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Standman in the Street ► Thomas Loiseau & Amadeus
 :: Montréal :: Quartiers résidentiels

Amadeus
Mails : 7
Double-compte : Aucun
Surnom : MAA-320
Emploi/loisirs : Androïde Reconverti
$ : 160
Amadeus
Mer 8 Mai - 22:28


Standman in the Street

Feat. Thomas Loiseau

C'est une très belle assiette. En voir la photo dans un livre de recette ne serait pas étonnant. C'est une émincée d'escalope de poulet, bien dodue et juteuse, parfaitement cuite, accompagnée de légumes à la vapeur. Le croquant délicieux, l'intensité du vert de ces haricots qui tranche parfaitement avec la blancheur de ce riz basmati... Un chef d'œuvre. Miranda adorait les haricots verts. Ce plat est pour elle, l'assiette en ardoise posée devant sa place, sur la table. Une table bien dressée et accueillante, quelques bougies, un chemin de table pourpre sur une nappe blanche immaculée. Une table qui n'attend plus que ses hôtes. L'un est assis, devant exactement la même assiette, et il attend. Il attend quelque chose, ou plutôt quelqu'un qui ne reviendra pas...

Miranda est morte. Il y a de cela trois semaines. Et depuis trois semaines, Amadeus continue avec acharnement de dressé cette même table avec, chaque soir, un plat différent, toujours pour deux personnes. Tout comme chaque matin, il apporte un plateau sur lequel trône un petit déjeuner bien garni jusqu'à la chambre, désespérément vide. Chaque matin et chaque soir, il vide le contenu de ces repas laissés pour compte dans la poubelle. Quel gâchis... Il ne peut pas le manger lui-même, cela surchargerait son SPEA. Alors il attend, assis là, qu'un jour peut-être la porte s'ouvre et que Miranda rentre, roulant jusqu'à la table en soupirant d'aise avant de dire "Aaaah ça fait du bien de rentrer chez soit, n'est-ce pas Amadeus ?". Alors il pourra sourire et lui répondre "Oui, comme il est bon de te revoir à la maison, Miranda."

Mais ce soir, comme tous les soirs depuis trois semaines, personne ne rentrera. La routine d'Amadeus est interrompu, il manque un élément crucial à ses calculs de probabilités. La tête de l'androïde se redresse vers l'horloge murale. 22h30. Elle devrait être rentrée depuis 5h, il est donc temps de jeter l'assiette encore pleine. Quelque part, une nouvelle routine s'est installée, une routine tristement bien rodée. Amadeus se lève, glisse son assiette vide sous la pleine et la ramène en cuisine pour les poser sur le plan de travail et ouvrir le placard où se trouve la poubelle. Celle-ci est pleine, encore. Les bords défaits, le nœud tiré, il soulève le sac et l'apporte jusqu'à la benne extérieure. La poubelle jetée, du bruit attire son attention en direction de la rue qui mène à la ville. Vendredi soir, les gens sortent et font la fête... C'est cette même rue qu'Amadeus emprunte pour aller à l'épicerie du coin pour faire les courses.

Des images stockées dans sa mémoire interne lui reviennent. Des images où Miranda l'accompagne jusqu'à l'épicerie et choisie avec lui les repas de la semaine. Les courses terminées, ils sortent et croisent un jeune homme qui est presque toujours là. Miranda parle avec lui avant de lui donner généreusement ce qu'il lui reste de monnaie afin qu'il puisse ce nourrir. On appelle ça des SDF. Ce sont des gens qui, pour une raison X ou Y, se retrouvent à vivre dans la rue et se nourrissent souvent qu'au bon vouloir des gens et de leur générosité. Cette donnée vient s'assimiler à une autre dans le système cérébral d'Amadeus. Quitte à jeter ces assiettes, autant qu'elles soient profitables à quelqu'un qui n'a pas l'occasion de se nourrir tous les jours comme le voudrait le système humain.

De retour à la maison, Amadeus s'affaire rapidement à la fabrication d'un "bento". A l'image de l'assiette, celui-ci est merveilleusement bien présenté, à chaque compartiment son aliment. Sur le dessus, le riz et les émincés de poulet aux haricots verts avec une petite omelette aux champignons. en dessous, un morceau de brownie avec un petit pot de crème anglaise, le tout fait maison. Ajoutant à cela une petite bouteille de limonade artisanale, l'androïde place tout dans un sac et ressort de la maison après avoir pris soin de tout éteindre et fermer. Le voilà donc à déambuler sur un chemin tout tracé par GPS, bien que ta localisation soit un peu incertaine. Ouf, tu es bien là, fidèle à toi-même, toujours dehors.

"Bonsoir Thomas. souffle-t-il d'un ton neutre, te tendant le sac. Miranda n'étant pas rentrée ce soir, j'ai jugé bon de venir te porter son repas. Je pense que c'est ce qu'elle aurait voulu."

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Thomas Loiseau
Mails : 113
Double-compte : Céleste Francoeur
Surnom : Tom, Tommy
Age du Montréalais : 28
Emploi/loisirs : SDF - Sans emploi
Portrait robot : • Parfois camé.
• Souvent paumé.
• Musique en tête, l'Esprit en miette.

Fredonne en #e00030
$ : 2721
Thomas Loiseau
Dim 12 Mai - 13:50
Mais tout s'efface quand la vie prend le dessus.

Ciel clairsemé d'étoiles, des néons des vitrines et des lampadaires haut dans la nuit. Ça jette des auréoles de lumières sur le trottoir, ponctue le chemin d'un rythme de lueurs répétitif que viennent perturber les ombres projetées. Et lui reste là, la tête basculée en arrière, à perdre son esprit bien loin au dessus de lui. A compter les points scintillants qui habillent les cieux, alors que quelques douces mélodies se perdent dans ses pensées, virevoltant sans autre but que de combler les blancs, de combler les vides. Doucement, absents, ses doigts marquent le rythme. Il devrait peut être écrire, enregistrer, faire quelque chose de toutes ces mélopées, mais il est bien trop loin, bien trop serein pour se secouer et se sortir de cet état et perturber son calme. Il semble dormir les yeux ouverts, partir loin de la terre, assis pourtant à même le sol dans cette rue assez mouvante pour l'heure qui avance. Il ne sait plus trop quel jour on est, ne s'en formalise pas. Mais il est vrai que le vendredi, ça sort plus tard, ça fait plus de bruit. C'est pour ça aussi qu'il est toujours là, avachi non loin de épicerie. Parce que même si celle-ci est fermée maintenant, il y a toujours des gens qui passent, qui sortent, qui rient. Alors parfois une pièce est lâchée dans un tintement sourd, et ça sert toujours. Sinon il serait rentré déjà. Rentré dans son trou, ou dans son squat. En ce moment, il fuit les métros pour ne pas retomber sur un visage, il fuit les gens pour ne pas croiser quelques trop plein de sentiment. C'est plus simple d'être loin de tout, d'être seul perdu parmi tous ces inconnus. Alors il reste là, emmitoufler dans son large pull, celui  qui garde bien au chaud, et il regarde plus haut.

- Bonsoir Thomas.

Son nom ce fait entendre, Thomas fronce les sourcils, surpris et baisse les yeux de la nuit pour trouver celui qui. Y a un sac qui est tendu, Tom est vraiment perdu. Réagit par automatisme, tend la main pour ce saisir de ce qu'on lui offre, sans percuter du qui pourquoi comment quoi.

- Miranda n'étant pas rentrée ce soir, j'ai jugé bon de venir te porter son repas. Je pense que c'est ce qu'elle aurait voulu.

D'autre mots, un autre nom, et ses yeux paumés se pose enfin sur la silhouette près de lui, sur l'origine de la voix qu'il ne connaît pas, pas vraiment. Parce que c'est celle de Miranda qui lui vient à l'esprit, elle et ses intonations, elle et ses mots, toujours le sourire et quelque chose pour lui, douce chaleur d'une inconnue habituée, d'une plus si inconnue du quartier qu'il n'a pas revu depuis trop longtemps, et ça lui fait un froid dans le cœur sauf qu'il ne sait plus pourquoi là.  Il se rappelle, elle radieuse dans son fauteuil. Et en effet, il y a l'autre homme à ses côté, l'androïde qui l'accompagnait souvent. Et parfois il venait pas et c'est Thomas qui se levait filer un coup de main à la femme, lorsque les roues faisaient des leurs, quand il y avait un obstacle dans le parcours. Il faisait de son mieux. Et Miranda était là. Et pourquoi il en parle au passé et pourquoi l'autre homme, c'est quoi son nom déjà, ne le fait pas. Merde, y a quelque chose qui ne va pas, et Thomas n'a toujours rien dit.
Difficilement, il se relève et ça fait crisser ses articulations, trop longtemps dans la même position. Même ainsi, il se sent ridiculement faible et presque petit comparé à l'être qui lui fait face, et il a l'habitude oui mais tout de même. De sa main libre, il ébouriffe sa tignasse, tente de retrouver un peu d'ordre dans ses pensées, de retrouver un peu ses esprits. Et il sourit, gêné surtout.

- Je... Merci beaucoup. C'est très gentil de ta part.

Il ne sait pas trop quoi dire, quoi faire. Déjà face à ses semblables il est perdu, mais face à des machines, il ne sait quel comportement adopter. Alors pour faire taire ses doutes et tout, il ouvre le sac, voit la bouteille fraîche et ça donne envie, ouvre doucement la boite pour voir ce qu'elle contient, et bordel il ne savait pas avoir si faim alors que l'odeur chaude et délicieuse s'élève jusqu'à lui. Ça à l'air d'être un délice, un régal pour les yeux et merci et Miranda.  Éclair de lucidité, de compréhension. Il percute.

- Tu, enfin, c'était pour Miranda ? Mais …

Il est perdu, n'arrive plus à faire face à l'androïde, se souvient pourquoi il fait froid. Parce que Miranda n'est plus. Il s'était inquiété de ne pas la voir passer plusieurs jours de suite, c'était il y a .. deux semaines ou plus peut-être. Mais il s'était fait violence, était rentré dans l'épicerie et avait demandé, à la madame de la caisse, celle qui est toujours là avec un mot gentil pour ses clients et qui aime les ragots. Elle avait eu une mine désolée en lui apprenant là nouvelle. Thomas était allé s’asseoir et s'était trouvé triste. Triste pour cette dame qu'il ne verra plus. Triste parce que la vie emporte avec elle des gens bien, et le sourire de cette femme. Et Amadeus, son nom lui revient, Amadeus n'est pas au courant. Et vient de lui donner la portion qu'il a fait pour elle. Comment on fait pour apprendre à quelqu'un une mauvaise nouvelle ? Il ferme la boite doucement, relève ses yeux brillants et il grimace gauchement.

- ...Tu sais que Miranda ne reviendra plus ?

Voix douce, ton bas. Il cherche sur le visage de l'être un indice sur ses émotions, ça en a ?, ou une lueur de compréhension dans son regard. Il est surtout désolé d'être porteur d'une si mauvaise nouvelle.
Amadeus
Mails : 7
Double-compte : Aucun
Surnom : MAA-320
Emploi/loisirs : Androïde Reconverti
$ : 160
Amadeus
Mar 21 Mai - 22:02


Standman in the Street

Feat. Thomas Loiseau

Les cercles bioniques qui composent ses iris dorées électriques semblent en perpétuel mouvement rotatif alors que l'androïde fixe ce petit bout d'homme avec attention. Tu as l'air complètement perdu dans tes pensées, comme ailleurs que cette ruelle froide et animée bien qu'étrangement silencieuse dans votre moment nébuleux. Quelque part où toi seul se trouve, toi et tes mémoires bohémiennes. À quoi penses-tu ? La pensée. Un concept qu'Amadeus ne comprend pas, pas encore. Il arrivait souvent que Miranda ne réponde pas tout de suite aux questions basiques et habituelles que l'androïde lui posait, il a appris avec le temps et son intelligence adaptative qu'il fallait parfois laisser du temps aux hommes, pour les laisser penser, justement.

Les petits craquements de ton corps lui fait pencher la tête et lui rappelle les exercices qu'il faisait avec sa créatrice. Tu dois être resté immobile très longtemps, ce n'est pas bon pour les articulations. Tiens, voilà un sourire alors que tu agites tes cheveux en désordre. Amadeus te sourit en retour, comme son système d'expression faciale le lui permet et lui indique de répondre. Un léger sourire serein, étrangement très humain, chose qui n'est pas très habituelle pour un androïde, mais celui-ci est tout à fait unique. Malgré tout, ça ne fait pas de lui un être pensant avec son propre libre arbitre, mais si ça avait été le cas, fort à parier qu'il aurait été flatté par ton expression actuelle à l'ouverture de la boîte. Pourtant cette boîte, tu la referme juste après quelques mots qu'il n'a pu comprendre.

Et les suivants, eux aussi, dépassent son entendement. Le voilà qu'il penche à nouveau la tête, reprenant une expression neutre et froide. Il repasse en boucle l'enregistrement de ta voix, l'information vaporeuse que tu viens de lui fournir. Son diagnostic semble pencher vers l'information manquante, comme s'il manquait une ligne de code à ton information, comme s'il manquait des éléments. Plus ? Plus quoi ? Le voir ? Peut-être, il n'était pas toujours présent pour en témoigner. À l'épicerie ? Il est vrai qu'avant qu'elle s'absente, son état de santé ne lui permettait plus de s'aventurer dans ces ruelles accidentées pleine de nid de poule. À la maison ? Certes depuis sa disparition, les programmations datées de l'androïde en sont toutes perturbées et il n'avait toujours pas de... nouvelles ? Ses sourcils formidablement bien reconstitués se froncent face à l'erreur dans son système.

"Elle... ne reviendra plus ? Il prend un temps, comme pour relancer la partie de sa mécanique qui gère sa réflexion. Mais. Elle ne serait pas partie sans me reprogrammer pour m'assigner à d'autres tâches. Ou en me cédant à quelqu'un d'autre même si elle n'avait personne."

L'androïde fait face à une bien étrange situation. Toute sa programmation tourne autour d'une seule et même personne, sa créatrice, Miranda. C'était la clé de voûte de son monde et la voilà disparue sans laisser de traces, d'indications ou de manuel pour la procédure à suivre. Pourtant, elle l'aurait fait en connaissant les risques, elle pensait toujours à tout, on parle de Miranda, tout de même. Après un long silence, il relève ses yeux bioniques vers toi.

"T'as-t-elle dit quelque chose ?"

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Thomas Loiseau
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• Musique en tête, l'Esprit en miette.

Fredonne en #e00030
$ : 2721
Thomas Loiseau
Lun 3 Juin - 23:47
Mais tout s'efface quand la vie prend le dessus.
Comment. Comment on dit, comment on fait. Est-ce que c'est normal de ne pas savoir, de chercher dans le regard d'une machine l'expression d'un sentiment, un éclair de compréhension, d'un truc qu'on ne pige pas soi-même, qu'on ne sait pas dire. Il ne l'a pas dit clairement, se bouffe la lèvre en attendant. En attendant de déceler sur le visage presque trop humain face à lui le fait qu'il ait saisi ce qu'il n'a pas dit. Alors Thomas se tait, ne sait que faire de ses mains et de ce qu'elles tiennent. Il a faim, mais il n'ose pas ouvrir la boite devant l'être qui lui fait face, manger comme si tout cela n'a pas d'importance, sans une once d'empathie. Est-ce qu'on peut avoir de la compassion pour un être fait de codes ? Pour un corps fait de câbles, un cœur programmable ? Il ne sait pas, encore moins, ne comprend déjà pas l'humain alors ce qui le dépasse, ce qui va plus loin...Il n'en sait rien.
L'androïde reprend. Calmement. Avec des pauses, pour analyser ce dont il dispose. Pose des questions auxquelles Thomas ne sait pas quoi répondre, il le laisse continuer dans ses réflexions. Un peu perdu, y a pas de mode d'emploi fournit pour expliquer la vie. Alors il laisse le silence s'égrainer, le temps se prendre, s'étendre. Il est aussi paumé, sur la conduite à tenir, sur ce qu'il faut dire. N'arrive pas à saisir si Amadeus a compris. Puis un contact. Regard. Étrange, presque dérangeant. Il le fuit rapidement, se rapproche aux mots lancés, à la question posée, pour éviter ces yeux pas humains qui cherchent des réponses. Il n'en a pas. Lui encore moins que n'importe qui. Doit il insister ou bien laisser en suspend, entre deux, sans mettre clairement les mots dessus.

- Non elle ne m'a rien dit, je ne l'ai pas vu en fait.

C'est un murmure assez bas, pas sûr, plutôt incertain.

- Miranda ne reviendra plus non... Je.. Elle était malade c'est ça ?

Noyer le poisson, perdre du temps, tourner en rond. Thomas sait qu'il ne va nulle par là, qu'il n'apporte rien. Mais qu'est-ce qu'il peut faire, lui prendre la main, lui tapoter l'épaule, parler plus ? Dire n'importe quoi ou taire ou rien. Alors il relève les yeux, parce qu'il lui doit au moins ça. Le regarder pour annoncer.

- Elle est décédée à l’hôpital... Je suis désolé.

Sa voix se brise sur la fin. Pas sur un sanglot, mais sur une incertitude. Incertain de sa conduite, de ses mots, de ses actes. Il lève sa main, doucement, sa main droite un peu trop fine, un peu trop abîmée par la vie. Laisse ses longs doigts s'étendre jusqu’à Amadeus, hésitants, se tendre jusqu'au bras de l'androïde pour se poser, à peine. C'est trop léger, trop discret pour être un contact, pour être un soutient. Il ne sait même pas si c'est nécessaire pour l'être en face, mais il se devait de montrer un signe, d'établir un lien. Contact. Qu'il ne tient pas, il ne sait pas faire et est-ce que la machine en a besoin ou il va juste dire ok et rentrer chez lui et est-ce qu'il a un chez lui maintenant qu'elle est partie et Thomas se perd dans des questions insignifiantes qui se brouillent et l'embrouille. Alors il sourit. Un peu, c'est bancale et gauche mais ça ne peut pas faire de mal. Si ?
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