisse plus entre la droite et la gauche, partout sauf sur lui. Ne le fuit plus. Il rit même un peu. Il rit vaguement. T'as pas l'air en meilleur état qu'il dit, Thomas, et il a raison. La souffrance dans ses chairs lui coupe les mouvements. “I'm fine...” Il s'entend le dire sans grande conviction. Ou peut-être qu'il ne dit rien du tout. Il le fixe juste, les lèvres entrouvertes. Il se rend compte plus tard qu'il n'a pas parlé à ce moment là. Quand Thomas s'excuse et qu'il ne sait plus pourquoi ; sa chaleur abandonnées sur la sienne, si proche qu'il a presque oublié le reste. La colère qu'il y avait dans son cœur jusque là. La détresse. De ce matin, lendemain.

Est-ce que ça va ?

Tressaille. Le Loup n'en sait rien, il baisse le regard. S'échappe. Est-ce que ça va. Il devrait dire oui et rassurer mais Thomas n'est pas dupe. Il n'y croirait pas. Alors il il tarde à répondre. Presse sa main libre au bord de son flanc et laisse filer deux petits mots, “Pas trop.” Ça ne veut pas dire grand chose. Ça ne veut rien dire du tout et il s'en veut. ”C'est pas grand chose. Juste un mauvais coup.” Qui le cloue au sol, Asha invente de meilleures excuses en temps normal.  

Il le regarde encore. Longuement.

“Ris… Ris pour moi…”

C'est égoïste mais il voudrait le dire. Ris, ris Thomas, ris juste pour lui si tu le peux, comme cette nuit de danse. Il n'en dit juste rien. S'abandonne. Ses doigts qui se mêlent aux siens et un mouvement. Son corps, doucement. Qui se rapproche du sien. Vient prêter sa chaleur, un peu de réconfort. Ris. Ris Thomas comme ce soir là. Car tout était lumineux et beau, tout avait le goût de première fois. Et au fond elle le porte encore ce goût, cette soirée là. Même s’il tient leurs mains en se disant que ça pourrait être la dernière fois. Peut-être juste un rien. Et pas de lendemain. C'est tout nouveau ; tous les deux sobres, coincés au sol.

“I missed you.”

Ça lui échappe. Comme un cri qu’il murmure, simplement, entre eux. I missed you ; trop de journées à penser à lui, à avoir les nerfs au bord du cœur et l’incompréhension qui déborde. Les Pourquoi. En boucle, qui tournent et tournent et sans réponses toutes ces heures de plus. Pourquoi. Pourquoi il est parti. Sans un mot sur un matin gris. Pourquoi. Il tressaille, une énième fois, et serre les doigts entre les siens. De son autre main vient effleurer une mèche, des cheveux roux qu’il repousse, légèrement, de devant ces yeux dorés dans lesquels il est plongé.

“Je suis désolé de m’être énervé. Je n'aurais pas dû.” Il souffle.

C’était idiot. C’était insensé. Comment il aurait pu savoir, Thomas, que son âme s'accrocherait à lui, beaucoup plus touchée de lui qu’il aurait pu l’avouer ?
Thomas Loiseau
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Thomas Loiseau
Dim 24 Mar - 13:43
Mes journées ressemblent à des nuits,
À d’autres nuits qui ne ressemblent à rien.

Il y a un rire, un silence, rien tout de suite, mais c'est déjà mieux. Mieux que des reproches et des larmes et des blessures ouvertes que Thomas ne sait pas gérer. Alors il préfère ça, fait comme si tout va mieux, tire un trait et sourit, fait semblant d'être heureux. Sous sa main des doigts amis, chaleur d'un être qui enfin rit. Puis l'autre fuit encore, regard qui s'égare et qui s'éloigne. Pas trop. Ça ne veut rien dire et tout dire. Dire le moins mais aussi trop. C'est reconnaître que ça ne va pas, donner une ouverture, sans vraiment quitter son armure. Alors il attend, quelques secondes à peine. Excuse bancale qui s'élève, mots qui se veulent être banals. Thomas ne relève pas. Ce ne sont pas ses affaires, c'est Asha qui a besoin de les taire. Alors il fait comme si, toujours, comme si tout va bien. Et les yeux gris se relèvent, se posent sur lui. Avec des attentes qu'il ne comprend pas, qu'il ne saisit pas. A son tour de se détourner, sa main se crispe et il préférerait la ramener à lui, là où elle ne fait pas de mal. Là où elle ne peut le blesser, mais il ne peut pas. Y a encore un sourire un peu tordu, qui n'arrive pas à faire comme-ci. Il ne sait pas tenir le jeu trop longtemps, alors ses lèvres se tordent doucement. Il n'arrive pas à mentir, et là il est encore plus paumé que d'habitude, au milieu de toutes ses incertitudes. Il ne sait pas, laisse ses doigts là où ils chauffent de trop, là où le contact brûle. Mais il a peur de briser le lien et de blesser à nouveau. Il préfère se brûler, si ça calme quelques douleurs de l'autre être. Il baisse la tête vers le sol crade du métro. I missed you. Ça met un peu de temps à arriver jusqu'à lui. Thomas. Il ne comprend toujours pas. Et peut-être surtout qu'il ne veut pas comprendre. Parce qu'il y a des mots comme ça qui ne peuvent pas lui être adressés, c'est idiot. Mais il ne peut pas lui dire ça, à Asha. T'es idiot. Je ne peux pas te manquer. Je ne suis rien, tu es tellement, vas voir ailleurs, ce sera mieux. Pour toi. Pour moi. Ne pas se blesser, ne pas compter pour quelqu'un, ne pas compter sur lui. Pas de responsabilité, pas de questionnement. De doutes permanents. Sur comment, pourquoi, les gens, lui, tout ça. S'enliser dans les ombres, préférer ses heures sombres. Peut-être qu'il a peur, peut-être que, surtout, il n'y croit pas. C'est plutôt ça. Alors il le laisse faire, prendre sa main encore, chercher son regard et le trouver. Il se laisse faire. Ça il sait faire.

- Je suis désolé de m’être énervé. Je n'aurais pas dû.

Un souffle. Jusqu'à lui.
Il peut gérer ça. Sourire, plus doux, plus vrai, mais toujours aussi désolé.

- Ce n'est rien, t'as le droit. C'est moi.

C'est moi qui n'ai pas géré, c'est moi qui t'ai blessé. Même s'il n'y comprend rien, ni les raisons ni quoi que ce soit. Et parce que tout ça devient plus calme, plus serein, du moins pour Asha il pense, Thomas ramène enfin sa main contre lui, la fout avec l'autre, accrochées à ses genoux ramenés contre lui et panse la douleur. Douleur de la chaleur trop forte, douleur de la perte de cette chaleur. Douleur de devoir gérer des cœurs, et il n'aime pas ça. Le sien est déjà fatiguant, alors comprendre ceux des autres gens. Thomas se range, s'en veut. Toujours. De ne pas savoir y faire, de repartir en arrière, encore. De s'éloigner. Mais il ne veut plus s'approcher, pour ne plus lui faire de mal. Y a la voix du métro qui les informe. Il ne l'entend pas. N'entend pas le décompte lent. Encore dix minutes qu'elle dit. Désolée aussi.

- ... Je ne comprends pas.

C'est lancé très bas, il n'est pas certain qu'Asha l'ait entendu. Tant pis. Il se bouffe la lèvre. C'est une bouteille lancée à la mer. Ne sait pas s'il veut qu'on lui explique, ou pas. Ne sait pas. Il ne se dit même pas qu'il peut mettre l'autre dans l'embarras, parce qu'il ne voit vraiment pas comment il peut mettre mal qui que ce soit. Alors il embraye, vite, change de sujet pour qu'on les évite. Lui et ses questions bidons, lui et ses incompréhensions. Ses yeux se posent sur le sac que l'autre a. Thème tranquille sûrement. Impersonnel au possible pour lui.

- T'es allé acheter des trucs ?

Une curiosité légère qui se sent dans sa voix, alors qu'il trouve là un certain réconfort, ne plus être dans l'effort. Effort de comprendre, effort de se protéger.  Que quelques badineries qui n'ont pas la profondeur des mots d'avant, des mots qui font peur et qui touchent les cœurs.
Aramis Asha Atkins
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Portrait robot : ♙ 23 ans (19/12). Originaire de Russie. Papa Américain. Maman Russe. Orphelin. Témoin de l'assassinat de ses parents mais trop jeune pour s'en souvenir réellement, hanté par quelques échos de la scène.

♙ Artiste de toile, de papier ou de rue. Mémoire photographique. Prudent, n'accorde que peu sa confiance. Paradoxalement peu confiance en lui sur beaucoup de domaines.

♙ Yeux gris, cheveux très pâles. 1m79. 72 kg. Solide et endurant, rapide. Bonne résistance aux coups durant un combat, tendance à en pâtir après.

♙ Parle en #3AA6AC (+ italique pour l'anglais).
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Aramis Asha Atkins
Ven 29 Mar - 17:44
La main lui est reprise. Volée. Arrachée, à celle qui la tenait et Asha doit gérer. Supporter. La perte de cette ancre à laquelle il s’agrippait. Le manque de sa chaleur qui emplissait son cœur. Le retour. Un peu trop violent. De la peur qui l'enserre. Il ne sait pas faire. A toujours du mal dans ces moments là. À canaliser le trop plein qui va déborder. Qui l’a déjà fait. Mais qui est là, encore, de nouveau dans son corps. Et lui fout les nerfs en ressorts. C'est pas de sa faute à Thomas. C'est juste cet endroit auquel Asha ne s'habitue pas. Oiseau sauvage derrière les barreaux d'une cage, qui ne peut pas sortir. Est-ce qu'il mourra ici ? Privé de sa liberté, et d'air à mesure que le temps passe ? Ses questions reviennent. Celles d'un gamin qui ne sait pas. Posées sur le bord de ses lèvres. Closes, alors que la voix grésille, annonce de nouveau. Dix minutes. Dix minutes, encore, dans cet enfer. Qui lui fait se tordre les mains. Se bouffer les joues ; l’intérieur. Il regarde Thomas. Une seconde et court de nouveau. Droite. Gauche. Se pose sur un homme plus loin, qui n'écoute pas leurs mots. À l'aise. Des écouteurs dans les oreilles. À l'aise. Alors que le Loup est si nerveux, s'angoisse plus fort et tente de le masquer pourtant. D'un visage trop neutre. Quand son regard lui s’est teinté de quelques lueurs. Inquiétude. Un peu plus que ça. Il serre ses poings, remonte ses jambes contre lui. S'accroche aux plis de son pantalon et joue avec.

Il loupe vaguement les paroles. Celles de Tommy. S'en rend compte après, et lève son regard vers lui. Cligne des paupières. Sans arriver à saisir ce qu'il ne comprend pas. Sans répondre, dans un premier temps. Puis il sort de sa tête. S’arrache à son esprit et à ses doutes, il le fixe toujours. Avec sa peur ; son calme. Les deux qui se mélangent et lui font mal. Il ne sait plus trop. Où donner de la tête. Si ça va ou pas. Il y a cette panne. Le métro dans un tunnel noir. Mais la présence de Thomas, qui compense. Thomas. Un morceau d’infini. Dans la galaxie de l’improbable.

Thomas.

“Il n'y a rien à comprendre...” Rien. Ou alors tout. Toutes ces choses dont il ne peut - ne veut - pas parler. Ces sentiments. Qui n’ont pas arrêté. De se faire violents depuis que Tommy est parti. “J’ai juste pensé que ça avait compté un peu pour toi aussi.” Il murmure. Sans être sûr. De s’il l’entendra, de s’il comprendra. Qu’il s’est offert à lui plus qu’à n’importe qui ce soir là. Qu’il a eu confiance, et c’est rarement le cas. Que l’espace d’une heure, deux, ou trois, il a pu oublier ce visage qui le hante. Ces souvenirs. Qui y sont liés. Toutes ces choses. Qui lui pourrissent la vie, souvent, le quotidien.

Il frissonne. Se recroqueville plus fort. Sans trop savoir quoi dire. Heureusement Thomas fait le premier pas, et si ça n'a pas le charme de leur première nuit, ça a au moins le mérite d'être un peu plus léger. Il ne sourit plus cependant. Hoche la tête ; agrippe le sac plus fermement de sa main qui le tient. Par réflexe. Nerveux comme il est il aurait très bien pu le laisser là en cherchant à s'enfuir le plus rapidement possible. Pourtant pas tête en l'air. Mais perturbé au possible. Par la panne. Par cet homme. Surtout par la panne. Ou surtout par Thomas. Il ne sait même plus ; quoique la façon dont son estomac se serre n'a rien à voir avec celle de leur soirée, là-bas sous les étoiles.

“I bought some paint for the canvas I'm working on.”

Une envie soudaine. De sortir, de s’échapper. De grimper pour retrouver la quiétude du monde d’en haut. Rien que ça. Un besoin. Impulsion de ses nerfs. Et malgré la pluie il s’était fait la malle. Malgré le flanc. Le côté gauche qui tire. Les sutures trop récentes. Besoin, besoin de courir. De s’évader l’esprit. De non-penser. C’est loupé. Visiblement. Faut dire qu’il s’attendait pas à tout ça et c’est tant pis pour lui.

“Et toi ? Tu vas où comme ça ?”

Pas bête, la Bête. Il sait. Que Thomas n’a pas l’air d’avoir trop d’endroit où se poser. Le voit. Sûrement. Remarque. Les signes qui ne trompent pas. Comment Thomas s’accroche à son sac, par exemple. Qu’il trimballait déjà ce soir là. Les fringues usées. Les traits tirés. Le corps et comme il flotte. Il n’y a pas de questions à poser. Pas de “comment t’en es arrivé là ?”, c’est Thomas qui le dira s’il en a envie. Peut-être un jour. Peut-être jamais. Mais pas d’indiscretion à avoir ; puis c’est trop fragile. Hors de question de les réduire à néants les efforts fait jusqu’à maintenant.

“You seem very tired...”

Nouveau murmure. Puis contact. De ses doigts sur sa joue, tendres. Qui effleurent et puis s’échappent, alors qu’il se lève. Claquement d’un talon, plus que nerveux, sur le sol sale. Laisse s’échapper un brin d’impatience, d’angoisse sourde qui lui creuse le ventre.

“I need air.” qu’il grince entre ses dents.

Et applati trop fort ses mains contre la vitre ; geste d’humeur. Qui attire quelques regards désapprobateurs. Quand le contrôle lui échappe. Qu’il laisse la peur étreindre son corps. Trop fort, toujours trop fort. Le Loup est pris au piège. Il déteste ça. Sent sûrement un peu ses membres trembler. Dix minutes, elle a dit. Dix minutes, c’est rien n’est-ce pas ?

Sauf quand elles ne sont pas encore passées.
Thomas Loiseau
Mails : 113
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Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 28
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
Portrait robot : • Parfois camé.
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• Musique en tête, l'Esprit en miette.

Fredonne en #e00030
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Thomas Loiseau
Dim 5 Mai - 20:14
Mes journées ressemblent à des nuits,
À d’autres nuits qui ne ressemblent à rien.

Toujours à le voir sans vouloir, sans savoir s'il peut le regarder sans flancher, sans se prendre toute sa culpabilité dans la gueule. Le voir, parce qu'il ne sait pas s'il préfère fuir son regard, fuir sa vue, ou s'il peut le regarder sans être trop perdu. Sans vouloir disparaître. Incertain, il fait comme si. Comme si tout n'était pas si pire, comme s'il pouvait avancer et sourire, avancer sur un terrain plus léger, avancer sans souffrir. Sans le faire souffrir. Il pensait que l'autre ne l'avait pas entendu. Il pensait que ses mots s'étaient perdus. Mais non, et Asha répond. Ca lui fait détourner les yeux. Il sait finalement qu'il lui est plus facile de ne pas regarder cet homme. Rangé en lui même, où il n'y a que sa propre chaleur et sa propre peine à gérer, ses lèvres se tordent dans un sourire désolé. Comme trop de fois depuis le début de cette conversation. Il y a encore trop de pluie en lui qui pourrait glisser sur ses joues. Il voudrait le rassurer, voudrait lui promettre beaucoup et plus. Mais il ne sait pas trop comment se comporter, ne sait pas mentir surtout. Y a pas grand chose à dire en réponse.

- Ça a compté... Ça compte toujours.

C'est pas faux. C'est peut-être simplement différent que ce qu'Asha ressent, mais il ne sait pas vraiment. Ni comment dire les choses, ni s'il les comprend. Chaque jour, chaque heure, chaque seconde compte, autant qu'une autre. Chaque rencontre est importante, une évidence et celle d'Asha l'était, l'est toujours. Il flanche tout le temps, pour trop de gens. Il peut pas lui dire ça, lui dire qu'il est unique, que leur moment l'était, unique comme tout les autres, qu'il les prend un par un, les vit comme le dernier et le premier de quelque chose de plus grand, les vit chacun intensément. Trop, jusqu'à ce qu'il puisse réfléchir et perde le fil et perdre le sens et se retire, tourne le dos à ce qui est trop beau. Pour éviter de casser des choses. Et chérie chaque souvenir et chaque gens, alors oui ça compte. Mais c'est sûrement différent, sûrement pas ce qu'il attend. T'façon il est paumé, alors comment expliquer. Et comment comprendre ce qui ne se dit pas, ce qu'on attend de lui, ce que l'homme ne dit pas et qu'il ne sait pas entendre, qu'il refuse de prendre. Une place. Il préfère les laisser vide de lui, les laisser à dispositions de gens biens, de gens mieux. La question ne se pose même pas. Alors il ne se la pose pas Thomas. Et laisse la conversation s’enfuir, dans des endroits plus calmes.

- Tu peins ?

La question est idiote, mais il veut savoir, en savoir plus, veut voir aussi. Mais ne s'invite pas. Ne. Pas. Casser. Les. Choses. Ne pas s'imposer, avoir peur d'ouvrir une porte, de laisser entrer de l'espoir et de devoir la refermer trop tôt, trop fort. Il est ridicule, il le sait. Et la question qui suit le percute, il n'y a pas réfléchi. A quelle excuse donner, à quelle réponse formuler. Il ne sait pas, et ça doit se voir sur son visage qu'il est pris de court. Surpris, perdu. Même pas mal à l'aise, juste étonné de se voir poser la question et de ne rien avoir préparé. Il hausse simplement les épaule, lève les yeux sur l'affichage des stations de métro. Il est dans lequel déjà ? Bonne question, il tente de déchiffrer les arrêts, fronce les sourcils, abandonne. Soupire désabusé et sourire presque amusé. Surtout fatigué comme il l'a relevé.

- Au terminus. Puis j'prendrais la ligne dans l'autre sens ensuite je suppose.

Il n'y a pas eu trop d'hésitation dans sa voix cette fois. Il n'a pas à mentir à Asha, il ne fait pas illusion. Il doit bien quelques vérités au garçon. La pulpe des doigts contre sa joue, contact. Qui le surprend, un peu de chaleur, ça brûle sur sa peau et c'est étrange aussi, pas à sa place dans cette rame mal éclairée et paumée. C'est pas la bonne nuit pour s’effleurer, pour partager. C'est pas la bonne nuit tout court. C'est juste un merdier où ils sont coincés. Et déjà Asha part, se soustrait car il doit savoir tout ça. Se lève et Thomas le suit des yeux. Parce que contact. Chaleur. Et peur aussi un peu. De l'angoisse, partagée. Il percute que ce n'est pas que la sienne qui lui tord le ventre quand il entend l'autre grincer. Tremblant. Thomas a peur des gens, mais pas de ce métro, pas d'être là sous terre, là où il ne fait jamais clair mais où il n'y a pas de pluie. Il aime bien ça. Sauf que l'oiseau de nuit n'a rien à faire ici, il se l'est déjà dit. Et les mains posées sur la vitre le lui rappellent. Alors Thomas fait, ce qu'il sait faire, ce qu'il ne sait pas dire. Laisse son sac à sa place et se lève aussi. Manquer d'air, paniquer. Il ne sait pas calmer les gens, ne sait pas les mots qui font sens, ceux qu'il faut dire et ceux qui n'ont pas d'importance. Il voudrait juste aider, simplement être utile, un peu. Laisse les gens dans leurs musiques, sans faire attention à eux, prendre juste Asha en compte, Asha qui ne paraît pas bien. Asha.
Il s'appuie sur la vitre, l'épaule contre elle, juste à côté des mains. Celles qu'il regarde, qu'il prend dans les siennes doucement, comme on  prendrait celles d'un enfant. Partager sa chaleur, éteindre la peur, s'il le peut. Il sert les doigts dans les siens. Laisse ses yeux remonter sur le visage de l'être qui lui fait face, cherche du regard celui orageux, puis abandonne ces mains pour écarter les bras et prendre ce corps contre lui. Partager la chaleur. Si l'autre le repousse, il n'en prendra pas ombrage. Il est prêt à encaisser les coups qu'une colère réveillée pourrait vouloir lui donner. Mais il souhaite tenter, comme il peut, d'écarter la peur et tout ça d'eux. Alors il lui offre ses bras, la chaleur de son corps encore. Le sert contre lui, timidement, délicatement, bien trop incertain de ce qu'il fait au final. Juste s'approcher un peu. Et allumer quelques étoiles peut-être au-dessus d'eux, là où il n'y a que la lumière blafarde des néons pour le moment.

- Tell me. Tell me about your painting... Or anything else, comme tu veux.

Changer les idées, garder la brûlure d'un autre être contre soit, offrir un peu de douceur et autre chose, quoique ce soit qui ne soit pas juste tout ça ici bas. Ça, Thomas sait faire. S'éloigner des sentiments, jouer avec le feu peut-être aussi un peu. Mais il ne veut pas voir l'autre homme mal, surtout pas à cause de tout ça, à cause de lui aussi. Alors il veut. Mais ça le brûle. Il réfléchira ensuite, à quel point il est en train de faire une connerie. Ou pas. Il verra bien.
Aramis Asha Atkins
Mails : 84
Surnom : lil wolf
Portrait robot : ♙ 23 ans (19/12). Originaire de Russie. Papa Américain. Maman Russe. Orphelin. Témoin de l'assassinat de ses parents mais trop jeune pour s'en souvenir réellement, hanté par quelques échos de la scène.

♙ Artiste de toile, de papier ou de rue. Mémoire photographique. Prudent, n'accorde que peu sa confiance. Paradoxalement peu confiance en lui sur beaucoup de domaines.

♙ Yeux gris, cheveux très pâles. 1m79. 72 kg. Solide et endurant, rapide. Bonne résistance aux coups durant un combat, tendance à en pâtir après.

♙ Parle en #3AA6AC (+ italique pour l'anglais).
$ : 2570
Aramis Asha Atkins
Jeu 30 Mai - 19:27
Asha s’écroule. Asha s’effondre. Un peu ivre sans doute. De l’angoisse et de la peur qui le meurent. Asha vacille. Comme une flamme sur laquelle on souffle ; il regarde au dehors mais il ne voit rien. Rien d’autre qu’un reflet. Un miroir à sa terreur. Qui l’enserre ; Asha a son cœur qui l’étouffe. Son souffle qui s’essouffle. Et ses mains tremblent. Et aussi ses jambes. Et ce n’est plus une impression, il laisse retomber sa tête. Pose le front près de ses doigts. Juste une seconde. En expirant, inspirant, toutes les gorgées d’air qu’il peut prendre. En s’inquiétant, paniquant, toujours plus de la longueur de ce moment. Dix. Minutes. Ça fait plus n’est-ce pas. Plus que ça, qu’il cherche l’oxygène de plus en plus rare. Et il sait bien pourtant. Qu’ils ont encore du temps. Il sait, il a lu tant de choses, cherché des réponses à ses peurs les plus sombres pour s’y préparer psychologiquement. Mais c’est plus fort. Ça annihile le bon sens. Alors quoi qu’il fasse il croit qu’il va crever là. Comme un rat gris piégé que l’on empoisonne. Là, si bas, oiseau collé en cage que l’on emprisonne.

Il crispe la mâchoire. Et s’imagine.
Dans un monde, ailleurs. Un ciel aux étoiles au dessus de sa tête.

Et quelques grains d’éternité chevillés dans la poitrine ; Asha n’a pas le temps. De penser plus longtemps. Parce qu’il y a d’un coup Thomas près de lui, et la chaleur de ses doigts sur les siens. Encore une fois. Alors il les lui abandonne. Blanc comme un lys. Il fait totalement peine à voir et murmure une excuse. Du bout des lèvres ; ses yeux se ferment.

“I'm sorry. I always make everything complicated.”

En s’accrochant à lui. Thomas. Quand il le prend dans ses bras. Et il cale son nez d’abord au creux de l’épaule. Inspire, expire, et inspire encore, de nouveau, profondément. Il tremble encore. Un peu moins fort. Un peu plus fort, en fait. Il claque des dents. En essayant de se concentrer sur les mots que lui offre son compagnon de voyage. Vers d’autres mondes, durant ce soir d’il y a quelques mois.

Quelques larmes dans ses yeux. Refoulées.

“I-I-I-I've been drawing since I was a child.”

Bribes de souvenirs. Hautes en couleur. Qui lui passent à travers l’esprit. Gamin d’orphelinat. Et dessin exutoire. Mieux que des mots, surtout avec sa mémoire. Il lâche un soupir. Faiblement, contre la peau de Tommy, tout près de sa gorge. Et hésite à juste rester là. Sans parler plus longtemps. Mais il sait. Comment l’angoisse va continuer de le prendre. S’il ne se focalise pas sur autre chose. C’est pour ça qu’il grimpe. Saute et court. Sur les toits de la ville. Pour se vider la tête. Effacer les pensées. Quand elles sont trop nombreuses et qu'ils ne sait plus s'en échapper.

“J-J-J’ai commencé j’étais haut comme une pomme… J’adorais ça, et ça m’a permis de m’évader quand j’étais à l’orphelinat.” Il n’en a jamais parlé. À personne, ici, au Canada. Même son grand-père. Quand il l’a accueilli. N’en a su que le strict minimum. Et globalement pas de sa bouche. “After that I-I-I-I’ve been paid to paint a gang's claims on the c-c-city walls.” Ce ne sont que des murmures. Échangés dans le silence d’une rame de métro en panne. Et peut-être que demain ils seront oubliés. Signe de peu d’importance, et après tout son histoire l’est. Pas importante. Ce n’est que celle d’un orphelin aux parents assassinés. Celle d’un survivant. Aux larmes versées pour quelques phobies au creux des bras d’un sdf. Il ne peut être que ça n’est-ce pas. Asha le sait. Il l’a su très rapidement à vrai dire. Avant quelques unes de ces questions qu’il a posé.

“C-C-C-C’est comme toi et la musique, tu vois ?”

Il a du mal à se calmer. La respiration hachée. Et les dents, les dents qui claquent à n’en plus pouvoir. Il se sent transi. Glacé. Depuis le fond de ses os. Et bredouille, comme il le peut, au milieu de son corps qui tremble et tremble encore.

“J-J-Je suis désolé T-T-Tommy. I-I-I-I-I’m t-trying to c-c-calm down but I-I-I c-cant...”

Les relents d’une crise. Beaucoup plus violente. À l’intérieur, et contre laquelle il se bat de toutes ses forces. Pour garder le contrôle. Un minimum. Lui qui ne craque jamais pourtant. Et qui s’accroche de toutes ses forces. Comme à une bouée. À cet homme qui a déjà séché ses larmes. Une fois sous le toit du monde.
Thomas Loiseau
Mails : 113
Double-compte : Céleste Francoeur
Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 28
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
Portrait robot : • Parfois camé.
• Souvent paumé.
• Musique en tête, l'Esprit en miette.

Fredonne en #e00030
$ : 2721
Thomas Loiseau
Dim 9 Juin - 14:56
Mes journées ressemblent à des nuits,
À d’autres nuits qui ne ressemblent à rien.
Les gens compliquent tout. Asha comme chacun sûrement. Et lui ne comprend pas tout ça, même s'il doit faire la même chose. Il aimerait que ce soit simple, simplement l’instant présent. Un bout d'éternité à prendre en soi, sans chercher plus, sans chercher moins. Pourquoi s'accrocher, espérer, vouloir plus que chaque jour offert, plus que chaque heure vécue. Il ne sait pas comment les gens font pour toujours avoir autant de questions. Il ne sait pas comment Asha fait pour être tiraillé ainsi, pour être aussi tourmenté. Océan qui jamais ne se calme, une tempête dans son âme. Il ne saura jamais peut-être, ce que ça fait d'être. Lui qui chaque jour ne sait comment vivre jusqu’au soir parfois. Alors il prend sa peine, ses peurs, cet instant perdu bien trop bas, il prend tout ça contre son cœur et écoute l'autre homme qui se perd contre lui.
Alors il écoute, silencieusement. Présence qui se fait discrète alors que les mots roulent entre eux, contre eux. Laisse les soupires contre sa peau, laisse les souvenirs se perdre dans les maux, les mots qui s'échappent. Il ne force en rien, essaye simplement d'être présent, serein. Pour Asha, sur ce terrain qui n'est pas le sien. Et les phrases coulent, c'est peu et déjà trop, déjà tellement. Thomas ne sait pas quoi faire, ne sait pas quoi dire. Ne sait pas s'il doit réagir. Alors il reste silencieux, comme toujours. Sert un peu plus ses bras autours. C'est peu, il n'est pas grand chose, mais s'il peut juste à ce moment, juste à cet instant, être un tout petit quelque chose, lui qui n'est rien, alors ce sera déjà tellement grandiose. Orphelin. Il sait un peu ce que ça fait. Un tout petit peu, suffisamment pour partager le sens du mot. Et le mot gang lui reste en travers de la gorge, ça lui tire une grimace affreuse que personne ne voit, ça lui tend tout son corps alors qu'il tente de faire comme si. De faire comme s'il n'y a pas d’écho en lui et puis merde. C'est pas de lui dont il est question là, alors il se détend, continue d'écouter. A lui à qui l'on vient se confier parce que ça n'engage à rien, ce qu'on lui donne, il le prend avec lui et disparaît avec. Il porte en lui les confessions des esprit esseulés, de ceux qui ne savent pas à qui donner quelques mots, de ceux qui ne peuvent pas les donner à leurs proches. Ils les donnent à un gars sans importance, qui ne pourra les blesser, qui ne pourra les oublier. Et ainsi cela va mieux. Il espère que ce sera le cas pour Asha. Un peu.
Hoche la tête à la question.
Avant que l'être clair ne craque.
Comment fait-on dans ce genre de situation ?
On lui a jamais expliquer la vie, les gens, les relations, ni quoi. Alors pourquoi lui et comment on fait. Putain de merde, le temps passe à peine, il en reste trop pour simplement dire que ça va aller. Trop pour tenter d’atténuer la vérité. Et il fait quoi maintenant, alors qu'il tente de contenir les morceaux brisés qui menacent de s'éparpiller. Il fait quoi, quand ça peut lui écorcher les mains aussi. Quand ça peut le blesser. Il ne peut pas fuir, ne peut pas juste ignorer. Et Asha ne le lâche pas, a besoin de lui. Encore une fois il va tenter, jusqu'à pouvoir disparaître.

- Tu veux t'asseoir ?

Quelques mots en l'air, une proposition qui n'en est pas vraiment une. Il sent contre lui l'autre qui tient à peine, alors il glisse jusqu'au sol, s'appuie contre la porte verrouillée, et l'amène jusqu'à sa hauteur pour le reprendre contre lui. Essaye de le contenir, ou plutôt de lui apporter lui. Ce n'est sûrement pas assez, il ne pourra pas suffire. Comment pourrait-il ? Alors doucement, il lui prend le visage entre ses mains, cherche son regard, bien trop perdu, tempête dans sa tête qui se reflète sur tout son être.

- Regarde moi s'il te plaît. Regarde moi... Tu es ici chez moi tu sais, il ne peut rien t'arriver. Okey ?

Mots en vrac qui ne veulent rien dire, qui ne peuvent rien faire. Alors Thomas le lâche, d'une main cherche ses écouteurs et son pauvre mp3. Il n'a jamais les mots, ni les actes, ne les aura jamais et ne s'en offusque pas. Mais il a sa musique. C'est rien, mais c'est bien là la seule chose qu'il sait faire. Alors il lui met ses écouteurs, lance le son. Un différent de l'autre soir, qui n'a rien à voir. Et le reprend contre lui, serré entre ses bras. C'est sûrement pas le plus confortable, c'est sûrement pas ce dont il aurait besoin, mais c'est bien là la seule chose qu'il a à proposer. Alors il se laisse aller à le serrer, un peu. Y a le son qu'il devine, qu'il connaît par cœur. Ça ne vaut pas les quelques heures volées de la dernière fois, mais y a quelque chose de doux, de fort. Musiques aux accords electro, ça tire sur la ballade, sorte de lente évidence, implacable rythme tendre qui se délie sans forcer, qui s'écoule délicatement. Y a pas de grandes envolées, aucune violence, juste un simple son, qui enveloppe en son sein et nous prend calmement. Il l'aime bien celle là, c'est celle qui calme les rythme effrénés de sa vie, les battement trop rapides pour se calquer au rythme d'un cœur. Sourd. Bas. Doux. Il ne peut pas la passer en soirée, il la garde surtout pour lui. Et là pour Asha. En espérant sincèrement qu'il réussisse à faire quelque chose de bien pour un fois, et non juste subir les aléas de sa vie.
Alors il fredonne un peu la mélodie, ça ne s'élève pas trop dans la rame de métro, mais il le fait pour lui, pour eux. Même si les écouteurs doivent bloquer le son de sa voix pour Asha, il accompagne la musique qu'il entend grésiller. Avec un peu de chance, ça va aider, ça va passer les dernières longues minutes qui s'annoncent aux haut-parleurs.

- Encore cinq bonnes minutes normalement et le trafic devrait reprendre.

Ca va aller.
Aramis Asha Atkins
Mails : 84
Surnom : lil wolf
Portrait robot : ♙ 23 ans (19/12). Originaire de Russie. Papa Américain. Maman Russe. Orphelin. Témoin de l'assassinat de ses parents mais trop jeune pour s'en souvenir réellement, hanté par quelques échos de la scène.

♙ Artiste de toile, de papier ou de rue. Mémoire photographique. Prudent, n'accorde que peu sa confiance. Paradoxalement peu confiance en lui sur beaucoup de domaines.

♙ Yeux gris, cheveux très pâles. 1m79. 72 kg. Solide et endurant, rapide. Bonne résistance aux coups durant un combat, tendance à en pâtir après.

♙ Parle en #3AA6AC (+ italique pour l'anglais).
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Aramis Asha Atkins
Ven 21 Juin - 10:00
Le temps s’écoule.
Et Asha s’effondre.

Construit sur des fondations à peine solides. Raffistolées à chaque fois à la va-vite. Elles s’effritent. Il s’étiole. À mesure que l’angoisse s’alourdit. Comme du plomb au fond de ses entrailles, une brume épaisse au fond de sa tête, il lutte. Pour calmer les tremblements de son corps, arrimé un peu trop fort à celui de Tommy. Si près. Si près de lui et si loin aussi. Tommy, qui parle, le Loup l’entend. Mais ne réagit pas. Concentré sur ses jambes, prêtes à s’écrouler. Sur sa respiration. Avalée par à-coups compliqués.

Et il résiste d’abord.
Quand Thomas en s’affaissant l’emporte avec lui.

Et puis il plie. Doucement. S’enlève d’un poids, juste celui-ci. Alors qu’il tremble un peu plus encore, un peu trop fort. Comme si c’était pas déjà contraignant. Les bégaiements à chaque fois qu’il parle. Son souffle rapide entre sa bouche. Puis surtout l’enfant. Le gosse de quatre ans coincé dans son esprit et sa poitrine qui hurle, qui hurle c’est insupportable, terrifié encore plus que lui. C’est lui peut-être. Lui qu’Asha n’arrive pas à contrôler. Ce gamin qui flippe et crie et se débat en lui et lui laboure la poitrine. Et le rend dingue de sa faiblesse : il est trop jeune après tout, il n’a presque rien vu, presque rien vécu alors il n’a que ça. Ses peurs. Qui le pétrifient. Ses manques. D’amour et de chaleur. Ses caprices. Alors il ploie parfois, quand il prend trop de place. Asha, il explose, et c’est ce qui se passe là.

Il e x p l o s e.

Juste là. Au creux des bras chauds. Il ne parle plus mais il tremble toujours plus. À croire qu’il ne peut plus s’arrêter. Il contient ses cris. Ses sanglots. Tout ce qui voudrait sortir. Et il affronte le regard de Thomas, sa panique au fond de ses yeux gris, il le regarde. Comme il l’a demandé. Sans que ses mots aient réellement du sens sur l’instant. Il le regarde. Il ne fait que ça. Et sursaute un peu lorsque la musique se diffuse à ses oreilles sans qu’il ne l’ait réellement vue venir. Il cligne des yeux. Toujours sans rien dire. Il le fixe juste un long moment et puis ferme les yeux. Lentement. Ramené contre lui, il se cale contre l’épaule et y pose son front.

Coupé du monde.

Il sent vibrer pas loin la voix de Tommy. Il se serre dans sa chaleur. Et peu à peu la musique le berce, calme légèrement l’enfant terrifié en lui. Le mini Asha de quatre ans. Coincé avec le son du flingue et le sang épais. Cette odeur. Entêtante des roses autour de lui. Et toutes les autres peurs ; il se rendort. Oublie. Le métro où il se trouve, coincé depuis les minutes trop longues. Pour le laisser gérer. De nouveau. Le laisser gérer, et il retrouve son souffle. Qui se fait moins violent contre Thomas. Tremble un peu plus doucement. Contrôle de nouveau. Pas entièrement mais juste un peu plus.

Un murmure.

“C’est ta musique...”

Et sur ses lèvres l’esquisse d’un sourire éclot de nouveau. Comme un calme imprévu au milieu d’une violente tempête. Un éclat. Au creux de toute cette peur. Accumulée. Claustrophobie. C’est l’une des raisons pour laquelle il ne s’aventure pas sous terre. Ne prend jamais le métro. Parce que ça sommeille souvent, mais qu’il sait parfaitement. Pourquoi son appartement est si ouvert. Sans frontières. Pourquoi il préfère le ciel, au ventre des enfers. Un oiseau n’a rien à faire là dessous. Et si contrôler est facile - non, jamais - quand tout fonctionne, c’est beaucoup plus difficile lorsque tout dérape comme à l’instant.

“That’s beautiful, Tommy...”

Du bout des lèvres. Lâché. Par peur sans doute de briser la tranquillité. Revenue dans la rame, alors que sa respiration est déjà bien plus calme. Comme un gamin. Il a posé les doigts sur cette vie qui bat. Cette voix. Au fond de la gorge. Il la sent vibrer contre sa main ça fait presque du bien. Et elle s’écoule avec la ballade. Asha n’écoute plus rien d’autre, plus rien que ça, les deux sons liés fort ensemble. Ça a calmé l’enfant. Rythme lent qui berce, caresse, ça l’a bercé sans se soucier de ses cris, de ses pleurs, ou de ses violences.

Une forme de paix.
Roulé dans les bras, retrouvée.

Sans le lâcher cependant, accroché à lui comme un bateau à la dérive a épousé un rocher. Il ne sait pas si ça se fait. D’accrocher un homme d’une soirée. Mais il n’a que ça, que lui, qui prend soin de lui. Malgré l’éphémère du soir dansé. Le long silence qui perdurait. Tous ces mois, sans se croiser, ça aurait pu ne jamais arriver. Mais Thomas reste Thomas, cet écrin de sécurité quand le Loup n’est pas dupe : Thomas n’est vraiment sûr de rien. Ne contrôle rien non plus. Et pourtant rassure. Parce qu’il est égal peut-être, à lui même à chaque fois. Il n’en sait rien Asha, ils se sont vu que deux fois après tout.

Il ne le lâche juste pas.
En gravant dans sa tête. Ce moment d’éternité.

Toujours pas. Même quand la rame tressaille d’une secousse. Que tout se remet en branle, lentement. Avec des excuses qu’il entend à peine au travers des écouteurs ; il s’accroche. Baigné dans la chaleur de cet homme. Dans sa douceur. Il a confiance, et ça ne lui ressemble guère d’avoir confiance en si peu de temps. Elle était déjà là le premier soir. Thomas. N’a jamais eu besoin de faire ses preuves. Accepté tout de suite. Avec ses faiblesses. Sa façon à lui, d’être un peu lâche, un peu courageux à la fois. En fuyant, en affrontant aussi.

Il ne le lâche pas.

“Comment je peux savoir ? Quand tu joues… comme l’autre fois.”

Là-bas. Ailleurs. Il ne veut pas croire. Qu’ils ne se reverront pas. Il veut encore entendre son rythme. Écouter sa musique. Revoir sa tête rousse et ses yeux quand ils viennent se poser. Juste sur lui. Même shooté. Asha s’en fout. La drogue il connaît. Partage, avec elle, son quotidien, depuis trop de temps. Il peut supporter. En échange d’un peu plus d’éternité.
Thomas Loiseau
Mails : 113
Double-compte : Céleste Francoeur
Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 28
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
Portrait robot : • Parfois camé.
• Souvent paumé.
• Musique en tête, l'Esprit en miette.

Fredonne en #e00030
$ : 2721
Thomas Loiseau
Dim 28 Juil - 15:09
Mes journées ressemblent à des nuits,
À d’autres nuits qui ne ressemblent à rien.
Mélodie, douce, qui s'envole, se fait deviner dans les grésillements des écouteurs. Il la connaît par cœur, fredonne en même temps. Laisse le son bercer ses sens, bercer Asha. Il espère, croit que ça fonctionne alors que contre son corps l'autre être semble se calmer. Souffle plus doux, moins haché. Thomas entend tout, fait de son mieux pour être à l'écoute, sentir si quoi que ce soit ne va pas. Il n'est pas forcément doué pour tout ça, mais veut être là. Utile. Terriblement présent pour l'homme qu'il sert, pour le faire échapper à ses peurs, à ses rêves trop présents, cauchemars qu'il ressent contre son âme. Sans en connaître toutes les noirceurs, sans en saisir toute la profondeur, il sait que ces ombres sont les plus dangereuses, celles qui nous font basculer bien trop loin en nous même, qui nous marquent la peau, l'esprit, le cœur jusqu'à la fin, éternellement. Souvenir et blessures et crainte qui se nourrissent de chaque chute pour reprendre vie, et Asha en est là, au milieu des siennes.
Alors quand il entend sa voix qui s'élève enfin, plus posée, presque claire, Thomas est soulagé. Un peu. Il laisse échapper un soupire mesuré, heureux de voir l'autre homme reprendre vie, reprendre pied. Sourire qu'il voit éclore sur le visage fermé, qui semble s'ouvrir un peu. Il ne dit rien, parce que le silence est plus facile. Parce que sa musique parle pour lui, toujours. Alors il la laisse continuer son œuvre et laisse sa tête basculer en arrière, alors qu'il ferme les yeux. La crise est passée, il peut respirer, arrêter de paniquer de voir quelqu'un sombrer à ses côtés. Cette fois c'est bon, et il sourit à son tour, timidement, quand il entend le compliment.

- Merci.

N'a rien à ajouter de plus. Alors il continuer de fredonner cette mélopée, pas très fort, mais y a les doigts qui viennent se poser sur lui, qui viennent vibrer avec ses sons et ça fait étrange, presque intime. Il repense à l'autre soir, fait disparaître à nouveau ces images, se contente d'être. D'offrir à l'autre âme trop claire un peu de lui, un morceau de sa vie, quelques notes qu'il continue de murmurer. Et cela est bizarre mais presque normal aussi, dans cette rame où il ne fait pas vraiment nuit. Et les secondes s'allongent sans qu'il n'y prête attention, minutes qui s'étirent, rythmées par son mp3, par sa voix, par ses doigts qui pianotent en douceur les battements de son cœur, ceux des écouteurs. Il se laisse accrocher, ne cherche pas à disparaître en fumée. Plus depuis qu'on a besoin de lui, qu'Il a besoin de lui. L'idée le dérange, le perturbe, lui plaît un peu aussi lorsqu'il n'y réfléchit pas trop. Jusqu'à ce qu'un mouvement secoue le métro. La vie mécanique se réveille, met en branle toute leur bulle. Ça fait sortir Thomas de tout ça, sans savoir ce que 'ça' signifie vraiment. Et Asha ne bronche pas, toujours accroché. Doucement le wagon avance jusqu'à la station suivante. Il regarde face à lui le tunnel qui défile au ralenti. Se dit qu'il va falloir bouger, le lâcher, retourner dans sa banalité loin du danger, loin d'Asha et toutes ses questions et incertitudes et volontés que Thomas ne sait pas gérer. Mais ils sont encore là, pour le moment, deux esprits paumés dans les dernières miettes d'une éternité. Jusque' à ce que la question le reconnecte, le fasse se réveiller vraiment. Sauf que cette fois il ne peut fuir discrètement, l'homme dans ses bras ne dort pas. Qu'est-ce qu'il peut lui dire ? Il n'en sait rien. N'a rien de prévu, n'a jamais de futur. Encore moins de lendemain. Alors qu'est-ce qu'on fait, lorsqu'on possède rien pour donner quelque chose à quelqu'un ? Une simple réponse, un simple promesse, juste un moyen de rester en contact. Il ne sait pas ce qu'il peut lui dire, se bouffe la lèvre, voit la lumière qui arrive enfin au loin, éclaire petit à petit le métro, le quai qui se rapproche. Urgence de la fin, imminence du départ. Il va falloir se quitter, Thomas ne voit pas comment ça peut être autrement. Il n'y a pas d'autres solutions, d'autres fins que de se séparer encore. Mais il lui faut répondre.

- Je sais pas... J'ai une amie qui tient une page pour moi, sur j'sais pas quel réseau. Quand elle a des infos elle les fait passer par là... Parfois j'arrive à lui donner une date et un lieu... C'est rare, mais ça arrive.

Ça arrive qu'il prévoit un truc, qu'on l'invite à un event. La page est vide de lui mais Joana la tient, gentiment, inlassablement. Fait part de ses plans, de quelques news qu'elle récupère et partage. Y a pas grand monde, mais quelques amis qui suivent tout ça, un peu indifférents face à la notification discrète qui disparaît dans le trop plein de leurs réseaux. Parfois on le cherche, on pense à lui pour un soir, pour une envie, pour une mélodie. Et on se souvient de cette page un peu vide, on cherche un peu, on creuse, on contacte Joana et de temps en temps elle a la réponse et Thomas se retrouve avec un petit projet pour un soir. Et c'est parfait. Il n'a rien d'autres à lui proposer que ça. Soupire désolée alors que son regard descend sur Asha. Ses doigts pianotent fort maintenant, stressés. Par la suite, par le manque, par les au revoir qu'il faut dire, comment fuir, par Asha aussi qui s'accroche à lui, alors qu'il n'a rien à offrir.
Le train ralenti. Doucement il se lève, prend appui sur la porte avant qu'elle ne s'ouvre pour ne pas tomber lors du freinage. Aide l'âme perdue à le suivre, faire de même. Et une fois debout il y a le tintement sonore qui les prévient qu'ils sont bien arrivés. Porte qui s'ouvre. Son corps reste immobile malgré tout, figé entre le deux, entre la vie qu'il doit reprendre et l'instant passé, entre son envie de rester et le besoin de fuir, entre la volonté d'être là toujours utile, et la réalité qui se rappelle à lui. Il n'est qu'un fantôme de passage dans la vie des gens, il faut se faire une raison. Baisse la tête, grimace sur les traits. Il se baisse jusqu'à son sac échoué un peu plus loin, le rattrape calmement pour le foutre sur une de ses épaules. Doucement il récupère les écouteurs, les enlève délicatement pour les enrouler autour de la petite machine. Il ne peut les lui laisser, c'est tout ce qu'il possède. Alors il sourit, désolé, et en silence se retourne pour passer les portes mécaniques et disparaître dans les recoins sombres et esseulés de la station. Il ne sait pas s'il veut que l'autre le retienne ou non, il ne sait pas s'il veut rejoindre la surface ou plonger plus profond. Y a un couloir sur sa droite, il s'y dirige et disparaît. A la recherche d'un endroit safe et pas trop froid, sans trop de bruit ni trop de gens, mais ça c'est juste un beau rêve idiot qu'il s'empresse d'oublier. Et il continue, le pas pressé.
Aramis Asha Atkins
Mails : 84
Surnom : lil wolf
Portrait robot : ♙ 23 ans (19/12). Originaire de Russie. Papa Américain. Maman Russe. Orphelin. Témoin de l'assassinat de ses parents mais trop jeune pour s'en souvenir réellement, hanté par quelques échos de la scène.

♙ Artiste de toile, de papier ou de rue. Mémoire photographique. Prudent, n'accorde que peu sa confiance. Paradoxalement peu confiance en lui sur beaucoup de domaines.

♙ Yeux gris, cheveux très pâles. 1m79. 72 kg. Solide et endurant, rapide. Bonne résistance aux coups durant un combat, tendance à en pâtir après.

♙ Parle en #3AA6AC (+ italique pour l'anglais).
$ : 2570
Aramis Asha Atkins
Sam 10 Aoû - 19:19
Il n’y a pas de réponse. Pas vraiment. À cette question qu’il a posé. Seulement des bribes de rien. De tout. Comme un minuscule morceau de viande. Jeté au loup qui rôde, affamé. Des miettes. Qui le laissent là. À ne plus savoir quoi faire. À ne plus savoir quoi dire. Échoué. Contre l’épaule de Tommy. Les yeux à demi fermés ; il écoute toujours la musique. Pense un peu. Vaguement. À cette page. Qui existe. Quelque part, mais où. Il ne sait pas. Alors il oublie. Pour le moment seulement, l'information s'en va. Et il se concentre sur l'instant. Qui se termine. Un de plus ; et Thomas redeviendra un fantôme dans les rues. Asha. Une ombre sur les toits. Chacun son royaume. L'un céleste. L'autre souterrain. Ça ne peut être que comme ça, n'est-ce pas ?

Sa gorge se serre, et ça l'emmerde. Il n'y a pas d'autre terme pour désigner ça. Ça l'emmerde. Parce que lui se souviendra d'aujourd'hui. Comme il se souvient d'hier. Avec la précision de Lagardère quand sa lame se plante dans le front ennemi ; il ne le lâche toujours pas. Il s’accroche. Les jambes lourdes. Et se relève avec lui. Un nœud au fond de la gorge. Ses bras retombent le long de ses flancs et il s’arrache à lui d’un seul pas, sans rien lui dire.

Pas d’adieu. Ni d’au revoir. Juste son regard. Qui ne le lâche pas. Ni quand il reprend ses écouteurs. Ni quand il s’en va. Par la porte, qui se referme, et Asha regrette de ne pas avoir fait de même. Il observe son ombre qui s’éloigne. Son ombre qui se perd. Là bas, au milieu des autres inconnus. Un anonyme qui déambule. Alors que le métro se remet en route. L’emporte ; et il regrette encore. Voudrait revenir en arrière cette fois. À cet instant où il est monté dans la rame pour tomber sur cet homme ; il serre son sac contre son torse. Les bras croisés dessus. Il observe, vaguement, le sol. Le visage baissé, et l’air fatigué. La flaque de flotte à ses pieds, qu’il a laissé.

Il se sent si mal, il pourrait en chialer.
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