L'Automne est là, novembre sur ses pas. Le temps est passé en un éclair depuis la fin de l'été et son mariage approche doucement. Il reste neuf mois jusqu'à la grande célébration et porté par la fraîcheur du vent, tout s’accélère. Il voit plus souvent Henriette, cherche une maison pour leur future famille, et dans l'espoir que tout soit prét pour ce jour de septembre, écume les magasins avec Mme Luissier ou Antoine, toujours accompagné et jamais seul.

Aujourd'hui est donc un jour étrange : Personne n'est là pour le conseiller ou l'étouffer.
L'avis de l'Illusionniste lui manque et déchaussé dans la cabine du grand magasin, il essaye sans conviction un pantalon, observe le tombé sur sa cheville quand par surprise son voisin toque de l'autre côté de la cloison, l'apostrophe d'une voix enfantine pour le complimenter sur ses chaussettes.
Léandre reste bouche-bée un instant puis fixe ses pieds décorés de carreaux argyle oranges vifs sur fond sombre.
Il répond timidement à l'enfant de l'autre côté.

"Bonjour Kimi.... Merci pour mes chaussettes. je les aime beaucoup aussi. Je..."

Il se tait quelque secondes. L'Albatros a l'habitude de discourir avec brio devant une foule mais ne sait que dire devant l'imprévisible innocence.

"Si elles te plaisent, tu peux demander à ta maman de t'en acheter au magasin Burlington. C'est une petite enseigne à l'angle de la grande rue. On trouve des chaussettes de toutes les couleurs... "

Et le silence s'installe de nouveau, pesant. Léandre ne sait quoi dire mais n'aime pas paraître malpoli non plus, même face à un enfant. Il cherche quelques mots pour continuer la conversion, laisse son regard s'égarer sur les pieds de son interlocuteur mystèrieux.

"Tes chaussettes aussi sont jolies. C'est toi qui les a choisies?"

Léandre n'y connait rien en psychologie enfantine. Il ne comprend pas leur naïveté car il ne l'a jamais côtoyé.
Léandre a toujours vécu dans un monde d'adultes et même enfant, ne l'a jamais été vraiment. Avec sa nourrice, il a appris à lire à quatre ans et bien vite, a pris la bibliothèque familiale comme meilleure amie.
Léandre n'a jamais eu de jeux, de compagnie et les réponses à ses rêveries et à ses questions, il les a découvert seul, dans les livres.
Léandre est donc perdu devant Kimi. Il ne comprend pas la profondeur et la logique de cet échange naif et, vite se fait rattraper par sa vision d'adulte hermétique.
Il se penche et attrape la chaussette, la regarde dubitatif. Elle est petite comme est petit un pied d'enfant. Il s’apprête à refuser l'offre du garçonnet quand celui-ci lui demande son nom. Par habitude, il y répond " Monsieur Luissier", puis se reprend, soudainement conscient que quand un enfant demande un nom, il demande avant tout un prénom. "Léandre."

Il repose la chaussette de son voisin de cabine par terre, la glisse de son côté pour lui rendre.

"Je suis désolé Kimi, mais je te rends ta chaussette car je ne peux pas te donner la mienne. Je ne peux pas sortir et marcher qu'avec une seule chaussette, ce n'est pas une chose convenable quand l'on est un adulte... Par ailleurs, mes pieds sont beaucoup plus grands que les tiens, ta chaussettes ne m'irait pas et ta maman risquerait de te gronder si elle voit qu'une de tes chaussettes n'est pas toi.

C'était d'un réaliste et d'une logique évidente pour un adulte... Peut-être pas néanmoins pour un enfant.

Une petite main apparaît sous la cloison de la cabine d'essayage et attrape la chaussette. Bientôt, elles disparaissent ensemble et Léandre ne voit de nouveau que deux pieds déchaussés, un habillé, un nu qui mériterait d'être vétu.
Néanmoins remettre sa chaussette ne semble pas être dans les plans du garçonnet qui conteste le refus de son voisin.
De sa rhétorique d'enfant, il se met à parler, à émettre ses évidences, mots du coeur sans contrainte ni convention. Dans l'intimité de sa cabine, Léandre sourit alors . Ses lèvres s'étirent timides et attendries car les paroles du garçon lui rappelle celles d'un ami.

"Pourquoi est-ce que c'est important ce que les autres vont penser ? Si toi tu l'aimes, tu devrais le faire non ?".

Antoine lui a déjà dit cela et Léandre sait qu'au fond, l'enfant et le magicien ont raison.
Il devrait les écouter mais sait qu'il ne sait pas faire comme ils disent et être libre; ce n'est pas de sa faute il a grandit ainsi.  

Il ne peut rien y changer mais va essayer néanmoins d'expliquer cela à Kimi, s'accroupit  pour pouvoir parler à la même hauteur que l'enfant; pour en redevenir un, un instant.

"Tu as raison Kimi, si j'aime ta chaussette, je devrais l'accepter mais tu sais,  je dois être sage aussi. Si je te donne une de mes chaussettes tout de suite, mon papa et ma maman vont me gronder et ça me rendra très très triste. "

Il s'interrompt.

" Quant au mensonge..."

Il réfléchit quelques secondes. La question du garçon l'a troublé. Il n'en a pas compris le rapport mais s'applique pour y répondre.  

" J'ai déjà menti pour protéger des personnes que j'aime mais j'essaye de le faire le moins possible car c'est très mal. Pour la personne à qui tu mens car tu risques de perdre sa confiance mais aussi pour toi. Mentir rend triste et pèse sur le coeur. Il faut toujours dire la vérité même si c'est difficile... "

Léandre avait menti à l'Illusionniste il y a plusieurs mois.  Il avait été découvert, et avait demandé pardon. Antoine l'avait excusé mais cet épisode avait créé un vague à l'âme dans l'esprit de l'Albatros . Il n'avait plus menti depuis face aux questions du magicien mais c'était pour autant gardé de dire certaines vérités. Peut-être viendraient-elle un jour à leur tour.

Fairy Dance

Les enfants sont innocents. Leur existence dans ce monde n'est pas assez ancienne pour que celui-ci ait eu le temps de les souiller du fatalisme et du pessimisme des adultes.
Les enfants croient encore aux choses et c'est peut-être là leur plus grand pouvoir; la magie qui leur est propre.

Léandre esquisse un sourire sous l'idée charmante de Kimi. Spontané, le gamin lui propose de demander à sa mère, car, comme une même entité divisée en mille, toutes les mères savent ce qui est bon et s'approuvent entre-elles.
Léandre n'a plus cette croyance et avec une légère mélancolie, la dément dans une parole basse mais audible.

" Ma maman n'est pas là Kimi, mais elle verra que je n'ai qu'une chaussette en revenant... Néanmoins, nous..."

L'Albatros est interrompu par son petit voisin. Léandre comprend que Kimi ne l'a pas entendu et que celui-ci a repris sur autre chose car la pensée d'un enfant est si rapide et évanescente que ses idées doivent sortir de suite au risque de s'évaporer avant d'avoir écloses dans leur gorge sous forme de mots.

- Hé Monsieur Luissier Léandre. Tu aimes bien les pantalons en velours ? Moi j'aime bien, c'est tout doux et ça tient chaud. Tu trouves qu'il va bien avec mes chaussettes ? C'est joli le orange et le marron non ? C'est tout comme Marcel !

Une cheville se dévoile sous la paroi et Léandre une dessine derechef une esquisse sur ses lèvres.

- C'est un très beau pantalon que tu as...
Il répond distraitement car ses propres pensées sont ailleurs, tournées vers leurs problèmes de chaussettes.
Soudain, fleurit une idée dans son esprit et un large sourire de dents blanches sur son visage.  

-Kimi, j'ai une idée pour nos chaussettes qui ne fâchera personne, tu veux l'entendre ?

Fairy Dance

Léandre est quelque peu surpris et étouffe un rire trés léger et imperceptible quand il entend la réponse de Kimi. Le gamin n'a pas bien compris la phrase qui pourtant lui paraissait évidente de sens.
Les enfants n'ont vraiment pas la même logique.

- Ah non Kimi, tu n'as pas bien compris ma phrase. Nos chaussettes ne vont pas être fâchées!  Je parlais de nos mamans. Pour les chaussettes, je voulais parler de notre échange.

Léandre se tait un instant, cherche dans sa tête une façon d'expliquer clairement pour le garçonnet.

- Vu que je ne peux pas te donner ma chaussette tout de suite, je te propose qu'on aille voir ta Maman pour lui demander si elle peut me donner l'adresse postale de ta maison. Comme ça, après être revenu chez moi et avoir nettoyer ma chaussette, je pourrais te l'envoyer et tu m'enverras ensuite ta chaussette de la même façon. Comme un échange de cadeau pour noel.

Demi temps de silence.

- Alors ça te dit?

L'idée amuse l'Albatros. Cela fait bien longtemps qu'il n'a pas fait de tel cadeau.

Fairy Dance

Léandre croyait faire plaisir à Kimi quand il lui a proposé son idée. Il pensait qu'elle se réaliserait sans anicroche et que l'histoire serait pliée sous un happy end plein de bons sentiments.
Léandre est donc légèrement déçu quand il entend la réponse, somme toute logique, du garçonnet.  
Il soupire.
Kimi a raison, sa vie est bien compliqué. Il a une vie d'adulte, une logique d'adulte et la confrontation avec le monde enfantin est d'autant plus laborieuse.

Un instant, il pense qu'il sera peut-être bientôt parent, père incapable de comprendre l'univers de son enfant.  L'idée lui sert le coeur et l'Albatros la balance  par delà son esprit d'un revers de pensée.
Il apprendra d'ici là. Antoine l'aidera à comprendre toutes les nuances de magie  et comme il a rencontré Kimi aujourd'hui,  il ferra des rencontres qui l'enrichiront.

"Tu as raison Kimi, ma vie est un peu compliquée et ta maman n'acceptera peut-être pas de me donner ton adresse car elle ne me connait pas mais si on essaye pas, on ne peut pas savoir donc autant essayer non? J'aimerais bien lui parler moi pour lui montrer que je ne suis pas un méchant."

Il enlève le vêtement qu'il venait d'enfiler, se rhabille et tourne le loquet de sa cabine pour sortir.

La vie c'était comme les vêtements dans les magasins, on ne perdait rien à essayer.

Léandre est hors de la cabine et très vite la silhouette du petit garçon le rejoind.
"Kimi" est un petit garçon de cinq ou six ans à la face ronde et aux cheveux sombres et ébouriffés. Quand il ouvre la bouche pour parler, on voit ses dents de lait et le trou bien au milieu qu'a surement laisser un accident.
Il est mignon, comme bien des enfants bien que que sa mise arrache un regard étonné à l'Albatros.  En effet, Kimi, surement précipité dans son habillement, a oublié son pantalon et, impudique, se retrouve en sous-vêtements.
Léandre sourit, amusé et devant le garçonnet, s'agenouille.

"Eh bien Kimi, tu es un petit garçon bien curieux"

Un rire léger, presque esquissé, éclot spontanément dans la gorge du jeune homme, signe de tendresse qu'il se permet si rarement.

"Néanmoins tu as raison de poser ces questions, c'est important car tu ne me connais pas. Je vais donc mieux me présenter. Je m'appelle donc Léandre Luissier, tu le sais et j'ai 26 ans. Je n'ai ni chat ni animaux mais bientôt je me marierais avec ma fiancée. Nous allons avoir un bébé. " Son fils. Son héritier. La concrétisation de sa vie et de sa réussite.

Il reprend sans laisser davantage le temps à l'enfant de répondre ni de poser de questions.

- Sinon, dans la vie, je suis juge. ça consiste à décider si une personne doit être puni ou non quand il est accusé d'avoir fait une bétise. Et quand je ne travaille pas , j'aide des personnes en difficulté comme les sdf ou les enfants pauvres pour qu'ils soient heureux. Je me sens utile comme ça. Cela donne une raison à son existence. "Et toi, mon petit ami, parles-moi de toi."

Léandre sourit et avec bienveillance, balaye son regard de haut en bas, de la tête aux pieds de l'enfant.

"Néanmoins peut devrais-tu remettre ton pantalon avant, ta maman va te disputer si elle te voit comme ça."

Il tourne la tête vers le magasin, cherche une silhouette qui pourrait être la mère du petit.

"Dailleurs, ta maman est dans le magasin?"

Le garçonnet s’aperçoit de sa nudité et avec la naïveté et la spontanéité propre à ceux de son âge, répond et va se rhabiller, ne tarissant pas pour autant le flux de sa parole derrière la porte de la cabine.
Il se présente et Léandre, en silence, sourit légèrement.
Kimi est mignon. C’est un enfant. Un peu particulier néanmoins car, à priori il semble souvent rester auprès de ses parents.
Léandre, la curiosité piquée, s’apprête d’ailleurs à lui poser une question quand le petit ressort de la cabine, pointe du doigt une silhouette plus loin et l’appelle en criant dans le magasin.
Les regards se tournent vers eux et l’Albatros serre un peu les dents. Il n’a pas l’habitude de se faire remarquer et en est toujours gêné.
Il retrouve néanmoins une contenance parfaite quand l’appelée approche, hoche élégamment la tête en signe de salutation et sereinement, sourit à la femme au visage froissée.

« Bonjour Madame, Monsieur Léandre Luissier. Enchanté de vous connaitre.»

Il fixe un instant la jeune mère pour savoir s’il est d’usage ou non de lui tendre la main et devant la pâleur subite de la femme, se reprend.

« Allez-vous bien Madame ? Vous êtes pâle… »

Léandre comme toujours a l’âme chrétienne et attentive.

D’un geste muet, la mère ordonne à son fils de la rejoindre et lâche un petit « enchanté » qu’elle ne semble pas penser un instant, le protocole de politesse ne cachant pas son appréhension nette et ses regards suspects.

La rencontre n’est de toute évidence pas la bienvenue pour la femme mais Léandre ne s’en formalise pas. Il peut comprendre sa réaction de surprotection même si sa mère n’a jamais été ainsi envers lui, femme trop soumise à l’autorité de son mari.

Il l’a regarde quelques instants alors qu’elle lui demande s’il connait son fils et alors que Kimi répond, songe qu’il sera peut-être un jour comme cette mère envers son enfant.
Il décroche de la conversation une fraction de seconde mais avant que le garçonnet ait fini, se rattrape au fil des échanges, sourit, apaisant en réponse.

« C’est tout à fait cela Madame. Votre fils semble apprécier mes chaussettes et aimerait procéder à un échange mais je ne puis sortir dans la rue avec une chaussette manquante et il serait inconvenant d’offrir un cadeau souillé d’une journée de marche.
Car il semblait y tenir, je vous propose néanmoins de vous l’envoyer par la poste ou de vous l’apporter directement chez vous. Vous pouvez aussi venir la récupérer à mon association si cela est plus commode pour vous. »

Il se tait un instant et reprend, soucieux que sa pensée soit claire.

« Si je peux vous assurer de la bienveillance de mes actions, je comprendrais cependant votre réticence à l’idée et ne m’en formaliserais pas. »

Léandre voudrait faire plaisir à ce petit garçon, c’est une évidence.
Léandre, néanmoins ne voudrait pas incommoder cette femme, c’est une convenance.

Madame Lesage semble s’être décrispée au peu et quand son fils lui redemande son aval, l’hésitation a remplacé la nervosité sur son visage.
Elle interroge l’homme face à elle et à sa question, l’Albatros lui répond d’un sourire bienveillant.

« Oui bien entendu Madame. Elles viennent de Burlington, à l’angle de la rue. Je l’ai dit à votre fils tout à l’heure mais il semblait préférer un échange, raison de ma proposition. »

Il serait en effet plus simple que Lesage Mère et Fils aillent acheter au magasin des chaussettes identiques. L’affaire serait closes ainsi et chacun serait heureux.
Chacun sauf peut-être Kimi, centre et solliciteur de cet échange, qui, sous une énième parole subite, apostrophe l’Albatros.

Léandre se tourne alors vers lui, baisse son regard chaleureux vers l’enfant.

-Mon association aide les gens dans le besoin comme ceux qui sont très pauvres, malades, isolés ou qui n’ont pas de domicile ou on fait des grosses bêtises dans leur vie mais veulent être pardonnés.

Si vous le voulez, nous faisons plusieurs choses pour noël comme des tours solidaires auprès des sdfs de la ville, un marché de noël et un spectacle caritatif pour les enfants en collaboration avec la paroisse de la ville. Les bénéfices iront à une autre association qui achète des jouets pour les enfants pauvres.

Madame Lesage semble se rassurer sous les paroles de l’Albatros. Ses lèvres s’étirent sur un sourire comme bourgeonne une fleur et, de suite, son visage délicat mais fané, doucement s’illumine. Elle retrouve ses vingt ans le temps d’un instant que son fils cueille d’une parole.
De ses mots d’enfants, il propose un marché. Des cadeaux contre un cadeau. Jouets contre chaussette.
L’idée plait à Léandre. Elle est jolie et altruiste. Parfaite pour un homme de foi et de cœur comme l’Albatros qui ne peut qu’acquiescer.

« C’est une excellente idée Kimi et nous pouvons faire cela avec joie si ta maman est d’accord. »

Il relève le regard vers elle, un air tendre peint au visage.

« Venez par ailleurs au spectacle de magie.  La place est à 7 dollars. C’est un ami talentueux qui l’organise et ces tours sont très beaux. »

A l’image de l’homme, poétiques et surprenants.

Sous un sourire réservé, Madame Lesage refuse la proposition de l’Albatros pour le spectacle de magie, prétextant que Kimi est trop jeune. Léandre ne s’y oppose pas même s’il pense dans l’intimité de son esprit  que c’est à cet âge là qu’on est le plus à même d’aimer la magie.
Ils s’échangent un regard aimable et la femme, sous une formulation, décide ne mettre fin à leur rencontre, salue et sans va rejoindre les caisses.

Son fils, pris de court, la poursuit, l’apostrophe et demande sa carte de visite.
Les lèvres de Léandre s’étirent, et une esquisse paternelle se dessine sur son visage quand le garçonnet lui tend le petit rectangle de carton. Il le remercie et bienveillant, le regarde ensuite récupérer ses affaires et, en réponse aux salutations de Kimi, lui dit au revoir d’un petit geste de main pudique.
Un soupir tendre a éclos de sa gorge, bourgeonnant au coin de ses yeux plissés d’un rire.
Un instant, grâce à l’Enfance, Léandre a de nouveau cinq ans.


Plus d’un mois a passé.
Dans un tiroir de son bureau, Léandre a rangé sa paire de chaussette et revient tout juste du chocolatier.
Dans à peine une heure, Kimi est sa maman viendront pour l’échange de cadeaux alors il doit à présent se presser s’il veut que tout soit prêt pour cet instant.
Il déplie les chaussettes,  mets quelques friandises dans la première et un de ces vieux soldats de plomb peint à la main dans l’autre puis les place dans une boite, l’emballe dans un beau papier bleu à étoile jaune brillante et avec soin, frise du ruban doré, comme une cerise sur le gâteau.
Il sourit, fier.
Kimi sera heureux, Léandre en est sur.

Il ne se trompe pas et quand l’échange se fait, les yeux émerveillés du garçonnet devant le paquet est le plus beau des présents.
L’enfant aura peut-être même un cri de joie quand, le matin du 25, devant sa maman, il ouvrira son paquet étoilé.
Ça, néanmoins Léandre ne le saura pas car Santa Klaus n’est jamais là quand ses enfants découvrent ses cadeaux.
Ce n’est d’ailleurs pas plus mal car là est toute la magie du jour de Noel.

Ca n'était qu'une histoire de chaussettes au début mais échange après échange, quelque chose à grandi. Le plus grand a regagné un peu de l'innocence des enfants et le plus jeune, une jolie amitié.

ça ne devait être qu'une histoire de chaussettes mais le hasard l'a transformé en conte de noel inter-générationnel.